Futur Maliba

Futur Maliba

Politique


N'abandonnons pas Moussa Mara!!!

Nommé le 05 Avril dernier, Moussa MARA, ancien Ministre chargé de la politique de la ville, ancien Maire de la Commune IV et non moins Expert Comptable de formation, suscite respects, approbations de la jeunesse malienne mais aussi inquiétudes et colères chez la vieille garde politique qui lui reproche entres autres sa jeunesse, son inexpérience et son faible poids politique à l’hémicycle.

 

Mais personnellement qu’est ce que j’en pense ?

 

De prime à bord, je dois dire qu’IBK fait parti de ces nostalgiques de Soundiata Keita et de Touramankan. Ses atouts premiers sont incontestablement son charisme, son intégrité affichée (pas forcement vérifiée) et sa fermeté. Et ce n’est sûrement pas mentir en disant que ces qualités ont fini par faire de lui, le candidat idéal de l’international mais aussi du peuple d’une manière générale, des musulmans et des adeptes du courant islamophobe. Mais qu’on ne s’y trompe guère, IBK incarne le Mali d’hier, celui des pesanteurs sociaux et de l’invocation exagérée de Dieu et des ancêtres. Ce Mali ou tout le monde se morfond dans son coin et s’attendent à un miracle divin. Ce Mali ou l’avis de l’ainé, s’apparente à un « verset coranique » et ou un simple désaccord avec ce dernier demeure une impolitesse et réprimandée de façon drastique.

 

Oumar Tatam Ly en a fait les frais en tentant d’impulser un souffle nouveau au gouvernement resté figé sur des formules toutes faites. Sa lettre de démission illustre le malaise général qui prévalait au sommet de l’État et si certains voient en cette démission la signature de Katio, Le prince du Mandé, il n’en demeure pas moins que l’explication la plus plausible réside ailleurs. Elle est à rechercher dans le comportement du Président lui-même. En contournant les formules habituelles de démission et en disant à haute et intelligible voix qu’IBK n’est pas du genre à écouter le chef du gouvernement, Oumar Tatam Ly a dévoilé le vrai secret de l'incohérence de son "chef".  Il a démissionné pas par incapacité mais pour la simple raison que l’architecture gouvernementale, telle que mise en place au lendemain des élections présidentielles, ne lui permettait pas de remplir convenablement sa mission. En intellectuel averti, il ne lui restait donc qu’une seule alternative : La démission. Qu’il en soit félicité et remercié convenablement. De telle pratique doit guider chacun de nous et demeurer une alternative sérieuse pour tous nos cadres qui ne se sentiront pas dans les conditions optimales pour remplir la mission confiée.  Oumar Tatam Ly forge le respect et l’admiration et personnellement, j’espère de tout cœur que de là ou il se trouve actuellement, il puisse profiter pleinement de sa vie tout en rendant services à la mère patrie. Il y a mille et une façon de servir son pays et bien heureux ceux qui garderont cette pensée en tête.

 

On apprend du passé pour gérer le présent et prévoir le futur et cette règle s’applique tout à fait à Moussa MARA. Ca ne m’étonne pas qu’il ait déjà médité sur l’échec du Président avec TATAM LY.  Au-delà de ce constat, le nouveau PM doit s’armer de courage, d’abnégations, de dons de soi, en d’autres mots, il doit rester lui-même. Je l’ai connu ainsi et je ne serai pas surpris qu’il réussisse dans d’autres contextes. En entendant et puisque cette nomination est officielle et consommée, le plus dur commence pour lui. En plus de la compétence, Il devra gérer l’humeur du Président (Pas évident), créer une synergie d’action et rester neutre dans ces luttes de ténors.  Il sera victime des attaques frontales dans les semaines à venir. Ceux qui l’applaudissent aujourd’hui sont capable de retourner leur veste demain et ceux, à priori, qui devront l'accompagner, évoquent dores et déjà  une trahison du "chef". Ces derniers sauront preuve de retenus devant les cameras mais croyez moi, la nomination de MARA est une pilule amère qui ne semble pas passer chez les "RPMistes". Bref, Mr MARA devra s’efforcer à respecter quatre points essentiels :

