Futur Maliba

Futur Maliba

Notre suffrage constitue notre seule arme!!

 

Au moment ou tous les regards sont tournés vers le mois de juillet, date des élections, il importe de nous prémunir en toute objectivité de tous les moyens à mettre en œuvre pour avoir un Président de la République digne de ce nom. Cette crise nous a dévoilés un autre visage du Mali et permit de convaincre les plus sceptiques que l’histoire peut se répéter si nous ne faisons pas preuve d’honnêteté intellectuelle requise pour corriger les erreurs du passé. Nous avons appris la leçon du moins, nous pensons que la leçon a été bien assimilée bien que les agissements ayant conduit à ce désastre reprennent peu  à peu forme et semblent plus que jamais trouver un terreau fertile au sein de la nouvelle génération. De cette crise, nous avons appris énormément, de notre faiblesse criarde à notre force en passant par les opportunités et les menaces que constitue la communauté internationale dont les soubresauts, les incertitudes et les conflits d’intérêt font et défont les rapports intercontinentaux.  L’expérience a été assez intéressante et les conséquences, aussi négatives que soient elles nous rappellent si besoin en est encore que nous devrions nous appesantir sur les petits détails néfastes. Les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets et des conséquences encore plus fâcheuses referont surface si nous ne mettions pas dès à présent des mécanismes solides de prévention et de règlement de conflits. Si Janvier 2013 nous a redonné le sourire avec l’intervention française et africaine – bien que ce sujet continue de faire couler beaucoup d’encre et de salives- et la prise de conscience de notre armée, il est à signaler que l’année 2012 a été une année très pénible à tout point de vue  avec son corollaire de chômage, de viols, de pleurs, de la famine, de l’exode, des assassinats, des querelles intestines inutiles. Bref, nous avons gouté, presque, à tout ce qui peut exister de négatives sur cette terre africaine.

 

A l’annonce des élections, les partis politiques semblent plus préoccupés par la mise en place des cellules au niveau des régions et dans le district de Bamako que par  les leçons à tirer de cette crise multiforme que nous n’avons pas encore enterrée. Il est nécessaire de rappeler à ces hommes politiques que la génération consciente attend autres choses que des réunions politiques, des séances de dénonciations du régime déchu ou encore moins des candidats qui se veulent de la nouvelle génération mais qui, à bien scruter ne proposent pas mieux que la classe vieillissante à qui nous devons ce superbe cadeau empoissonné. Des candidats prometteurs, il y en a, inutile de donner des noms, le plus difficile, mais à portée de main, serait de les faire passer d’autant plus la vieille génération garde toujours la main sur la majorité, les analphabètes. Cette situation n’est guère surprenante quant on sait que ces hommes ont transformé nos écoles et autres établissements en des lieux de vagabondage ou l’élève ou l’étudiant ne cherchent plus forcement le savoir mais juste une moyenne ou un moyen pour passer en classe supérieure. Au-delà des détournements ou du laxisme proprement dit, ces hommes et femmes ont entretenu un système obscurantiste – les djihadistes n’ont pas le monopole- faisant en sorte que nous ne soyons plus à mesure de réfléchir de nous-mêmes. Pendant des années, ils nous ont fait croire que les seuls cadres valables au Mali demeurent ceux du cercle restreint ayant lutté pour l’avènement de la démocratie. Si le monde a connu ses trente glorieuses, nous les maliens avons eu droit à nos trente malheureuses avec en toile de fond la dépravation de toutes nos valeurs sociétales.

 

Pour les élections à venir, un certain nombre de conditions a été souligné à savoir  le retour de l’administration à kidal et l’élaboration d’un fichier électoral plus ou moins incontestable. Si ces conditions sont satisfaites, il n’y a pas de raisons que le peuple n’aille pas aux élections en Juillet. Nous allons y participer en soutenant sans aucun doute un candidat mais avant toute chose, nous prendrons le soin de sensibiliser la jeunesse sur les critères de choix. Il est temps que cette jeunesse se réveille pour assurer l’avenir de ce pays. Pour se faire, nous devons exiger avant toute chose que les différents candidats adoptent un programme quinquennal ou décennal –au Mali et en Afrique, le candidat sortant est toujours élu-  assorti de moyens adéquats pour sa réalisation. Il ne s’agira plus de prendre pour comptant les promesses car, en fin de compte, n’est il pas plus facile de se fixer des objectifs irréalistes et de promesses bidon justes pour gagner l’électorat ? Non, nous voulons du vrai changement au niveau de la gestion efficace des maux qui rongent notre société. De l’employabilité des jeunes à la productivité des entreprises locales en passant par les défis sécuritaires, la pauvreté, la mortalité infantile, l’accès à l’eau potable et aux soins élémentaires, j’en passe,  nous attendons de nos futurs candidats des programmes clairs et les moyens à mobiliser pour l’atteinte des objectifs.  Que les medias jouent leur partition en mettant en confrontation tous les candidats et qu’ils nous fassent connaitre les candidats qui refuseraient de se prêter à ces exercices. La crise vécue et débattue sur les réseaux sociaux semble intéressante mais sa portée presque insignifiante demeure un souci majeur pour nous qui y sommes. Il va falloir prolonger le débat dans nos cercles d’amis et y faire adhérer le maximum de personnes sur la nécessité de faire le bon choix, de refuser systématiquement tout candidat n’ayant pas un programme clair à proposer à titre collectif et de refuser toute  corruption.  Les sachets de thé, sucre, tee shirt ou autres  gadgets ne sont en réalité que la contrepartie future que le candidat puisera dans nos caisses et il va falloir expliquer cela à nos voisins, nos amis, nos connaissances, nos parents qu’ils soient à Bamako, dans les régions, dans les campagnes ou hameaux. Un point encore sensible, il nous faut faire comprendre à nos amis et connaissances que l’égoïsme doit être combattu avec la dernière énergie. Que les maliens arrêtent de privilégier le « moi » au détriment de « nous ». Qu’on se garde d’induire les autres en erreur et qu’on accepte de prendre la parole pour défendre la cause de la majorité silencieuse réduite en consommateur tout azimut.

 

En vérité, je ne prétend pas connaitre les fondements de cette politique politicienne mais ce dont je suis sûr et certain, les beaux parleurs font carrière dans cette discipline et la seule solution serait de les mettre devant les faits, de les faire comprendre que nous voulons des actes et non des discours. Il est temps que nous soyons objectifs et que nous jugeons chacun selon ses réalisations et non selon son cv. Nous n’avons pas de fusils, ni de blindés, ni encore moins de lance roquettes mais nous avons une arme redoutable, notre suffrage, qui ne tue point mais qui reste plus efficace que l’arsenal de guerre. La révolution tient à notre capacité à pouvoir nous mettre au dessus des considérations sociales ou régionaliste qui ont tout le temps constitué la motivation première dans le choix du président. L’occasion nous est offerte d’être acteur et non spectateur de ce Mali nouveau et il est primordial que nous ayons à l’esprit que le futur président serait un intérimaire. Il aura  à gérer les séquelles de la crise tout en consolidant les acquis et de préparer avec humilité, efficacité et efficience les prochaines élections de 2018. Tout en restant patients, nous devrions redoubler d’ardeur pour  maintenir une surveillance sans faille sur la nouvelle équipe dirigeante. Et c’est à ce seul prix que nous pourrions anticiper et corriger les erreurs avant qu’elles ne nous explosent en plein visage.

 

AKY  



30/04/2013
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