Futur Maliba

Futur Maliba

Surtout, continuez à ignorer le peuple hein !!

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Finalement, les autorités ont décidé d’ignorer le bas peuple. Ils agissent selon le bon vouloir de l’argentier et se contrebalancent très peu de ceux qui les ont mis à ce niveau de responsabilité. Elections, tiendront, ne tiendront pas, voilà que nous avons été servi royalement par la présentatrice du journal TV de ce lundi 27 Mai 2013. Le collège électoral est convoqué pour le 28 Juillet, nous apprend on, à la lecture du communiqué du conseil extraordinaire des ministres. Aucune mention sur la libération de kidal toujours aux mains des terroristes du mnla et que dire des voix qui se font entendre de plus en plus et qui, si rien n’est fait, risquent de mettre à mal non seulement les dites élections mais aussi la cohésion sociale. De cette automatisation des élections, nous voyons là une volonté manifeste d’y aller à n’importe quel prix. Sur l’ortm, les titres attraits aux élections défilent à longueur de journées, des préparatifs des élections aux candidats en passant par les discours officiels, rien n’est laissé au hasard pour signifier au monde extérieur que les maliens s’activent à aller aux urnes. Et comme vous l’aurez remarqué, la cible de cette communication serait tout le monde sauf le peuple malien Cela ne semble pas être la préoccupation majeure des autorités compétentes car, comme on le sait, quelqu’un a si confiant aux forces serval qu’il oublie que toute l’armée du monde ne peut contenir une foule déchainée. Allez savoir pourquoi.

Si les écrits pouvaient permettre à une prise de conscience des autorités de ce pays, je suis sûr qu’aujourd’hui, ce bout de papier  n’allait pas exister. Hélas, il nous faut agir, agir pour nous faire remarquer, agir pour nous faire respecter mais avant toute chose agir pour ne pas que l’histoire retienne notre lâcheté. Chez nous, on dit qu’il n’est pas exclu que le voisin te prend pour un con mais qu’il serait con d’exclure que le voisin en soit un. Les solutions réfléchies et longuement muries par ceux qui viennent manifester leur solidarité ne sont pas forcement les bonnes. Autant, nous avons fait des erreurs d’approches, autant ils peuvent en faire car n’ayant pas toutes les cartes en main. Tout malien est conscient de la nécessité d’organiser les élections car, il faut le dire, ce pouvoir intérimaire ne nous rassure pas du tout. Cependant, nous restons fermes quant aux préalables à satisfaire avant de songer à convoquer le collège électoral. Nous avons une région entière aux mains des terroristes du mnla, plus de 500 000 déplacés à l’intérieur et à l‘extérieur du pays, un fichier électoral source de tiraillements entre les partis politiques et probablement, je touche du bois,  source de conflit post électoral. Au lieu de nous attaquer au vrai problème et de s’imposer comme Etat –Nation, voilà que les autorités nous renvoient à notre situation de Février 2012. Doit on négocier ou non avec le MNLA ?

De janvier 2012 à aujourd’hui, les discours restent le même : nous ne voulons plus de rébellion dans notre pays. Pour se faire, nous avons exigé que l’Etat arrête de négocier avec les terroristes. Notre position sur les réseaux sociaux est partagée par l’Assemblée Nationale, les organisations de la société civile, les partis politiques et même par la rue. Nous ne comprenons donc pas ce revirement spectaculaire des autorités à conférer un statut de « Maliens fâchés » au mnla, un mouvement jadis qualifié par les maliens et ses vrais amis de mouvement terroriste au même titre que aqmi et le mujao. Alors quel mouche a-t-il piqué Dioncounda de proclamer haut et fort que l’Etat négociera avec ce mouvement ? Que diable, comprendre qu’il faille supplier un mouvement terroriste pour tenir les élections chez nous ? Que diable comprendre de l’attitude peu recommandable de nos autorités qui disent une chose et son contraire dans une même phrase ? Le peuple exige que les autorités politiques de ce pays arrêtent de tergiverser et donnent un ultimatum de 72heures au mnla de désarmer. Nous voulons que l’armée prenne ses responsabilités et fasse honneur à son serment. Il es temps de commencer la reconstruction et cela passe inexorablement par le respect de nos institutions à commencer par l’Armée.

 Je ne vais pas accuser la France de s’immiscer dans nos affaires intérieurs tout comme je ne vais pas reprocher à l’UE de monter les enchères et d’essayer de nous tordre la main. Ils sont dans leur droit, comme je le dis très souvent, de défendre leurs intérêts. En revanche, j’ai toutes les raisons de me plaindre de nos autorités qui, une fois les valises déposées à l’extérieur, oublient qu’il y a un peuple tout entier accroché à leurs lèvres. Toutes les déclarations tenues à l’extérieur nous engagent pleinement et entièrement. Il faudra, peut être, rappeler à Dioncounda la nécessité de bien discuter avec les maliens d’abord avant de se mettre dans des situations embarrassantes. La cohérence doit être de mise ; la sincérité et l’honnêteté de  rigueur ;  l’amour de la patrie et la défense des intérêts supérieurs de la nation, le leitmotiv de toutes les prises de décisions. Dioncounda est assez sage pour se rendre compte que le bras de fer qu’il engage avec la société civile est perdu d’avance. Il est temps de rectifier le tir et de désamorcer la tension qui monte petit à petit et qui risque d’exploser à tout moment. Il doit savoir que le peuple malien a un seuil de tolérance au dessus de la moyenne et tout comme il est sensé connaitre la réaction peu orthodoxe des « extrémistes ».

Nous sommes à la croisée des chemins et nous réfléchissons à la meilleure manière de nous en sortir. L’idéal aurait été de se demander s’il faille revoir une stratégie globale de sortie de crise et non chercher coute que coute à transmettre la patate chaude à un nouveau président qui ne saurait pas se retrouver dans ce petit jeu de cache-cache. Le futur président a beau avoir une légitimité forte, il y a des questions sensibles auxquelles il ne pourra pas répondre efficacement. L’exemple type concerne à mon humble avis, la situation qui prévaut à Kidal. Je ne pense pas que cette question soit liée à l’élection d’un président  de forte « légitimité ». Pour sauvegarder sa souveraineté et son intégrité territoriale vis-à-vis des mouvement terroristes, le Mali se doit d’être ferme.. Tout est question de bons sens et de mesures drastiques pour éviter justement qu’une autre rébellion ne voit le jour. Une rébellion, ça ne se négocie pas, ça se mate. Ce n’est pas une question d’être élu ou de ne pas être élu mais plutôt une question d’être responsable ou ne pas l’être.

Bref, dans la configuration actuelle, si les maliens partent aux urnes sans exiger la libération de kidal et le retour des réfugiés et avoir gain de cause, les élections n’auront aucun sens. Les données statistiques manipulés feront ressortir peut être un record de taux de participation, la cour constitutionnelle validera les votes et les maliens auront un arrière gout très amer. Le président élue ne sera pas celui des maliens. Il sera aux ordres de ceux qui l’ont choisi et fera tout pour mériter la confiance placée en lui. Bienvenu à la case départ et bonjour les dégâts !!

 

AKY



28/05/2013
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