 

1.       Mise en œuvre des grandes orientations du Président élu avec cependant un droit de regard et un esprit critique sur  les décisions du chef de l’Etat. Ce ne sera pas de l’eau à boire pour qui connait la promptitude du Président à éviter un avis contraire ;

2.       Autonomie de gestion et prise de décisions cohérentes sans immixtion aucune de l’instance dirigeante du RPM. Le Premier Ministre devrait ancrer dans la tête le fait qu’il n’est redevable qu’au peuple malien ;

3.       Travailler pour le mieux être des maliens de toute catégorie socio-économique et politique. Nos craintes et nos aspirations  doivent trouver en lui des réponses concrètes et guider chacune des actions de son équipe ;

4.       Créer une synergie d’action avec tous les maliens capable d’apporter une pierre à l’édification d’une nation forte et respectée.

 

Quand aux jeunes, il est important que chacun y mets du sien. Il nous faut aider ce gouvernement (le 2e en 7 mois) à remplir convenablement sa mission. Nous avons chacun un rôle à jouer et ce n’est certainement pas la division qui sera notre meilleur atout. La réussite de cette équipe demeure la nôtre alors, jeunes maliens, Mobilisons nous, proposons, critiquons mais de grâce, évitons les débats inutiles.

 

Bonne chance !!!!

 

AKY


15/04/2014
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Maroc – Algérie - Mali : Pourquoi pas un trio?

Depuis le départ des espagnols du Sahara occidental en 1976, le Maroc est confronté à un groupe d’indépendantistes connu sous le nom du front Polisario. L'histoire nous enseigne que l’Algérie est le pompier pyromane de ce conflit et les pays, comme le Mali, utilisé comme soutien de taille dans la satisfaction de cette sale besogne. De cette affaire est née, me semble t-il, une véritable tension diplomatique entre ces pays. Chacun essayant de jouer contre l’autre et s’imposer comme leader incontesté dans cette parte du monde. Cette course au leadership s’est beaucoup intensifiée après la disparition tragique du guide libyen, Mouamar Kadhafi. En ce qui concerne le Mali, chacun y va de son ingéniosité et si les marocains font appel à leur sens des affaires pour mieux asseoir leur domination, les algériens excellent plutôt dans le chantage militaire et diplomatique. Le Mali, fragile économiquement, militairement et souffrant de sa diplomatie aberrante, se voit prisonnier de ces 2 puissances sous régionales. Le Maroc est visible à Bamako dans les secteurs de la télécommunication et des banques et au nord avec notamment la présence de ses indépendantistes aux côtés des Moudjahidines. Quant à l’Algérie,  sa présence au nord ne souffle d’aucun doute avec notamment son entreprise criminelle , aqmi, qui a fini par engloutir Ansar Dine et s’apprêtait à en faire autant du mnla (Ce dernier s’est engagé avant de se retirer car, une 2e offre plus alléchante existait).

 

Pays pauvre, très vaste, le Mali, confronté à des difficultés majeures en termes d’approvisionnement en denrées alimentaires de ces régions nord et plus particulièrement de Kidal, était ou devrai je dire est quasiment dépendant de l’Algérie voisine. Cela constituait une des raisons évidente de sa forte dépendance politique à ce pays qui militait, directement ou indirectement à la reprise des hostilités entre les rebelles et le gouvernement central.  Consciente que la crise alimentaire était suffisante pour réveiller les vieux démons, l’Algérie n’hésitait pas  à fermer ses frontières. En effet, il est plus facile par exemple pour un kidalois de s’approvisionner sur le marché algérien ou mauritanien que sur le marché de Bamako ou du sud en général. Cette carte, précieuse pour l’Algérie, fut utilisée à maintes reprises et ce qui a notamment poussé le Mali, sous Moussa TRAORE, à voter, pour la première fois, en faveur de l’autonomie du sahraoui.  C’est aussi l’une des raisons évidentes qui ont poussé les autorités maliennes, sous ATT, à fermer les yeux sur l’occupation de son territoire par les terroristes algériens. Si cette décision ou incapacité du Mali est critiquée de par le monde, il n’en demeure pas moins que la pression algérienne qui s’exerce autour est passée inaperçu ou ignorée tout simplement par nos donneurs de leçons.

