Futur Maliba

Futur Maliba

Ce que je pense des rebellions...

"Je voudrais terminer en disant que chaque fois qu’un pays africain achète une arme, c’est contre un Africain"

 

Cette phrase de Thomas Sankara, prononcée au sommet de l'OUA, est suffisante pour comprendre le degré d'insouciance des africains par rapport à leur propre développement. Pendant que les autres se battent pour assurer un avenir meilleur à leur peuple, les africains surtout les élites concourent soit à tuer leurs compatriotes, soit à armer les rebellions dans d'autres pays africains. De la côte d'Ivoire à la RDC en passant bien sûr par le Mali, nous voyons, avec amertumes, que certains africains n'ont toujours pas compris que la seule guerre qui vaille d'être menée demeure celle contre la misère et la précarité.

 

Des apports directs à la rébellion sont signalés de par et d'autres et incriminent un certain nombre de chefs de l'Etat. Au delà de ces apports directs, certains chefs d’Etat se sont rendus coupable de déclarations malencontreuses faisant état du peu d'intérêt de l'Etat malien pour son septentrion. En d'autres mots, il s'agissait pour eux de "légitimer" la rébellion et d’apporter ainsi leurs contributions aux nombreux écrits diffamatoires de certains pseudos spécialistes du continent noir. Aussi, comme à l’accoutumée, une médiation est très vite décrétée pour rapprocher les positions des belligérants mettant ainsi au même pied d’égalité l’agressé et l’agresseur, légitime et illégitime, patriotes et apatrides. Je n’adhère pas à cette approche simpliste qui consiste à jouer les médiateurs entre un pouvoir légitime et une rébellion car, je considère que cela constitue un manquement grave au principe républicain et un encouragement voilé à d’autres rebelles. Si nous continuons à légitimer les rebellions, l’on ne doit pas être surpris de voir, un jour, ses propres compatriotes prendre les armes et rentrer au maquis. Il faut que nos hommes d’Etat aient le courage de SE Mahamadou Issoufou du Niger, pour espérer faire opposition à toute déstabilisation qu’elle soit de l’intérieur comme de l’extérieur et à permettre ainsi aux fouteurs de trouble de savoir que ce temps est révolu. En réagissant ainsi, le président nigérien nous a montrés toute sa qualité d’homme d’Etat soucieux du devenir de son pays mais aussi de l’Afrique toute entière. Personne ne peut nier de façon générale que les pays africains souffrent d'un réel déficit de développement et d'hommes valeureux capable de proposer aux citoyens un quotidien relativement enviable. Cependant, si l'Afrique, dans sa majorité, a fait le choix de la démocratie, bancale qu'elle soit, c'est aussi pour permettre aux citoyens de choisir leurs dirigeants et de taper du point sur la table tout en usant des moyens offerts par ce système de gouvernance. Les problèmes existent et existeront toujours et le devoir des élites africaines seraient de dénicher des solutions idoines, s’aider mutuellement à travers les organisations communes et combattre ensemble toute rébellion qui pointera le nez.

 

Nous devons dire haut et fort que les rebellions ne sauraient être des voies de recours pour revendiquer un droit. Elles doivent être bannies de nos habitudes et condamnées énergiquement pour ne pas encourager d’éventuels partisans de Machiavel. Nous sommes fatigués de ces mouvements incessants qui inhibent les fruits des années de dur labeur. Nous disons trop, c’est trop à ces ennemis de l’Afrique qui nous empêchent de progresser. Nous avons marre des guerres fratricides qui renvoient nos parents à la mendicité, la maladie, le froid et la famine. L’Afrique doit prendre conscience que si les ressources sont autant maigres que nous le disons, elles méritent d’être utilisées de manière efficace et efficiente pour donner une plus grande chance à nos pays de faire face aux multiples maux qui les rongent. Les dépenses inutiles en armement doivent servir à financer des activités génératrices de revenus. Cela nous permettra non seulement de garder nos bras valides mais aussi d’offrir des services de base à ces populations démunies qui vivent dans nos campagnes. J’ai l’habitude de le dire, nous, africains, ne voyons que le luxe apparent de nos capitales et il nous faut, à chaque fois, attendre les ong pour connaitre la réalité profonde, l’état de misère et la situation délétère de nos villages reculés. Le snobisme ne mène à rien et il est temps de se réveiller, de jeter un regard critique et d’évaluer nous-mêmes le chemin à parcourir pour espérer réduire le fossé nord-sud. Cette remise en cause commence par l’instauration d’une stabilité politique c'est-à-dire l’éradication pure et simple des foyers de tensions et des putschs inutiles qui nous font toujours reculer.

 

AKY



27/02/2013
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