Nul n'est indispensable!
Si le Mali n’avait pas connu la crise actuelle, certainement que j’allais militer dans un parti tel que l'ADEMA, le RPM ou l’URD mais heureusement ou malheureusement je ne sais plus d’ailleurs, cette crise m’a révélé beaucoup d’imperfections, d’apatridie et d’irresponsabilité de cette vieille classe politique. Il y avait ceux qui voulaient faire de la politique un outil pour lutter contre l’injustice sociale, la corruption, la délinquance financière, le népotisme, bref, lutter contre les maux qui nous exacerbent depuis fort longtemps et ces personnes ont été réduits en silence parce que de l’autre côté il y avait ceux qui détenaient le pouvoir et la fortune et qui usaient de ces privilèges pour faire chanter et intimider les premiers. La politique politicienne, celle qui se contrebalance de l’intérêt collectif avait pion dans nos eues, nos administrations, nos structures scolaires et sanitaire. Les tenants de cette dogme étaient tantôt qualifiés de parvenus sociaux, tantôt de bons samaritains et la plus part des cas des bénis de Dieu, n’hésitaient pas à dilapider l’argent du contribuable à ceux qui savaient jouer les griots, les lèches bottes, les côcôs et les rapporteurs. Cette politique, nous n’en voulons pas car, après 18 mois de crise, nous nous étions fixé comme objectif de bousculer ces ténors de la République qui ont pensé leur temps à se servir du pays et à nous réduire en de simples quémandeurs d’aumônes, de pitances pour nourrir nos familles, paysans délaissés à leur sort qu’à servir le pays et le peuple malien.
Mon pessimisme était à son comble quand un beau matin, au détour d’une discussion instantanée, un ami essaya de me faire croire qu’au-delà des « vieux », aucun autre candidat n’avait le bagage suffisant pour gouverner le Mali. J’ai rétorqué en lui disant que : « Nul n’est indispensable donc nul ne peut être irremplaçable ». Le bagage de ces hommes et femmes de la vieille classe politique n’a pas servi à grand-chose si on voit, excusez moi du terme, la « merde » qu’ils nous ont légué. Peut on parler de bagage intellectuel des personnes pour qui le respect de la chose publique constitue la dernière des préoccupations et ou la lutte contre la pauvreté se résume à un élargissement du fossé entre pauvres et riches ? De grâce, qu’on ne traite pas d’intellectuels, ces personnes qui n’ont pas su, pendant tout ce temps passé aux affaires, que plus de 80% de maliens n’ont pas droit à 2 repas journaliers. Pitié, qu’on ne me parle pas d’intellectuels dans un pays ou l’indécision demeure le trait caractéristique des responsables. Et enfin de grâce qu’on arrête de trier les intellectuels des illettrés sur la base des diplômes. Le Mali est un jeune Etat ou tout est à refaire et vouloir s’entêter dans cette mentalité défaitiste nourri par des aveux d’impuissance et de lâcheté, nous perdrons toute chance de redonner à ce pays le souffle nouveau dont il a besoin pour s’épanouir et répondre favorablement aux aspirations de la population en général et des jeunes en particulier. C’est un pari risqué qui mérite d’être pris pour :
i) Reprendre confiance en nous-mêmes
ii) Rompre avec la politique politicienne
iii) Rebâtir un Mali nouveau avec des têtes nouvelles
iv) Instaurer des institutions modernes et fortes
v) Renouer avec la croissance et le développement
Les diplômés sans emploi pullulent dans notre pays et pour cause, les vieux présents dans nos administrations refusent de céder la place aux jeunes et même si par extraordinaire, ils revenaient à de meilleurs sentiments, les places reviennent d’office à leurs rejetons. Tout se passe comme si le Mali est une vache laitière dont le produit n’est destiné qu’à un certain nombre de familles, aisé, haut placé, dignitaire des régimes passés et actuels et donc autant dire des hommes et femmes de la vieille classe politique que nous continuons à soutenir. Demandez-vous pourquoi cette pratique continue toujours dans nos administrations et vous conviendrez avec moi, j’en suis sûr, que la raison est autant liée à l’existence et au maintien de ce système mafieux. Pour les jeunes diplômés sans emploi militant, issus de la classe moyenne, les faux marabouts et les escrocs de tout acabit constituent les seuls échappatoires pour se soulager. Obligés de ronronner dans les rues, à prendre du thé à tord et à travers, à discuter de tout et de rien et à nous déchirer pour des miettes, nous, jeunes maliens n’avons toujours pas compris que le vent du changement ne viendra pas de ceux qui ont déjà le pouvoir en main. C’est à nous de rendre effectif ce changement tant voulu. C’est à nous que revient la lourde tâche de dire « trop, c’est trop ».
AKY
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