 

L’histoire des rebellions au Mali nous enseigne que l’Algérie est donc toujours partie prenante. Et c’est donc, à juste titre, que les autorités actuelles semblent privilégier sa médiation au profit du Président du Faso qui essaie tant bien que mal de jouer les intermédiaires. Que ce dernier soit remercié et ses efforts reconnus à leurs justes valeurs. A mon avis, ce jeu est très compliqué pour lui et la Cedeao n’a pas non plus mesuré toute la difficulté de cette crise malienne. Elle est dépassée par les enjeux puisqu’apparemment sa lecture se résume à « comment nouer le dialogue entre les fils d’un même pays ». Ni plus ni moins. Nous ne sommes pas dans une rébellion, excusez du peu, ordinaire ou il suffirait d’avoir les protagonistes autour d’une seule table pour résoudre la crise comme ce fut le cas au Togo et en Côte d’Ivoire. Les enjeux de la crise malienne (occultons un peu les enjeux géostratégiques et géopolitiques de la bande sahélo saharienne en général) concernent aussi  l’Algérie, le Maroc et les relations conflictuelles entre ces derniers.  L’Algérie est incontournable à l’heure actuelle et personne n’a l’air de le nier sauf nous, les maliens et nos frères et sœurs de la Cedeao.  Il est la source du problème et le début de la solution. Paradoxal, vous me le diriez mais pas tant que ça. Rien ne peut se faire sans elle et il faudrait peut être pour les autorités maliennes une ingéniosité diplomatique pour équilibrer les ardeurs du  Maroc et de l’Algérie. Si l’on peut clore définitivement ce chapitre  en jouant entre les 2, pourquoi pas. Mais attention, il faut du savoir-faire.  Nous sommes déjà dans une crise qui focalise tous les regards sur nous. Que craindre de plus ? Dans tous les cas, on ne peut plus avoir une nouvelle rébellion à l’heure actuelle. Il est impératif d’impliquer  l’Algérie pour la résolution de la présente crise tout en réchauffant nos relations diplomatiques avec le Maroc et nos voisins directs. En un mot, réglons ce problème et réinventons une diplomatie, plus agressive, ou nos partenaires ne nous seront plus édictées et ou nous arriverons, enfin, à canaliser toutes les énergies positives. Qui sait, peut être que grâce à nous, l’Algérie et le Maroc pourront enfin rétablir une relation saine pour le grand bonheur de la sous région.

 

AKY


20/02/2014
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Le Mali a t-il des amis????

Par les analystes, j’ai appris que la crise que nous traversons depuis janvier 2012 est l’œuvre de puissants réseaux qui entendent renforcer leur mainmise sur nos richesses minières et notamment l’or. Par les diplomates, j’ai appris que les puissances gravitant autour de nous n’ont rien à faire de nos beaux yeux et de notre sourire et hospitalité légendaires. Par les organisations internationales, j’ai appris à lire entre les lignes, à déchiffrer le vrai message des intox, et à faire la différence entre conseils et paternalisme. Par  les réseaux sociaux, j’ai appris que le monde est un village planétaire d’où naissent des associations multiformes et multiraciales. En faisant un résumé de tout ce que j’ai appris par-ci par-là, je note que la crise que nous traversons est effectivement l’œuvre d’une organisation mafieuse ayant des ramifications en haut lieu et notamment dans ces pays et organisations internationales regroupés sous la bannière dénommée « communauté internationale ».

