Le conseil de securité à Bamako: Encourager ou mettre en garde?
Sous couvert des résolutions onusiennes, la France, le Tchad et certains pays de la CEDEAO et d’ailleurs prêtent main forte au MALI pour sauvegarder son unité, son intégralité et imposer sa souveraineté pleine et entière sur l’ensemble du territoire. En outre, ces résolutions, loin de nommer un groupe armé, soutiennent qu’un dialogue inclusif doit impérativement se tenir pour asseoir les bases d’une paix durable. Ce processus politique pose par contre une condition préalable : tous les groupes armés doivent désarmer pour être éligible à ce dialogue. Cette condition sine qua non place Bamako dans une position très confortable pour négocier (ou refuser de négocier). Aux dires de SE IBK, aucune discussion n’est possible avec ceux qui refuseraient de se soumettre à ces resolutions. Au cours de cette visite, les missionnaires du conseil de sécurité devront donc s’attendre à un dialogue de sourd avec les autorités maliennes. Le conseil de securité qui semble convaincu d’avoir aidé ce pays aura du pain sur la planche car, à mon humble avis, il aurait été plus simple de demander un désarmement des troupes irrégulières qu’exiger d’un Président élu, avec plus de 77%, de faire fi des textes internationaux, voté en unanimité, par ce même conseil. Ironie de l’histoire.
Certains se demandent, à juste titre, les raisons qui motiveraient cette mission et plus largement les arguments qu’elle avancera pour contraindre le Mali à discuter avec le mnla. Il faut se remémorer la grille de lecture faisant du Mali un Etat composé de 2 types de populations : le sud « noir » et le nord « blanc » et aussi se rappeler que malgré tous nos efforts pour ramener ces gens à la raison, les éditorialistes, en complicité avec les analystes des grands medias ont tout fait pour maintenir ce cliché. Les medias sont et restent à la solde des grands décideurs de ce monde et les diplomates en sont les porte paroles. Le seul argument valide et valable pour ces personnes se rapporte à la couleur de peau ( ça peut étonner, je le sais, mais c’est comme ça et rien d’autre). Personne ne mentionne les richesses en jeu puisque cela reviendra à détaller au grand jour les ambitions les plus malsaines. Il faut savoir que l’objectif visé et ce, peu importe le lieu de cette négociation (Ouaga, Alger et même Bamako) et des parties en présence se resume à une seule phrase: "Qui signera les contrats?". Ils veulent faire de cette zone, une propriété quasi privée pour les lobbies et bien évidemment après obtention d’un cadre juridique international donnant patte blanche au mnla de négocier avec les PTF. Les maliens garderont Tombouctou et Gao mais se verront contraindre à se passer de Kidal, fief des touaregs et sujet de tout ce bazar diplomatique.
Contrairement à l’idée reçue et souvent véhiculée par les plus hautes autorités de ce pays, la crise est loin d’être derrière nous. Nous devons rester attentifs car, comme vous le savez, les Jihadistes et les narcotrafiquants n’ont fait que jouer leur partition dans ce complot international. Le mnla, loin d’être une véritable organisation, joue aussi sa partition et son intervention, qu’on le veule ou non, fut déterminante pour masquer les intentions réelles de ces supers lobbies qui se dissimulent, tant bien que mal, au sein des organisations internationales. Il faut rappeler que les grands décideurs occupent les postes grâce à ces lobbies qui injectent des sommes colossales dans leurs campagnes. Les grands pays fonctionnent ainsi et naturellement l’ONU et les grandes organisations internationales ne sont pas laissées en marge. Ils imposent leur vision au monde entier et personne ne peut véritablement leur faire face ou du moins ouvertement. C’est dans cet ordre idée que le conseil de sécurité est à Bamako. Officiellement, ils viennent s’enquérir des nouvelles de leur troupe et exprimer leur "soutien" à un pays membre dans le processus de réconciliation. Langage diplomatique ? On le saura après le rapport de mission dans lequel nous aurons droit à la fameuse récitation : « le vivre ensemble est impossible au MALI ; la séparation des 2 entités est nécessaire pour instaurer une paix durable dans le sahel, patati patata». Et ce rapport servira de base aux prochaines résolutions qui seront votées et qui annonceront (je touche du bois), à moyen et long terme, la nécessité de diviser ce pays en 2 blocs : Noir et Blanc.
Nos adversaires, redoutables, ont appris à dompter le temps. Ils savent que ce processus sera long, très long mais feront preuve de patience et d’assiduité pour nous mettre à genoux. Ils ont des outils, des tactiques et des techniques à faire valoir, et maitrisent parfaitement l’art du chantage. Rappelons-nous des cartes« indépendantistes », « jihadistes et narcotrafiquants » et celle du « coup d’Etat » et rappelons-nous également de la technique de « harcèlement » bien connue chez les militaires. L’ennemi nous sonde en rodant autour de l’essentiel et n’entend qu’une faiblesse de notre part pour nous sauter dessus et finir avec ce slogan : « le Mali est un et indivisible ».
AKY
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