Futur Maliba

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La crise, un nouveau depart pour le Mali?

En principe le 6 Juin 2012 le Mali devait se retrouver avec un nouveau président élu « démocratiquement » qui, allait certainement perpétué avec les mêmes traditions, les mêmes hommes, la même classe politique, la même société civile, la même mentalité et aussi et surtout la même politique extérieure.  

 

Sans risque de nous tromper, nous pouvons affirmer que cette crise nous a permis de nous rendre compte de la mauvaise posture de notre pays dans le nouvel ordre mondial dominé par une expansion sans précédente des enjeux géostratégique et géopolitique. La géopolitique définie dans wikipedia comme « désignant tout ce qui concerne les rivalités de pouvoirs ou d’influence sur des territoires et les populations qui y vivent, c'est-à-dire l'étude des rapports de forces entre divers acteurs sur un espace plus ou moins défini. La géopolitique repose alors sur l'analyse des objectifs visés par les acteurs et leurs moyens mis en œuvre pour y arriver. Les acteurs sont variés : ils peuvent être des États, mais également des « mouvements politiques ou des groupes armés plus ou moins clandestins». Ce pays, faible et pauvre, méconnu par une écrasante majorité du reste du monde n’est pas pour autant ignoré par les impérialistes qui conjuguent astuces, menaces et intimidations pour  faire plier les personnes sensées défendre notre cause et exploiter avec ou sans elles les ressources des sous sol de nos pays pauvres. Paradoxe. Nous avons des richesses mais nous sommes pauvres, très pauvres et tellement pauvres que pour avoir les ressources financières et amorcer notre « développement » puisque la notion du développement a changé et des normes sont magistralement établies pour classer les pays,  nous devons accepter de signer des chartes de bonne conduite. L’esclavage, la colonisation, la néocolonisation, tant d’étapes « franchies » mais peu de résultats engrangés et conséquences nous nous retrouvons encore dans la case départ. Les appellations ont changé, les systèmes ont évolué mais les sujets d’expérimentations restent les mêmes, les africains. Si la colonisation a été un moyen flagrant pour les puissances de faire parler leur « supériorité » dans le domaine de l’invention et du choc de civilisation, la néo colonisation, elle, fait parler l’intelligencia dans tous ces aspects. C’est ainsi que les années 80 a introduit un nouveau mode de pensée et d’agir néocolonial qui assurait la même finalité que les autres à savoir nous priver de nos ressources et contribuer à nous maintenir toujours et toujours dans l’obscurantisme. Ces mécanismes, basés sur le libéralisme, politique avec le multipartisme, économique avec le programme d’Ajustement structurel, social avec le niveau de satisfaction du bien être,  moins barbares certes mais aussi honteux que les précédents, ont trouvé sur la terre africaine de nouveaux collabos, eux également différents de leurs ancêtres « negres ». Si ces anciens collabos se contentaient des miroirs, du pain ou encore du titre « parvenu », ceux du système actuel sont plus gourmands et n’hésitent plus à sacrifier tout un peuple pour leurs intérêts égoïstes. La géopolitique fait parler d’elle et chaque Etat, faible ou fort, y mets de son ingéniosité, pour se tailler la plus grande part. Le sentimentalisme n’a plus sa place et le bon voisinage se résume en la capacité de chaque Etat de jouer si possible contre le voisin pour se maintenir sur l’échiquier mondial, gage de stabilité interne et de mobilisation accrue de ressources pour soi même. Hélas, tout le monde a compris sauf nous ou plutôt tout le monde s’est mis camouflé sauf nos autorités. Il est du devoir de chaque Etat pauvre d’adopter une position claire, de se rallier ou de se faire rallier tout en gardant une marge de manœuvre pour éviter si possible le choc né de la confrontation des grands prédateurs. Nous n’avons pas su le faire puisque notre diplomatie s’est contenté d’un rôle de béni oui oui, d’approximations et d’indécision au moment ou il fallait prendre position, s’attirer des foudres bien évidemment mais aussi et surtout connaitre ses vrais alliés.

 

Le peuple malien a compris et il est fort à parier qu’il n’est plus prêt à tomber dans le même piège. Nous avons compris tellement qu’à un moment donné de notre histoire ou il fallait dire « merde » et que nous l’avons dit enfin, des voix se sont élevées pour nous juger, nous discréditer et nous faire passer pour un peuple « inconscient », « immature », « irresponsable » et « indécis ». Nous nous étions mis à dos tellement d’organisations, loin de moi l’idée de juger bien évidemment quelques bonnes volontés dans ces organisations, qu’il était impossible de nous faire entendre. « Laissez les maliens, quand ils n’auront plus à manger, ils seront tout doux » et ce moment arriva plus vite qu’on ne le pensait. Isolés, ignorés, lâchés de partout et sans moyen véritable pour nous aider, nous nous sommes résignés à « être tout doux ». Cependant, nous n’avons pas perdu de vue notre objectif et nous n’oublieront certainement pas ceux qui ont été nos vrais amis et ceux, considérés, comme amis se sont montré « ennemis » mais aussi et surtout ceux qui ont gardé le masque « ennemis » tout court. L’année 2012 a été catastrophique et 2013 portera sans aucun doute les stigmates de cette période noire de notre existence en tant qu’Etat souverain. Nous avons appris énormément, certes dans la douleur, mais dans l’humilité, la patience et le sens de responsabilité. Aussi, toute réussite étant  parsemée d’embûches, de haut et de bas, nous ne pouvons qu’accepter et continuer. A nos actuelles et futures autorités de mieux nous défendre, de ne plus se contenter d’une diplomatie de meuble, d’une armée de fanfaronnade, d’une vision statique du monde ou encore d’une simple politique nationale. A nous de diversifier notre horizon, de bien choisir nos partenaires et de ne plus jouer double jeu. A nous la jeunesse de savoir que notre rôle ne se résume plus à applaudir ou à « tabasser » mais plutôt à une participation sans équivoque dans la vie politique à travers une prise de conscience collective. Nous pouvons et nous devons réussir car, cet héritage commun qu’est le Mali doit être transmis à la génération future dans un état irréprochable.

 

AKY



20/02/2013
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