 

Ce matin encore, j’apprends que la Suisse, connue pour sa neutralité légendaire, aurait pris et continue de prendre part aux différentes négociations entre les groupes armés notamment le mnla et le gouvernement malien.  J’avoue ne pas être surpris par cette révélation bien que l’article en question (Jeune Afrique) donne un détail très intéressant qui corrobore tout ce que j’avais cru comprendre de cette crise. Chacun vient avec son projet dans le sac, raconte sa vie sur les antennes de l’Ortm et finis par convaincre les pauvres naïfs que nous sommes.  Le Mali commerce avec la Suisse dans le domaine aurifère et Jeune Afrique de préciser que cet or est produit de façon « artisanale ». C’est ce détail qui me chagrine un tout petit peu. A l’exploitation artisanale, le commerce artisanal et qui sous entend probablement perte ou absence totale de recettes fiscales sur ces quantités. Les recettes, peu ou  prou, de cette exportation artisanale et peut être clandestine (ça ne m’étonnerait pas) permet à ce pays, la Suisse, de s’enrichir sur le dos des pauvres citoyens maliens et, plus grave encore, une partie de ces dividendes est utilisée pour financer les groupes armés (JA parle de financement des réunions et de l’hébergement de ces tocards par la confédération).  L’or malien brille pour tout le monde sauf pour les maliens. Sa lumière atteint les contrées (La suisse, la France, etc.) qui ont tout le temps milité contre nous. Et si aujourd’hui, il est question de renforcer cette  emprise (signature probable des contrats d’exploitation) à la faveur d’une offre de facilitation avec des groupes terroristes sans foi ni loi, je crois qu’il y a lieu de dénoncer et de fermer définitivement le robinet.  En un mot, le Mali finance ses propres terroristes en recourant aux services des pays comme la Suisse et la France. Paradoxe.

 

De cette crise, j’ai appris un tout petit peu sur mon pays et sur le monde.  Et comme moi, beaucoup de maliens ont fini par donner raison au Général De Gaulle qui disait : « les pays n’ont pas d’amis, ils ont que des intérêts ».  Cette crise nous a montrés la vraie facette de nos partenaires et dorénavant, je déconseille fortement à nos autorités de parler de partenariat économique et/ou politique car, nous n’en avons presque pas. Et ce n’est pas la faute aux autres, je signale au passage puisque notre amateurisme dans la gestion efficace et efficiente de nos ressources n’est imputable qu’à nous-mêmes.  Personne, aucun pays, aucune organisation, ne viendra nous apprendre à défendre nos intérêts. Et il ne suffira pas d’organiser des élections à la con et de s’asseoir à la même table que François Hollande ou Barack OBAMA pour se taper la poitrine et espérer sur leurs indulgences.  Il ne suffira pas d’un entretien avec Barosso ou Ban Ki Moon pour crier victoire car, comme vous le savez et que je m’évertue à le dire depuis quelques mois, le langage diplomatique est un mensonge maquillé.  Les diplomates ne vous diront jamais le fond de leur pensée tout comme ils ne vous diront pas leur stratégie, celle de leur pays, pour ces 10, 20 ou 50 ans à venir. Ils vous diront juste ce que vous voulez entendre. Le malien veut entendre le passé glorieux de ces hommes et femmes (Soundiata, babemba et autres), ils diront, après un passage à la Bibliothèque, que « vos aïeux ont été dignes, vos pères ont été braves et vous, génération actuelle, vous avez ces 2 qualités en vous ». Et pendant que vous vous réjouissiez de ces récits extraordinaires, ils continueront à vider vos caisses.

 

