L'ecole, mission principale du nouveau Président
Au moment ou le dernier bastion jihadiste est en phase de destruction, les villes de Gao et Tombouctou en cours de sécurisation et l’entame des pourparlers autour de la ville de Kidal, tous les regards se tournent résolument sur l’après guerre. Le ton est donné dans les différents états majors de partis politiques pour déceler la perle rare, entendre par là des hommes ou femmes, assez propre, susceptible de prétendre à la magistrature suprême. Si certains sont restés actifs tout au long de cette crise, force est de remarquer l’absence ahurissante de certains cadres qui, comme ils le disent eux-mêmes, se sont retranchés dans leur trou et regarder le pays se débattre tout seul face aux ennemis de la nation. Ils ont opté pour le silence au moment ou le pays avait besoin de toutes les voix, surtout les siennes, pour contrecarrer la propagande des terroristes. Ce silence, lourd, nous a amené à nous poser la question de savoir si cadres, le Mali en comptait encore et aujourd’hui, plus qu’hier, cette question reste d’actualité et mériterait une réponse à hauteur de souhait. Pour nous, la jeunesse, l’après crise constituera une période cruciale pour le devenir du pays et retracera les contours de la nouvelle gouvernance et des personnes susceptibles de participer à sa réalisation. Les défis sont immenses, compliqués mais pas impossible à relever. Au-delà de l’aspect politique ou il nous faudra dans tous les cas choisir le « moins mauvais » des candidats, la relance de l’économie et la réponse à la situation humanitaire dégradante mériteraient aussi des réponses appropriées. Notre mission serait d’élire ou de nommer des personnes intègres capables de bien mener ces actions et éviter de retomber dans les situations d’avant guerre. Nous devons œuvrer à choisir sur des critères objectifs basés entre autres sur le patriotisme, l’intégrité, la responsabilité et le plus important sur la compétence et le mérite. L’occasion nous est donnée de repartir sur de bases saines, bannir la culture de la médiocrité et signer définitivement le divorce avec le népotisme, le clanisme, la camaraderie et accepter que nul ne saurait être au dessus de la loi.
Pour cela, nous devons mettre un accent particulier sur l’Education. Il nous faut redescendre au plus bas de l’échelle pour apprendre aux enfants, citoyens de demain, la notion du patriotisme et la nécessité de mieux choisir les personnes qu’il faut à la place ou il faut. Sachant que notre génération fut sacrifiée par ces ténors de la République, nous avons le devoir de nous battre pour offrir à nos petits frères l’opportunité d’être bien éduqués et mieux formés. Les ressources minières et énergétiques sont peut être importantes mais les ressources humaines constituent la véritable richesse d’un pays. Si nos cadres ont fait leur preuve dans les années passées et continuent à s’imposer encore sur nous aujourd’hui, nous ne pouvons qu’amputer, en toute humilité, ce dysfonctionnement à notre système éducatif. Nous devons redonner à l’école malienne sa lettre de noblesse d’antan en exigeant aux autorités compétentes, une plus grande modernisation de nos facultés, un programme d’enseignement innovant et une adéquation formations-emploi. La formation des enseignants, pierre angulaire de la refondation de notre école, doit apprendre aux enseignants non pas à remplir la tête des enfants de connaissances qu'ils ne sont pas capables de réinvestir, mais plutôt, comme citoyens éclairés, émancipés et épanouis, à employer des savoirs, des savoir-faires, des savoir-êtres. Plutôt que d'être évalués sous forme concurrentielle avec des notes sanctionnant leurs échecs, ils doivent être habitués à travailler à l'oral, en équipe, à prendre conscience de leurs qualités, de leur progression. Cette école doit nous permettre d’avoir des Maliens « nouveaux » capable de revendiquer leurs droits mais aussi conscients de leurs devoirs. Nous voulons un enseignement de base qui offre des possibilités à un grand nombre d’enfants de savoir lire et écrire mais nous ne voulons plus d’universités à effectif pléthorique ou l’étudiant en fin de cycle sort avec presque rien dans la tête. Nous voulons, à l’image des militaires, un corps d’élite, fruit de nos universités, intègre et capable de nous faire profiter de leur savoir académique. Une élite capable de nous représenter valablement dans les institutions internationales. Enfin, une élite qui serait à même de bien gérer nos maigres ressources.
AKY
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