Futur Maliba

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L'Afrique aux africains: Il y a un prix à payer pour cela..

 

Dans son discours du  30 juin, 1962, devant l'Assemblée nationale, Modibo Keita déclare : "L'histoire nous enseigne que le pouvoir politique s'accompagne toujours et nécessairement du droit régalien de battre monnaie, que le pouvoir monétaire est inséparable de la souveraineté nationale, qu'il en est le complément indispensable, l'attribut essentiel. Pouvoir politique et pouvoir monétaire ne sont donc, à dire vrai, que les aspects complémentaires d'une seule et même réalité : la souveraineté nationale. Or, vous savez comme moi que malgré son accession à l'indépendance, le Mali se trouve encore dans une position d'étroite dépendance économique vis-à-vis de l'ex-puissance coloniale. (…) Point n'est besoin d'être économiste pour savoir que la monnaie, au niveau national, est à la fois la garantie de liberté, et mieux encore, un instrument de puissance". La nation malienne gardera de son 1er Président, l'image d'un pan africaniste courageux, travailleur,  libre ayant toujours défendu la thèse selon laquelle, la liberté, l’indépendance, le respect ne pouvaient se clamer qu'en refusant de tendre la main. Il était impensable, pour lui,  de demander assistance à la France du moment où nous avions exigé d’elle l’indépendance. Il s’attela à  la création d’une monnaie, d’une armée, des services sociaux de base et des liens diplomatiques et consulaires avec l’ensemble des pays africains et du monde.  Modibo Keita incarnait ce leadership africain ou le Mali était appelé à abandonner sa souveraineté au profit d’un ensemble plus puissant, l’Union africaine.  La nécessaire prise en main du Mali par les maliens et de l’Afrique par les africains passait par une formation idéologique de la population, des politiques socio-économiques et culturelles viables et réalistes. En moins de 8 ans, il créa plus d’usines que tous ces successeurs. Il refonda le système éducatif en instituant un programme se rapprochant aux réalités du Mali (Il changea même les appellations et au lieu des CP, CE et CM, c’était la 1ère année, la 2e et ainsi de suite). Toutes ces décisions visaient à couper le lien ombilical qui liait son pays avec la France. Et force est de dire qu’il avait réussi son pari.

 

 

Comme Modibo Keita, d’autres leaders charismatiques se sont illustrés dans leurs pays. Et c’est la raison pour laquelle les jeunes africains de ma génération gardent encore ces souvenirs et n’hésitent pas à publier quelques unes de leurs citations. Nous partageons entièrement les idéaux de ces hommes et femmes des années 60. Ces leaders avaient foi en ce continent. Ils étaient mêmes en avance sur leurs générations. Et  en instituant dès la 1ere année, une organisation commune sensée fédérer tous les pays africains, ils ont partagé avec nous leur conviction selon laquelle le salut de l’Afrique et des africains résidait dans l’union. Ils sont morts en défendant cette intime conviction.  De Kwameh N'Krumah à Sekou Touré en passant par Modibo Keita, Hailé Selassié et j'en passe, toutes les rencontres portaient sur cette volonté de ressouder ce continent, de réfléchir et harmoniser les positions des uns et des autres, de  proposer et convaincre les partenaires extérieurs que l'Afrique, ce continent déchiqueté par ces années d’esclavage et de colonisation, pouvait parler d'une seule voix.  Ces hommes et femmes avaient tout ce que nous, la génération actuelle et aussi la génération « putschistes » et « démocrates » n'avaient pas: la Conviction. Ils furent humilié, trimballé et assassiné, un à un, par les leurs.  Et Plus de 50 ans après, il est triste de constater que les thèmes de rencontres de nos chefs de l’Etat n’ont guère évolué.  Au contraire, nous pouvons dire sans risque de nous tromper que l’impact  de ces rencontres régresse au fil du temps.