Certes, nous avons un nouveau président, une équipe gouvernementale, jeune et motivée, une assemblée nationale rénovée mais attention, qu’on ne s’y trompe guère, aucune de ces institutions ne pourra véritablement éviter une nouvelle crise à ce pays si nous ne mettions pas les jalons d’une prise de conscience collective du peuple.  La société malienne a besoin d’être remise à niveau, à apprendre à vivre dignement et à ne  compter que sur elle-même. Cela est valable chez les cols blancs comme chez le cireur du quartier ou le boulanger du coin. Convaincu qu’aucun pays ne peut véritablement vivre en autarcie, il est évident que nous ferons partie d’un ensemble, partie prenante d’une organisation comme l’UA ou l’ONU et avoir des relations bilatérales avec d’autres pays comme la France, la Suisse, l’Allemagne, le Brésil ou même l’Afrique du Sud et le Botswana.  Mais ce qui va changer dorénavant, c’est cette gentillesse ou ce complexe d’infériorité qui faisait, de nous, des gentils toutous prêts à gober tous les bobards. Nous avons aussi des intérêts à défendre et aller  si loin si la possibilité s’offre à nous. Nous devons impacter sur nos liens en nous fondant sur ce que nous pouvons offrir aux autres et dans quel contexte nous pouvons et devons le faire. Il nous faut également  déterminer les pays ou organisations qui seront prêts à aller sur cette base.  Le Mali ne doit pas avoir des amis puisqu’il est évident que la leçon est bien passée. La pilule qui semblait difficile à avaler a fini par passer. Nous avons bien appris la leçon et il est nécessaire de faire une évaluation en commençant par répondre à nos « professeurs ».

 

AKY


11/02/2014
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Le conseil de securité à Bamako: Encourager ou mettre en garde?

Sous couvert des résolutions onusiennes, la France, le Tchad et certains pays de la CEDEAO et d’ailleurs prêtent main forte au MALI pour sauvegarder son unité, son intégralité et  imposer sa souveraineté pleine et entière  sur l’ensemble du territoire. En outre, ces résolutions, loin de nommer un groupe armé, soutiennent qu’un dialogue inclusif doit impérativement se tenir pour asseoir les bases d’une paix durable. Ce processus politique pose par contre une condition préalable : tous les groupes armés doivent désarmer pour être éligible à ce dialogue. Cette condition sine qua non place Bamako dans une position très confortable pour négocier (ou refuser de négocier). Aux dires de SE IBK, aucune discussion n’est possible avec ceux qui refuseraient de se soumettre à ces resolutions. Au cours de cette visite, les missionnaires du conseil de sécurité devront  donc s’attendre à un dialogue de sourd avec les autorités maliennes. Le conseil de securité qui semble convaincu d’avoir aidé ce pays aura du pain sur la planche car, à mon humble avis, il aurait été plus simple de demander un désarmement des troupes irrégulières qu’exiger d’un Président élu, avec plus de 77%, de faire fi des textes internationaux, voté  en unanimité, par ce même conseil.  Ironie de l’histoire.

 

Certains se demandent, à juste titre, les raisons qui motiveraient cette mission et plus largement les arguments qu’elle avancera pour contraindre le Mali à discuter avec le mnla. Il faut se remémorer la grille de lecture faisant du Mali un Etat composé de 2 types de populations : le sud « noir » et le nord « blanc » et aussi se rappeler que malgré tous nos efforts pour ramener ces gens à la raison, les éditorialistes, en complicité avec les analystes des grands medias ont tout fait pour maintenir ce cliché. Les medias sont et restent à la solde des grands décideurs de ce monde et les diplomates en sont les porte paroles.  Le seul argument valide et valable pour ces personnes se rapporte à la couleur de peau ( ça peut étonner, je le sais, mais c’est comme ça et rien d’autre). Personne ne mentionne les richesses en jeu puisque cela reviendra à détaller au grand jour les ambitions les plus malsaines. Il faut  savoir que l’objectif visé et ce, peu importe le lieu de cette négociation (Ouaga, Alger et même Bamako) et des parties en présence  se resume à une seule phrase: "Qui signera les contrats?". Ils veulent faire de cette zone, une propriété quasi privée pour les lobbies et bien évidemment après obtention d’un cadre juridique international donnant patte blanche  au mnla de négocier avec les PTF. Les maliens garderont Tombouctou et Gao mais se verront contraindre à se passer de Kidal, fief des touaregs et sujet de tout ce bazar diplomatique.

