Futur Maliba

Futur Maliba

Jugeons ATT, Jugeons nous aussi mais avant tout jugeons d'abord les terroristes

Dans quelques heures, nous entamerons une nouvelle année qui, j’espère, sera celle de toutes les consécrations, d’amour, de paix, de bonheur et de réussite pour le Mali, pour l’Afrique et pour le monde entier.  Je tiens particulièrement à remercier tous les lecteurs et lectrices de Futur Maliba qui, tout au long de cette année, m’ont accompagné, encouragé, inspiré et surtout aidé dans la rédaction de mes billets. Mes remerciements vont également à l’endroit de mes contacts sur les réseaux sociaux qui ont aimé, commenté et partagé mes écrits. Et comme vous l’aurez remarqué, je ne saurai terminer cette année sans mettre à votre disposition un dernier « chiffon » sur la situation politique de notre si beau pays. A ceux qui trouveront en moi une certaine partialité dans mes analyses, je tiens à rassurer que mon amour pour ce pays dépasse de loin mon ressentiment personnel.

 

Le Mali termine l’année 2013 avec une nouvelle qui ne fera pas que des heureux. En effet, un communiqué du gouvernement, lu sur ORTM, nous apprend que le président ATT pourrait faire l’objet de poursuite pour haute trahison. En la forme, je reste déterminé quant à la nécessité de demander des compte rendus aux anciens responsables de la République mais toute fois, je note que ceux qui sont actuellement aux affaires, pas tous certainement, ont également beaucoup de choses à dire aux maliens. Et bien qu’en Février et Mars 2012, je faisais parti de ceux qui appelaient à des sanctions contre lui et les responsables de l’époque, politique et militaire, cette nouvelle ne me donne, aujourd’hui, nullement de satisfaction et cela pour plusieurs raisons.

 

Primo, je pense que ce jeu équilibriste n’est pas de nature à réconcilier les cœurs et les esprits des maliens vu l’engouement, la passion et la rancune qui s’y dégagent aisément. Le président ATT doit rendre des comptes et là je suis totalement d’accord mais entre nous, le moment est il bien choisi ? Non, je ne crois pas.  Il faut rappeler que notre priorité du moment demeure la reconquête de notre souveraineté pleine et entière à Kidal, sa sécurisation ainsi que celle des autres régions du nord, le redécollage économique, la réconciliation nationale dans le dialogue et la Justice.  Notre priorité, c’est l’éjection de  tous les terroristes du mnla et acolytes de notre pays. Il serait donc opportun de laisser dormir les vieux démons du sud  d’autant plus que nous avons accepté, ou du moins, que le président a accepté, d’annuler et de reconduire les terroristes sur sa liste électorale pour les mêmes objectifs cités un peu plus haut. En décidant de poursuivre ATT, le peuple malien risque de se voir détourner de l’objectif, de se diviser davantage, de se polariser entre pro et anti ATT.  Nous nous livrerons à une série de révélations qui risquent de nous couter la peau des fesses et mettre à l’eau toutes ces sacrifices endurés. Il serait bête de croire qu’un homme qui a passé autant d’années à Koulouba se taise, accepte d’encaisser des coups sans en donner.  Ces épisodes nous handicaperont sérieusement au point d’oublier l’épineux problème qui nous attend.  Qu’on se le dise,  les régions nord préoccupent et préoccuperont toujours puisqu’étant entendu que cette partie regorge de potentialités énormes qui font saliver plus d’un. Après le retrait des forces étrangères sur notre sol, nous aurons à diriger nos efforts sur la sécurisation pleine et entière de ce vaste territoire, redoublé d’efforts et d’ardeur et passer à l’essentiel vu la modestie de nos moyens.

 

Secundo, il ne faut pas se leurrer en croyant que le Mali pourra se redresser en 5 voir 10ans. Certes, nous ferons de ce Mali, une nouvelle nation respectée comme de par le passé mais à vouloir forcer et exiger un changement en un claquement de doigt, nous risquons de déchanter très tôt et de nuire gravement au regain de confiance qui s’installe petit à petit sous nos cieux. Le président ATT serait responsable de beaucoup de choses y compris la faiblesse de notre appareil de défense et de sécurité, le détournement des deniers publiques, l’institutionnalisation de la corruption, la promotion de la médiocrité et j’en passe. Cependant, il n’était pas seul. Nous avions une assemblée nationale (conduite de 2002 à 2007 par SE IBK) dont la mission première consiste à surveiller l’action gouvernementale, un gouvernement (les gros bonnets, l’ont partagé durant ces 10 ans quitte à renommer la démocratie malienne de consensuelle) chargé de conduire la politique du Président, des collectivités locales sensées défendre les intérêts de leurs mandants. A ce que je sache, de 2002 à 2012, aucun député n’a eu à interpeller le président ATT, aucun ministre n’a eu à démissionner et aucun intellectuel n’a eu le cran d’intenter un procès contre le régime et aucun malien n’est descendu dans la rue pour exiger sa démission. Tout le monde était satisfait du terme « consensuel » qui faisait la gloire de tout ce beau monde et aujourd’hui, puisqu’il s’agit de situer les responsabilités, chacun s’éclipse comme si de rien n’était et pointe un doigt accusateur vers le président ATT.

 

Tertio, c’est un paradoxe qu’est de trainer le président ATT dans la boue au moment ou nous déroulons le tapis rouge à ceux qui ont tué, de sans froid, des centaines de nos soldats, amputé, flagellé, violé nos compatriotes et saccagé nos installations dans les régions nord. Ces terroristes valent t-il mieux qu’ATT ? Sont ils sous couvert des puissances occidentales qu’il est plus aisé de satisfaire les maliens (une catégorie de maliens) en offrant ATT en cadeau de fin d’année ? Il est temps d’ouvrir les yeux et de se dire les vérités. La justice n’a pas à effacer le tableau noir d’ATT et aucun malien ne pourra refuser qu’il réponde de ses actes. Dans tous les cas, ils  veulent entendre cet homme qui a géré le pays pendant ces dix dernières années. Mais ils veulent aussi savoir ce qui adviendra des terroristes qu’on tente d’amnistier  en usant des formules toutes faites de frères « égarés ». Si Intallah, Ag Bibi et Ag Assaley sont pardonnables alors le président ATT doit l’être également. Si Najeem et Fahanga ne seront plus poursuivis alors le général Sanogo ne doit pas l’être non plus. Et si la tolérance zéro doit s’appliquer aisément dans cette nouvelle république du Mali, elle se doit de l’être dans toute sa splendeur en demandant également des comptes à tous les responsables de ces 20 dernières années y compris AOK , IBK, Modibo Sidibé, etc

 

AKY



30/12/2013
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