 

Si Hier, nous voulions la libération de nos terres, le respect de notre souveraineté, la protection de nos marchés afin de rendre compétitifs notre produits.  Aujourd’hui, l’incapacité des uns et autres, nous a poussé à privatiser nos entreprises par le biais des programmes d’ajustements structurelles, offrir notre marché aux multinationales, bafouer notre souveraineté en confiant notre sécurité, notre défense aux puissances coloniales,  renoncer à notre idéologie au profit des leurs.  L’Afrique, berceau de l’humanité, est devenue celui de la famine, de guerres civiles, ethniques et confessionnelles.  Nous avons bradé notre civilisation, nos us et coutumes, nos traditions, nos valeurs sociétales et adopté leur civilisation, leur façon d’être, leurs normes. Nous avons perdu nos repères et suivi aveuglement le chemin menant à notre perte. Les thèmes de développement et de croissance économique sont sur toutes les lèvres.  De sommets en sommets, nous n’évoquons que l’éveil des consciences et  la nécessité de s’unir pour faire face à toutes les menaces.   Nous manifestons ce désir d’évoluer, de changer et de jouer notre partition dans ce monde de plus en plus globalisé.  Hélas, cela reste de simples discours et ne se traduisent jamais dans les faits. Clowns, nous sommes et beaux parleurs, nous le demeurerons tant que les peuples resteront sous le joug de ce groupuscule de politiciens africains. Ces chefs d’Etats se souciant plus de leur fauteuil que de notre ventre. Nous avons faim et pourtant ce ne sont ni les terres, ni les bras valides  encore moins la pluie qui nous manquent pour  assurer l’autosuffisance alimentaire.   Ces personnes, imposées, sont les 1ères à militer contre l’Afrique. Ils sont la source de nos maux. Et d’ailleurs, l’histoire nous apprend que ceux d’entre eux qui, à un moment donné, se sont illustrés dans cette lutte contre la domination ont été froidement abattus. Je citerai entres autres Patrice Lumumba, Steve Biko et Thomas Sankara. L’histoire  de ce dernier est encore plus éloquente. En 4 ans, il prouva que les burkinabè pouvaient être indépendants, manger à leur faim et prétendre aux marchés internationaux.  Thomas a prouvé à l’Afrique et au monde entier que pouvoir, c’est vouloir et qu’il faut juste une volonté politique pour sortir de cette précarité.

 

La conscience doit guider nos pas et nous pousser à pointer du doigt l’unique raison de notre retard actuel : le manque de volonté politique. Nous devons apprendre à vivre comme les autres c’est à dire se battre pour notre conviction.  La fierté n’est pas qu’africaine ; elle est chère à tous les peuples du monde.  Cependant, il n’y a que chez nous ou elle constitue un cri de guerre. La raison, elle est évidente puisque les autres ont compris depuis fort longtemps qu’elle ne se clame pas. Elle s’acquiert. Inutile de préciser que  la main qui demande est toujours en bas et la personne qui te donne à manger est forcement celle qui fixera les règles du jeu. Voulons-nous véritablement sortir de cette domination, de ces pillages de nos ressources et jouer un rôle d’acteur et non de figurant ? si oui, Cela est possible mais nécessite une prise de conscience, une débauche d’énergie, un abandon  total de notre fierté mal placée et une acceptation d’aller au charbon, de nous unir et parler d’une seule voix.

 

 

C’est de là que viendra notre salut et c’est de là que l’Afrique reviendra aux africains.

 

 

 

AKY

 

 

 


21/03/2014
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Il était une fois Kidal véritable « République » au sein d’un « Mali Indivisible » !

La crise qui secoue le Mali de Janvier 2012 à Janvier 2013 a mis à nu certaines réalités jusque là méconnu de l’opinion nationale. Et permis à certains individus de se couvrir particulièrement de ridicules. Pourtant ils donnent l’impression de ne pas s’en rendre compte. Au nom d’une prétendue indépendance sous de fallacieux prétextes ils ont pris les armes contre la Mali. Un pays qui a gracieusement offert une large autonomie titillant l’indépendance à la région de Kidal. Ainsi durant des années il n’y avait aucun contrôle sur les différents trafics. Et la plus petite région du pays s’est retrouvée avec quatre (04) députes à hémicycle.