 

Contrairement à l’idée reçue et souvent véhiculée par les plus hautes autorités de ce pays, la crise est loin d’être derrière nous. Nous devons rester attentifs car, comme vous le savez, les Jihadistes et les narcotrafiquants n’ont fait que jouer leur partition dans ce complot international. Le mnla, loin d’être une véritable organisation, joue aussi sa partition et son intervention, qu’on le veule ou non, fut déterminante pour masquer les intentions réelles de ces supers lobbies qui se dissimulent, tant bien que mal, au sein des  organisations internationales. Il faut rappeler que les grands décideurs occupent les postes grâce à  ces lobbies qui injectent des sommes colossales dans leurs campagnes. Les grands pays fonctionnent ainsi et naturellement l’ONU et les grandes organisations internationales ne sont pas laissées en marge. Ils imposent leur vision au monde entier et personne ne peut véritablement leur faire face ou du moins ouvertement. C’est dans cet ordre idée que le conseil de sécurité est à Bamako. Officiellement, ils viennent s’enquérir des nouvelles de leur troupe et exprimer leur "soutien" à un pays membre dans le processus de réconciliation. Langage diplomatique ? On le saura après le rapport de mission dans lequel nous aurons droit à la fameuse récitation : « le vivre ensemble est impossible au MALI ; la séparation des 2 entités est nécessaire pour instaurer une paix durable dans le sahel, patati patata». Et ce rapport servira de base aux prochaines résolutions qui seront votées et qui annonceront (je touche du bois), à moyen et long terme, la nécessité  de diviser ce pays en 2 blocs : Noir et Blanc.

 

Nos adversaires, redoutables, ont appris à dompter le temps. Ils savent que ce processus sera long, très long mais feront preuve de patience et d’assiduité pour nous mettre à genoux. Ils ont des outils, des tactiques et des techniques à faire valoir, et maitrisent parfaitement l’art du chantage. Rappelons-nous des cartes« indépendantistes », « jihadistes et narcotrafiquants » et celle du « coup d’Etat » et rappelons-nous également de la technique de « harcèlement » bien connue chez les militaires. L’ennemi nous sonde en rodant autour de l’essentiel et n’entend qu’une faiblesse de notre part pour nous sauter dessus et finir avec ce slogan : « le Mali est un et indivisible ».

 

AKY


03/02/2014
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Blaise Compaoré: Echec et Mat

En présentant ses vœux au chef de l’État,  l'armée burkinabé ou devrai je dire l'armée de Blaise a profité de l’occasion pour faire allégeance et s’engager à soutenir le chef de l’État qui, on le sait, est lancé dans un bras de fer avec l'opposition et les cadres démissionnaires de son parti, le CDP. Arrivé au pouvoir le 15 Octobre 1987 à la suite d'un coup d’État contre le capitaine Thomas Sankara, Blaise Compaoré a multiplié les manœuvres pour se maintenir au pouvoir et guider d'un bras de fer toutes les institutions de la République. Le fameux article 37 de la constitution, modifié au rythme de son humeur, a fini par créer un sentiment profond de servitude au sein de la classe politique. Selon les analystes, sa longévité s'explique sans doute par le binôme, stabilité intérieure et chaos sous régional, qui lui a permit de tirer toujours son épingle du jeu sur le malheur des autres y compris ses concitoyens.

 

Militaire de formation, ce fin stratège s'est forgé une véritable renommée au sein de la grande muette burkinabé.  Entre prérogatives et avantages considérables, il s'est constitué un noyau d'officiers et de sous officiers aussi corrompus que leurs homologues du Mali. Mais à la différence de ces derniers, les officiers burkinabé ont su garder la main en permettant aux subalternes notamment ceux du RSP de bénéficier des largesses et de la protection de l’Exécutif.  Ces militaires du RSP sont des princes. Intouchables, ils peuvent tabasser, violer, arnaquer les pauvres citoyens sans être inquiétés. En 2011, la mutinerie des éléments de cette armée a tourné court garce notamment à ce noyau supra minoritaire mais efficace qui a fini par maitriser la situation. Et pour ceux qui en doutent encore, ce régiment, mieux formé et outillé que l’ensemble de l’armée burkinabé, constitue la colonne vertébrale du régime de Blaise.  De l’autre côté, c'est-à-dire chez les militaires infortunes, pauvre, malformés et mal rémunérés, Il y a de la frustration dans l’air et cela reste encore perceptible chez ces jeunes soldats, impuissants, qui réclament juste une amélioration de leur cadre de vie.  La garde pléthorique de Blaise est garante de la stabilité du Burkina et c’est elle qui donne du rythme à la vie politique. Les opposants sont bastonnés et jetés en prison, les jeunes révolutionnaires, adeptes de Thom Sank, martyrisés, la presse, muselée et les journalistes intimidés et très souvent assassinés. Parlant de journalistes, Norbert Zongo en a fait les frais un certain 13 Décembre 1998, une date qui restera à jamais dans les annales de crimes de Blaise Compaoré. Dès lors, beaucoup d’autres journalistes ont dû se ramollir pour éviter un séjour au conseil de l’entente.

