Futur Maliba

Futur Maliba

Acte 1: Ecartons les predateurs politiques

S’il ya bien un avis partagé par les acteurs de la crise malienne, c’est bien la mauvaise gouvernance du pays au cours de ces 20 dernières années. Au-delà du complot international dénoncé dès le départ  et du rôle de cheval de Troie octroyé au mnla, nous ne devons pas perdre de vue l’incapacité des régimes d’AOK et d’ATT à prendre la mesure des choses et de leur implication dans des affaires qui ont  terni l’image du Mali au-delà de nos frontières.

Cependant, force est de rappeler que ces régimes ne se limitent pas aux seuls responsables cités plus haut bien que leur responsabilité soit plus lourde que le reste de l’équipe. Les maliens en savent quelques choses même si l’odeur de l’argent rend amnésique beaucoup d’entre nous. Ces personnes qui se veulent aujourd’hui candidats et messie du changement et de la reconstruction d’un Mali nouveau débarrassé de ses maux sont les mêmes qui l’ont mis dans ce bazar. Ces personnes, nous les connaissons à suffisance pour savoir qu’étant premier ministre ou simple ministre de la République, ils n’ont jamais prouvé leur capacité d’homme d’Etat soucieux du devenir de notre nation. Entre arrogance et semblant de bourgeoisie, nos snobes ont toujours manifesté un dédain contre ce peuple qu’ils étaient pourtant appelés à servir.

Un petit rappel historique s’impose pour signifier aux maliens le sens profond du devoir qu’ils sont appelés à remplir ce 28 juillet. Que ce soit AOK ou ATT, un parti ou devrai je dire un clan a dominé de long en large tous les gouvernements successifs de ces 20 dernières années. Il s’agit de l’Adema. Et oui, le parti de l’abeille qui nous offre aujourd’hui les 3 favoris dissidents que sont soumaila cissé et Ibk et bien sûr Modibo sidibé. Si les 2 premiers ont su mettre en place une force politique impressionnante, le 3e, discret comme à son habitude, s’est contenté d’évoluer dans l’ombre des présidents successifs sans chercher véritablement à se doter d’un syndicat de cadres dissidents.

D’une manière ou d’une autre, les partis de ces 3 candidats se sont retrouvés aux affaires bien qu’ils aient à un moment donné, notamment sous l’ère ATT virer, officiellement  dans l’opposition mais officieusement et de façon flagrante, ils ont gardé la main et ont constitué les piliers du régime. De 2002 à 2007, Espoir 2000 sous la houlette du RPM avait la majorité écrasante dans l’hémicycle autrement dit elle constituait un contre pouvoir de taille pour s’opposer ou récuser les décisions du chef de l’Etat. Et pourtant, il n’en fut rien. Le célèbre accord d’Alger de 2006 a été paraphé sous son nez et si aujourd’hui, les fans de ibk se permettent de soutenir que cet homme a été le seul à s’y opposer, je vous laisse découvrir le fil blanc. En tant que président de l’assemblée nationale, disposant d’une majorité confortable, IBk n’a pas été capable de dénoncer publiquement les agissements de l’exécutif encore moins de défendre les intérêts du peuple qu’il était sensé représenté.  Bien avant 2002, le même IBk a été premier ministre du Mali pendant plus de 6 années et les étudiants de l’époque vous répéteront aisément les propos tenus contre eux. Ces propos honteux ou le monsieur ne s’est pas gêné de dire haut et fort que ce sont les pauvres maliens qui vont pâlir d’une année blanche pour la simple raison que les enfants des dignitaires étaient déjà inscrits dans les écoles les plus prestigieuses du monde occidental.  Les cadres de l’administration vous confirmeront également que c’est sous son gouvernement que le bourgeois malien fut la commande de véhicules safranes, à l’époque un luxe pour les ministres français, arguant qu’il serait honteux pour un pays comme le Mali de ne pas mettre dans les conditions les membres du gouvernement. Pour un pays qui, ironie de l’histoire, vivait sur le dos du contribuable français, cette décision avait fait couler beaucoup d’encres et de salives mais sans heurter l’inamovisible premier ministre. Que dire de la corruption à ciel ouvert, du népotisme, du copinage et du clanisme qui ont fini par convaincre les maliens qu’un fonctionnaire honnête ne méritait pas un poste de responsabilité. Il fallait être de l’Adema pour aspirer à un poste de DG ou de secrétaire General car, comme on le sait, ce sont ces bailleurs qui devaient en contrepartie détourner les deniers publics pour faire fonctionner le parti et conforter sa dominance sur les autres. Et malheureusement, cette pratique n’a jamais quitté nos administrations.  

Le Mali d’abord, slogan populiste que je considère personnellement comme une insulte à l’égard du peuple malien. Consciemment ou inconsciemment, ce slogan confirme tout simplement que malgré ces années passées en haut lieu, ce candidat n’a jamais pensé au Mali. C’était donc ma personne d’abord. Il a su galvaniser le peuple avec ce simple slogan dans un contexte tendu ou le malien a besoin de renouer avec la dignité et le respect. Mais qu’on se détrompe, ce Mali d’abord sera enterré en même temps que la proclamation des résultats.

