Quelle opposition pour le Mali ?
En Afrique, en général et au Mali en particulier, l’opposition manque cruellement de référence. Tantôt, elle s’érige comme l'un des piliers de la mouvance présidentielle, tantôt déstabilisatrice à tout va sans conviction politique ou idéologique et la plus part du temps, pour ne pas dire toujours, elle oublie sa force et sa raison d’être.
La première catégorie intègre tôt ou tard la mouvance présidentielle. Ils en feront partie et des alliances contre nature, ils en signeront si cela les confère un avantage dans la sauvegarde de leurs sièges à l’Assemblée nationale, un poste au sein du gouvernement ou juste un poste de laquai dans les chancelleries occidentales. Des deniers publiques, ils en détourneront et prendront le soin d’emprunter le « parapluie » présidentiel pour échapper aux mailles de la Justice. De la corruption, ils prendront part et partageront les dividendes avec leurs alliés circonstanciels. De la passation des marchés publics, ils se feront l’avocat du régime présidentiel en certifiant que les règles procédurales sont bien respectées. De notre malheur, ils conforteront leur présence dans cette organisation mafieuse et continueront à sucer notre sang. Ils tripatouilleront les élections et passeront avec la bénédiction du Président et toute proportion gardée, en se contentant des miettes.
Si la première catégorie fait de Machiavel, une référence idéologique, la deuxième quant à elle fait plutôt dans le sens de « tout ce qui se fait sans moi se fait contre moi ». Leur créneau, critiquer à tord et à travers toutes les actions du camp présidentiel. Ils jaillissent de leur silence, portent un coup et prennent le risque de plonger le pays dans une sorte de révolution mal inspirée. En quête de légitimité, ils s’approprient les cris du cœur de la population pour en faire un outil politique sensé leur donner une fois de plus, un avantage quelque peu étriqué pour les futures élections. Pour cette classe d’opposants, toutes les décisions issues du camp adverse sont de natures dangereuses pour les citoyens. Ils font dans le sensationnel en radicalisant leur position au point de se ridiculiser. Incapable d’adopter une ligne de conduite, leurs critiques, entre deux interventions, se mêlent à une sorte de contradiction perpétuelle de nature à se demander véritablement s’ils savent ce qu’ils font. Modeste sans pouvoir, Ils se qualifient avocats des sans voix, soucieux des intérêts des plus faibles et se font passer aux yeux de l’opinion nationale et international comme citoyens conscients et militants pour l’utilisation efficace et efficiente des maigres ressources.
Petit à petit, le Mali se ressaisit et entame sa marche vers le renouveau. L’élection d’un président légitime est juste une étape et il incombe maintenant de travailler pour recréer ce nouveau Mali, digne, démocratique et prospère. Les acteurs politiques ont certes un rôle important à jouer mais nous devrions également savoir, nous convaincre que ces derniers ne seront véritablement que notre propre reflet. Il faut que nous soyons prompts à leur demander des comptes et réagir face à leur inaction. Si IBK fut élu avec plus de 77% des suffrages exprimés, il n’en demeure pas moins qu’il existe plus de 22% de maliens qui demeurent convaincus qu’il n’est pas l’homme de la situation. A nous, citoyens ordinaires, fervents défenseurs d’IBK ou non, de faire donc comprendre à l’opposition dont la tête de fil, l’URD, que nous ne voulons plus de cette opposition insensée. Que cette opposition soit juste un contre pouvoir, honnête et sincère avec le peuple. S’il ya lieu d’accompagner ou de soutenir le président, qu’elle le fasse pour le grand bonheur des maliens. Par contre, qu’elle soit aussi à même d’apporter des critiques de fond à toute politique contraire à l’épanouissement de ce peuple. La lutte contre la corruption et la délinquance financière ne saurait véritablement réussir sans le concours des trois (3) camps à savoir la mouvance présidentielle, l’opposition et la société civile. L’utilisation efficace et efficiente des ressources ne peut se conjuguer qu’avec la notion de contrôle. Ainsi, indépendamment des structures en place, l’opposition, avec la société civile, doit assurer ce contrôle et constituer des gardes-fous nécessaires pour contrecarrer les dérives. Que ce soit à l’Assemblée nationale ou elle aura la latitude d’interpeller les ministres, l’opposition, à travers sa présence dans les différentes commissions, doit être omniprésente dans la vie du nouveau président. Après tout, il faut suivre scrupuleusement les actions de l’adversaire, dans le sens amical du terme, pour espérer découvrir les failles, les utiliser contre lui et enfin, prendre des points lors des futures élections. Les législatives, c’est pour demain et Inchallah, nous ferons en sorte que cette Assemblée soit le lieu ou s’entremêlent adoption, mise en œuvre et contrôle de l’action gouvernementale.
AKY
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