Futur Maliba

Futur Maliba

Le Mali a t-il des amis????

Par les analystes, j’ai appris que la crise que nous traversons depuis janvier 2012 est l’œuvre de puissants réseaux qui entendent renforcer leur mainmise sur nos richesses minières et notamment l’or. Par les diplomates, j’ai appris que les puissances gravitant autour de nous n’ont rien à faire de nos beaux yeux et de notre sourire et hospitalité légendaires. Par les organisations internationales, j’ai appris à lire entre les lignes, à déchiffrer le vrai message des intox, et à faire la différence entre conseils et paternalisme. Par  les réseaux sociaux, j’ai appris que le monde est un village planétaire d’où naissent des associations multiformes et multiraciales. En faisant un résumé de tout ce que j’ai appris par-ci par-là, je note que la crise que nous traversons est effectivement l’œuvre d’une organisation mafieuse ayant des ramifications en haut lieu et notamment dans ces pays et organisations internationales regroupés sous la bannière dénommée « communauté internationale ».

 

Ce matin encore, j’apprends que la Suisse, connue pour sa neutralité légendaire, aurait pris et continue de prendre part aux différentes négociations entre les groupes armés notamment le mnla et le gouvernement malien.  J’avoue ne pas être surpris par cette révélation bien que l’article en question (Jeune Afrique) donne un détail très intéressant qui corrobore tout ce que j’avais cru comprendre de cette crise. Chacun vient avec son projet dans le sac, raconte sa vie sur les antennes de l’Ortm et finis par convaincre les pauvres naïfs que nous sommes.  Le Mali commerce avec la Suisse dans le domaine aurifère et Jeune Afrique de préciser que cet or est produit de façon « artisanale ». C’est ce détail qui me chagrine un tout petit peu. A l’exploitation artisanale, le commerce artisanal et qui sous entend probablement perte ou absence totale de recettes fiscales sur ces quantités. Les recettes, peu ou  prou, de cette exportation artisanale et peut être clandestine (ça ne m’étonnerait pas) permet à ce pays, la Suisse, de s’enrichir sur le dos des pauvres citoyens maliens et, plus grave encore, une partie de ces dividendes est utilisée pour financer les groupes armés (JA parle de financement des réunions et de l’hébergement de ces tocards par la confédération).  L’or malien brille pour tout le monde sauf pour les maliens. Sa lumière atteint les contrées (La suisse, la France, etc.) qui ont tout le temps milité contre nous. Et si aujourd’hui, il est question de renforcer cette  emprise (signature probable des contrats d’exploitation) à la faveur d’une offre de facilitation avec des groupes terroristes sans foi ni loi, je crois qu’il y a lieu de dénoncer et de fermer définitivement le robinet.  En un mot, le Mali finance ses propres terroristes en recourant aux services des pays comme la Suisse et la France. Paradoxe.

 

De cette crise, j’ai appris un tout petit peu sur mon pays et sur le monde.  Et comme moi, beaucoup de maliens ont fini par donner raison au Général De Gaulle qui disait : « les pays n’ont pas d’amis, ils ont que des intérêts ».  Cette crise nous a montrés la vraie facette de nos partenaires et dorénavant, je déconseille fortement à nos autorités de parler de partenariat économique et/ou politique car, nous n’en avons presque pas. Et ce n’est pas la faute aux autres, je signale au passage puisque notre amateurisme dans la gestion efficace et efficiente de nos ressources n’est imputable qu’à nous-mêmes.  Personne, aucun pays, aucune organisation, ne viendra nous apprendre à défendre nos intérêts. Et il ne suffira pas d’organiser des élections à la con et de s’asseoir à la même table que François Hollande ou Barack OBAMA pour se taper la poitrine et espérer sur leurs indulgences.  Il ne suffira pas d’un entretien avec Barosso ou Ban Ki Moon pour crier victoire car, comme vous le savez et que je m’évertue à le dire depuis quelques mois, le langage diplomatique est un mensonge maquillé.  Les diplomates ne vous diront jamais le fond de leur pensée tout comme ils ne vous diront pas leur stratégie, celle de leur pays, pour ces 10, 20 ou 50 ans à venir. Ils vous diront juste ce que vous voulez entendre. Le malien veut entendre le passé glorieux de ces hommes et femmes (Soundiata, babemba et autres), ils diront, après un passage à la Bibliothèque, que « vos aïeux ont été dignes, vos pères ont été braves et vous, génération actuelle, vous avez ces 2 qualités en vous ». Et pendant que vous vous réjouissiez de ces récits extraordinaires, ils continueront à vider vos caisses.

 

Certes, nous avons un nouveau président, une équipe gouvernementale, jeune et motivée, une assemblée nationale rénovée mais attention, qu’on ne s’y trompe guère, aucune de ces institutions ne pourra véritablement éviter une nouvelle crise à ce pays si nous ne mettions pas les jalons d’une prise de conscience collective du peuple.  La société malienne a besoin d’être remise à niveau, à apprendre à vivre dignement et à ne  compter que sur elle-même. Cela est valable chez les cols blancs comme chez le cireur du quartier ou le boulanger du coin. Convaincu qu’aucun pays ne peut véritablement vivre en autarcie, il est évident que nous ferons partie d’un ensemble, partie prenante d’une organisation comme l’UA ou l’ONU et avoir des relations bilatérales avec d’autres pays comme la France, la Suisse, l’Allemagne, le Brésil ou même l’Afrique du Sud et le Botswana.  Mais ce qui va changer dorénavant, c’est cette gentillesse ou ce complexe d’infériorité qui faisait, de nous, des gentils toutous prêts à gober tous les bobards. Nous avons aussi des intérêts à défendre et aller  si loin si la possibilité s’offre à nous. Nous devons impacter sur nos liens en nous fondant sur ce que nous pouvons offrir aux autres et dans quel contexte nous pouvons et devons le faire. Il nous faut également  déterminer les pays ou organisations qui seront prêts à aller sur cette base.  Le Mali ne doit pas avoir des amis puisqu’il est évident que la leçon est bien passée. La pilule qui semblait difficile à avaler a fini par passer. Nous avons bien appris la leçon et il est nécessaire de faire une évaluation en commençant par répondre à nos « professeurs ».

 

AKY



11/02/2014
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