 

Du point de vue des partenaires, Blaise est un mal nécessaire pour la sous région. Son endurance au plus haut sommet de l’Etat lui garantit un carnet de visite extraordinaire et une assurance pour ceux qui veulent garder ce continent sous leur coupe. C’est donc naturellement qu’il s’investit dans le chaos sous régional pour demeurer indispensable. Il  s'est constitué un véritable réseau d'informateurs dont la réputation reste véritablement à désirer. Au sein de la CEDEAO, organisation sous régionale, il est considéré comme le seul médiateur capable de ramener les protagonistes autour de l'essentiel. Au Togo, En Côte d'Ivoire et tout dernièrement au Mali, il s'est imposé médiateur et si les uns jettent des fleurs sur son investissement personnel, les autres notamment les citoyens de ces pays redoutent sa forte implication aux côtés des assaillants et des rebelles. En Cote d'Ivoire, il a pris causes et effets pour les rebelles notamment en termes de formation, de logistiques et de réarmement. Sa capitale, ses états majors particuliers ainsi que son réseau étendu de livraison d'armes a précipité la Côte d'Ivoire, voisine, dans une crise sans précédent avec son corolaire de morts, de déplacés et de réfugiés. Dans la crise malienne, il accueille les rebelles touaregs, utilise les ressources du Burkina pour sauver des terroristes et milite sans relâche à l'affaiblissement de l'armée malienne. Le blocus des armes à Conakry lui est attribué. Parlant de Conakry,  il faut aussi se rappeler qu'il a fait élire son homme de main, Alpha Condé après avoir mis sur la touche le capitaine Dadis Camara.  De l’Angola au Liberia en passant par la sierra Leone, le Niger et la Mauritanie,  son nom revient dans presque tous les rapports.  C’est donc naturellement que l’on réclame sa présence aux côtés de Charles Taylor à la CPI.

 

Blaise Compaoré, c’est aussi ce soutien politique que l’on voit naturellement dans toutes les dictatures. Des associations autoproclamées soutiens, amies et tantis. Des hommes et des femmes qui, en échange d’un billet craquant, remplissent les stades et autres lieux de regroupements. Dieu sait combien d’associations de jeunes soutiennent ce dictateur mais qu’on ne s’y trompe guère. Ces soutiens restent éphémères et n’entendent qu’une réaction de choc pour se fondre dans le décor.  L’histoire contemporaine de nos nations nous édifie davantage sur ces soutiens et nous dicte la patience. L’on se rappelle de la chute de Mobutu, de Bokassa et tout près de chez nous, Moussa Traoré. Ces dictateurs qui se croyaient intouchables, aimés et soutenus par leur peuple respectif mais  qui sont passés, en un laps de temps, d’un statut d’ héros à un statut « zéro ». Comme ces dictateurs, Blaise s’en ira à son tour.  Les symboles de son passage sur cette terre bénite du Burkina seront effacés et l’histoire ne retiendra en fin de compte que les souvenirs d’un homme qui a passé ces années à faire rêver le peuple Burkinabé, à s’enrichir personnellement et à faire profiter ses proches  qu’à  œuvrer pour un Burkina émergeant, digne et fier.   

 

AKY


21/01/2014
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