Futur Maliba

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Maroc – Algérie - Mali : Pourquoi pas un trio?

Depuis le départ des espagnols du Sahara occidental en 1976, le Maroc est confronté à un groupe d’indépendantistes connu sous le nom du front Polisario. L'histoire nous enseigne que l’Algérie est le pompier pyromane de ce conflit et les pays, comme le Mali, utilisé comme soutien de taille dans la satisfaction de cette sale besogne. De cette affaire est née, me semble t-il, une véritable tension diplomatique entre ces pays. Chacun essayant de jouer contre l’autre et s’imposer comme leader incontesté dans cette parte du monde. Cette course au leadership s’est beaucoup intensifiée après la disparition tragique du guide libyen, Mouamar Kadhafi. En ce qui concerne le Mali, chacun y va de son ingéniosité et si les marocains font appel à leur sens des affaires pour mieux asseoir leur domination, les algériens excellent plutôt dans le chantage militaire et diplomatique. Le Mali, fragile économiquement, militairement et souffrant de sa diplomatie aberrante, se voit prisonnier de ces 2 puissances sous régionales. Le Maroc est visible à Bamako dans les secteurs de la télécommunication et des banques et au nord avec notamment la présence de ses indépendantistes aux côtés des Moudjahidines. Quant à l’Algérie,  sa présence au nord ne souffle d’aucun doute avec notamment son entreprise criminelle , aqmi, qui a fini par engloutir Ansar Dine et s’apprêtait à en faire autant du mnla (Ce dernier s’est engagé avant de se retirer car, une 2e offre plus alléchante existait).

 

Pays pauvre, très vaste, le Mali, confronté à des difficultés majeures en termes d’approvisionnement en denrées alimentaires de ces régions nord et plus particulièrement de Kidal, était ou devrai je dire est quasiment dépendant de l’Algérie voisine. Cela constituait une des raisons évidente de sa forte dépendance politique à ce pays qui militait, directement ou indirectement à la reprise des hostilités entre les rebelles et le gouvernement central.  Consciente que la crise alimentaire était suffisante pour réveiller les vieux démons, l’Algérie n’hésitait pas  à fermer ses frontières. En effet, il est plus facile par exemple pour un kidalois de s’approvisionner sur le marché algérien ou mauritanien que sur le marché de Bamako ou du sud en général. Cette carte, précieuse pour l’Algérie, fut utilisée à maintes reprises et ce qui a notamment poussé le Mali, sous Moussa TRAORE, à voter, pour la première fois, en faveur de l’autonomie du sahraoui.  C’est aussi l’une des raisons évidentes qui ont poussé les autorités maliennes, sous ATT, à fermer les yeux sur l’occupation de son territoire par les terroristes algériens. Si cette décision ou incapacité du Mali est critiquée de par le monde, il n’en demeure pas moins que la pression algérienne qui s’exerce autour est passée inaperçu ou ignorée tout simplement par nos donneurs de leçons.

 

L’histoire des rebellions au Mali nous enseigne que l’Algérie est donc toujours partie prenante. Et c’est donc, à juste titre, que les autorités actuelles semblent privilégier sa médiation au profit du Président du Faso qui essaie tant bien que mal de jouer les intermédiaires. Que ce dernier soit remercié et ses efforts reconnus à leurs justes valeurs. A mon avis, ce jeu est très compliqué pour lui et la Cedeao n’a pas non plus mesuré toute la difficulté de cette crise malienne. Elle est dépassée par les enjeux puisqu’apparemment sa lecture se résume à « comment nouer le dialogue entre les fils d’un même pays ». Ni plus ni moins. Nous ne sommes pas dans une rébellion, excusez du peu, ordinaire ou il suffirait d’avoir les protagonistes autour d’une seule table pour résoudre la crise comme ce fut le cas au Togo et en Côte d’Ivoire. Les enjeux de la crise malienne (occultons un peu les enjeux géostratégiques et géopolitiques de la bande sahélo saharienne en général) concernent aussi  l’Algérie, le Maroc et les relations conflictuelles entre ces derniers.  L’Algérie est incontournable à l’heure actuelle et personne n’a l’air de le nier sauf nous, les maliens et nos frères et sœurs de la Cedeao.  Il est la source du problème et le début de la solution. Paradoxal, vous me le diriez mais pas tant que ça. Rien ne peut se faire sans elle et il faudrait peut être pour les autorités maliennes une ingéniosité diplomatique pour équilibrer les ardeurs du  Maroc et de l’Algérie. Si l’on peut clore définitivement ce chapitre  en jouant entre les 2, pourquoi pas. Mais attention, il faut du savoir-faire.  Nous sommes déjà dans une crise qui focalise tous les regards sur nous. Que craindre de plus ? Dans tous les cas, on ne peut plus avoir une nouvelle rébellion à l’heure actuelle. Il est impératif d’impliquer  l’Algérie pour la résolution de la présente crise tout en réchauffant nos relations diplomatiques avec le Maroc et nos voisins directs. En un mot, réglons ce problème et réinventons une diplomatie, plus agressive, ou nos partenaires ne nous seront plus édictées et ou nous arriverons, enfin, à canaliser toutes les énergies positives. Qui sait, peut être que grâce à nous, l’Algérie et le Maroc pourront enfin rétablir une relation saine pour le grand bonheur de la sous région.

 

AKY



20/02/2014
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