La vie dans la zone s’organisait ainsi autour du vieux Intalla, (président) et de Iyad Ag Ghali (personnage influent). Ces deux hommes avaient droit de vie et de mort sur les autres sujets de la république. Et toute l’administration de la région tournait autour de ces deux. Les enfants du premier nommé étaient soit député soit conseiller municipal. Dans ces conditions les agents de l’Etat central étaient vus d’un mauvais œil. Des agents qui étaient régulièrement contrarié dans l’exercice de leur fonction. Le récit des fonctionnaires ayant servi dans la région est assez éloquent à ce sujet. Tous vous diront que Kidal est une région toute particulière, très compliquée en effet.

Ce pays qui a ainsi supporté les frais de scolarité avec des enseignants contraint de faire le nomadisme au gré des pérégrinations des bergers ; qui au nom d’une discrimination positive à octroyer des bourses d’études à certains, promis d’autres à des postes au sein de l’administration, donné des grades d’officier à beaucoup d’analphabètes, des postes de responsabilité taillés sur mesure, des quotas dans les postes électifs. La liste est longue, non exhaustive et peut être étalé comme une ribambelle du matin jusqu’au couché du soleil sans répétition aucune.

Au lieu de faire leur ce passage de l’hymne national « NOUS SOMMES RESOLUS DE MOURIR POUR L’AFRIQUE ET POUR TOI MALI », ils ont démontré toute leur haine pour un pays qui les a caressés dans le sens du poil. Pour des gens qui prétendent œuvrer dans le sens du développement de cette région il est inimaginable qu’ils aient pillé, saccagé, saboter tous ce qui existaient comme infrastructures, même les hôpitaux régionaux n’ont pas été épargné. A l’exception notable de celui de Kidal. Partout dans les villes, principales que secondaires, c’étaient des scènes de désolation dans le sillage de ces utopistes. Des efforts de plusieurs années envolés en éclat parce que d’aucuns ont des « revendications légitimes » !

De 1992 à Janvier 2012 la majorité du peuple malien a broyé du noir, contenu l’injustice dont elle était devenu l’objet au nom de la cohésion sociale, tût ses récriminations vis-à-vis des nominations dont elle ne se reconnaissait plus. Malgré tous les sacrifices consentis certains n’en avaient pas assez. Il fallait leur créer un cadre afin qu’ils puissent accentuer leur domination sur l’écrasante majorité. Et toute la haine contre les plus de Quatorze Millions Cinq Cent Mille (14.500.000) Maliens, jusque là contenue malgré le bonheur dans lequel ils nageaient a éclaté au grand jour par des actes aussi inouïs qu’injustifiables.

Pourquoi avoir cassé Gao, Ansongo, Menaka, Bourem, Goudam, Niafunké, Tombouctou, Diré, Douentza……j’en oublie volontiers et épargné Kidal ? Mieux leur chose qui s’étendait hier de Kidal à Douentza s’est retrecit comme peau de chagrin pour se limiter à Kidal.

Pour ceux qui s’évertuent à vouloir ramener la crise que vit le Mali à un problème d’exclusion et de marginalisation d’une ethnie au détriment des autres qu’ils se détrompent. Une infinie minorité de la population n’arrive seulement pas à sentir les autres. Ils sont foncièrement racistes et la preuve à suffisance au besoin depuis le début de leur crise. En écoutant dans leur tentative de légitimation on a l’impression d’entendre un vieux disque rouillé. Comment développé une région quand certains s’emploient à voler même le matériel des entreprises ayant en charge la construction des infrastructures. Et cela dans le dessein inavoué de pouvoir prendre les armes un jour.

Ainsi au moment où toutes les voies à privilégier le dialogue avec les pourfendeurs de la République il est opportun de prendre en compte les blessures infligées par ceux là même qui aujourd’hui montrent un tout autre visage. Les populations terrorisées les connaissent bien. Souvent c’est le voisin immédiat du même village, du même hameau, de la même ville….

Et c’est la raison principale qui les pousse à crier au génocide, à l’épuration ethnique, aux exactions, à tous les gros mots, car c’était cela leur philosophie. C’est le rêve surréaliste qu’ils ont toujours caressé ces surexcités. Avant-hier MNLA, hier Ansar Dine, aujourd’hui MNLA ou MIA ont retrouve les mêmes têtes et vous voulez nous « formater » le cerveau en y « enregistrant » autre chose.

De grâce comme l’a souligné le Professeur « n’ajoutez pas l’injure à la blessure ».

 

Lassana Tangara


05/02/2013
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