De Soumaila Cissé, je garde encore ce prétexte farfelu des fans soutenant que ce monsieur est étranger au régime d’ATT, une manière déformée de le blanchir.  A ceux-ci, j’ai toujours demandé si la personne physique de Soumi était supérieure à la personne morale du parti URD. Une réponse jamais obtenue mais qui apparait affirmative quant on voit l’extrême facilité dans laquelle ils défendent cet argument. Que Soumi soit le président de la commission de l’UEMOA avec résidence à Ouaga, cela ne dédouane pas sa formation politique qui, elle, a participé à toutes les élections de 2004 à nos jours pour être finalement la 2e force politique en 2007. Ou était-il alors lorsque le président ATT faisait du Mali, sa propriété privée ? Est-il concevable que le deuxième homme politique du haut du présidium de l’UEMOA, ne puisse pas élever la voix contre un régime en pleine déperdition ?  Comme IBK, Soumi fut un acteur incontournable du clanisme, du népotisme, de la camaraderie et de la délinquance financière. Il a participé au dépouillement du peuple malien jusqu’à se constituer une fortune qui lui a permit d’ailleurs de mener sa campagne de 2002, alors sous couleur Adema, en hélico.  Ses casseroles de la CMDT font toujours du bruit et bien malheureux ce malien qui nie l’effroyable détournement, de mauvaise gestion et du régionalisme qu’il a su imposer comme mode de gouvernance non seulement à la CMDT mais aussi et surtout dans les ministères dont il a eu la charge de conduire.

Je retiens des affiches publicitaires de Soumi, le financement de 500 000 projets soit 100 000 par an et tout naturellement, je ne peux que sceptique face à cette manipulation du « betail » electoral. L’astuce consiste à faire rêver  le malien comme toujours avec des chiffres à donner des migraines à Einstein. Economiste de formation, Soumi est certainement le mieux outillé pour parler de chiffres à tue-tête mais sans jamais prendre le soin d’expliquer ses procédés.

Modibo sidibé, le commis national, est certainement mal placé que Soumi et IBK. Si le président devait être choisi sur la base du vécu dans l’administration malienne, ça aurait été certainement ce monsieur. Il a participé activement aux deux régimes précédents et connait parfaitement tous les raccourcis de l’appareil de l’Etat. Nommé Premier ministre sous ATT, Modibo s’est illustré notamment dans la conduite de l’initiative « riz », un projet qui devrait permettre au Mali de nouer avec l’autosuffisance alimentaire. De la subvention des intrants agricoles à la mise à disposition des surfaces cultivables en passant par la mécanisation de l’appareil productif, ce projet estimé à cout de milliard s’est soldé finalement par un échec total. Comme lui, ses fans défendent avec bec et ongles la réussite du projet et oublient certainement que cette réussite aurait été plus palpable pour le malien si et seulement si le prix du riz avait connu une baisse significative. Il n’en fut rien. Finalement, les fonds décaissés n’auraient servi qu’à préparer l’échéance de cette année. Elire ce monsieur, ce n’est pas seulement opter pour la perpétuation de la mauvaise gouvernance mais c’est ramener le pays  à son niveau de 1991. Il incarne à lui seul la démission de l’Etat avec son corolaire d’injustice, de corruption et d’abandon de la souveraineté.

Nous nous devons d’être honnêtes avec nous-mêmes. Ces trois personnalités ont eu chacun une chance d’apporter leur savoir-faire à ce pays mais se sont totalement effacés au moment ou le pays avait besoin d’eux. Ils n’ont rien à proposer à cette nation. Ils ne sont pas aussi indispensables qu’ils tentent de nous le faire croire. La preuve est que ces 3 ne font que baratiner le peuple avec des projets de société qui à bien regarder ne sont que du bluff, du néant, du non sens.  Certes, ils ont les moyens pour faire campagne mais gardez toujours à l’esprit que chaque franc décaissé pour ces campagnes représente une part de nos impôts et taxe et dans une large mesure de l’argent emprunté en notre nom et détourné par leurs soins, directement ou indirectement via les nombreux DG qu’ils ont su placer. Faites un petit calcul sur le nombre de tee-shirts, de banderoles, de moyens logistiques et d’achats de conscience à peine voilée et vous vous ferez une idée sur le dessein inavoué de ces prédateurs politiques. Je n’irai pas jusqu’à demander au peuple de ne pas prendre ces gadgets insignifiants mais j’insisterai sur le fait de ne pas offrir leur conscience aux plus offrants. Et sachez que l’argent gaspillé pendant ces 3 semaines n’est pas perdu pour eux. Il s’agit d’un investissement qu’ils récupéreront par d’autres canaux, et ceci qu’il soit président ou non.

Je n’ai rien, absolument rien, contre ces personnes que j’appellerai certainement « tonton » si l’occasion venait à se présenter mais j’estime nécessaire de dire le fond de ma pensée.

Confiez votre voix aux personnes qui garantiront un nouveau départ pour le Mali dans un esprit de bonne gouvernance et de répartition équitable des richesses.

Votez pour des personnes qui ont su mettre à la disposition du pays leur savoir faire sans attendre d’être nommés Ministre ou même Maire d’une commune

Votez pour un candidat qui a à cœur de rendre la dignité aux Maliens.

En d’autres mots, faites juste un vote responsable.

 

AKY



23/07/2013
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