Futur Maliba

Futur Maliba

Nous n'avons pas à rougir de notre armée!!!

Le 20 Janvier 2011, nous avons assisté à une parade militaire impressionnante de nos forces spéciales. Ils nous ont fait croire que le professionnalisme de ces soldats était à même de nous garantir une plus grande satisfaction et une assurance inébranlable de voir notre armée faire face à toute menace, de l’intérieure comme de l’extérieure, et confirmer ainsi notre suprématie militaire dans une sous région connue pour la faiblesse de ses appareils sécuritaire et de défense.

 

Une année plus tard soit le 24 Janvier 2012, nous apprenons avec stupéfaction que certains de nos éléments stationnés à Aguel Hoc venaient d’être défaits et lâchement assassinés par la coalition mnla, ansar dine et aqmi. Au début, nous avions pensé à une trahison, pas celle du président de la République véhiculée par certains medias, mais trahison des éléments, intégrés à la suite du pacte national, qui se sont illustrés bien avant cette date fatidique à Menaka, Anderboucane, Leré et j’en passe. Nous avons cherché à comprendre ce qui s’était réellement passé à Aguel Hoc. Le gouvernement, avare en communication, n’a pas jugé utile d’informer l’opinion publique malienne sur les véritables raisons de cet échec ayant entrainé cet horrible carnage. Des soldats, faut-il le rappeler, étaient Touaregs, bambara, songhaï, maure, en un mot une équipe faisant ressortir l’homogénéité et la diversité ethnique de notre vaillante armée. Nous avons demandé, à la limite, supplié le gouvernement de nous dire la vérité, toute la vérité et rien que la verité. Cette vérité, nous l’avons eue du chef suprême des Armées, le président ATT. Et c’est cette vérité qui nous a permit de nous rendre compte des difficultés de notre armée à acquérir les munitions suffisantes pour se défendre, défendre la nation et faire ainsi honneur au drapeau national. Nous avions eu des sueurs froides, pas par rapport à l’avancée des groupes terroristes, mais par peur d’avoir un autre carnage sur nos soldats démunis, sous équipés, psychologiquement out et pire, mourant de faim dans cet espace désertique coupé du monde. Nous avons posé la lancinante question de ravitaillement des troupes stationnés dans les postes avancés et comme seule réponse, l’armée n’avait pas les moyens de les ravitailler, pas par manque de volonté mais simplement par manque de moyens logistiques. Cette révélation nous a convaincue que la seule réponse possible à apporter demeurait les replis tactiques, abandonnés les positions avancées, demander aux soldats de replier sur Tombouctou, Gao et Kidal. Il fallait le faire car, nous avons estimé, à juste titre, que les éléments de l’armée sont maliens avant d’être soldats. Ce sont nos frères, nos sœurs, nos cousins, nos voisins, bref, les membres d’une même famille du Mali qui n’avaient pas à subir une mort atroce pour une question de serment prêté. C’était le métier qu’ils ont choisi, sous réserves de ceux qui sont allés juste pour un salaire, mais la logique voudrait que ce serment soit honoré à tout prix mais pas à tous les prix. Nous avions compris que ces soldats se battaient avec presque rien. Et ceux qui parlent des équipements ou munitions abandonnés ne savent pas qu’une munition n’a de sens que si le soldat dispose d’un fusil capable de l’utiliser ou qu’un véhicule n’a de sens que s’il est en bon état.

 

Le coup d’Etat a-t-il été salutaire ?

 

Les démocrates maliens diront certainement non et l’autre clan, se déclarant républicains répondront  par l’affirmative. Perso, je l’avais condamné car j’ai estimé que le pays n’avait pas besoin de cela. Nous étions en crise et le président, bien que critiqué, avait besoin d’une union sacrée autour de lui. Avant toute chose, je tiens à rappeler que, contrairement à ce qui se dit dans les medias ou les chancelleries, ATT a été le premier à demander aux pays du champ de rendre effectif l’Etat Major de Tamanrasset. Il a milité pour avoir une plus grande adhésion de la communauté internationale au concept d’opérationnalisation de cet Etat Major. Et oui, il n’est pas exempt de toute reproche mais restituons à « César, ce qui appartient à César ».  Le président ATT, a milité également auprès de l’Union Européenne pour une réponse appropriée aux multiples problèmes du Sahara. Il a été l’un des premiers à proposer un binôme Paix et développement, comme solution, pour éradiquer la menace terroriste dans ce vaste espace désertique. Son postulat, si besoin en est encore, tournait autour de ce binôme, accentuer le développement de ces régions en offrant aux jeunes, un travail et un cadre de vie acceptable et  éviter ainsi que AQMI ne puisse pas prendre le dessus. Et pour revenir un peu à mon avis sur ce coup d’Etat, j’ai fini par accepter que ce fût un cadeau bénit de Dieu mais je ne cesserai jamais de dire que les acteurs du putsch ont été mal choisis. Ce qui nous semblait, au départ, une malédiction s’est transformée en une bénédiction. Les maliens se sont réveillés, brutalement, mais ils se sont réveillés quand même. Ils ont su que le capitaine du navire, ATT, naviguait à vue et que le problème, plus que ses cris de détresse, dépassait ses compétences. Le largueur était largué, ATT était découvert et il venait de se découvrir lui-même. Il venait, le Mali avec, d’être trahi par ses plus proches collaborateurs et il n’avait pas de second plan. Le coup d’Etat a sauvé le Mali et je suis sûr que le président ATT lui-même s’est réjoui de ce coup de force.

 

Nous ne referons pas l’histoire. Dans cette affaire, tout le monde est fautif et chacun reconnait, à son for intérieur, que le bouc émissaire a été ATT et son gouvernement mais qu’en réalité, nous sommes tous coupables.

 

Qui de nous n’a pas vu l’état délétère de nos équipements lors des défilés militaires ?

Qui n’a pas vu les conditions de vie de nos soldats et les comportements de la hiérarchie militaire ?

Qui n’a pas vu  la chute vertigineuse de la citoyenneté ?

Qui, j’aimerai bien le savoir, osera affirmer, aujourd’hui, que notre malheur est venu, uniquement, d’ailleurs ?

 

Et entre nous, que pouvait faire le Mali, seul?

 

L’opinion internationale, consciente des difficultés de l’armée régulière, n’a pas daigné lever le petit doigt face à un ennemi super puissant, bien équipé, mieux fanatisé et bien soutenu par des pays riches et puissants. Certains pays voisins se sont, aux aussi, rendus coupable de coup bas contre le Mali, ce voisin, laxiste peut être mais aimable et gentil avec tous ses amis. Les rebelles ont continué leur progression et à chaque zone, ils ont trouvé face à eux, des soldats déterminés à se battre et à mourir pour notre patrie commune. On ne fera pas économie de notre indignation vis-à-vis des medias qui ont tant œuvré à saper le moral de nos troupes tout comme on ne le fera pas non plus vis-à-vis de nos propres medias qui, à force de faire des copier coller et à user des querelles intestines, aussi inutiles que révoltantes, des partis politiques pour dénigrer cette armée et le gouvernement de l’époque, ont contribué à démoraliser les troupes. Ces hommes et femmes ont tenu tête à ces bandits sans attendre l’aide d’autrui.  Je ne saurai donc les insulter parce que les autres tentent de me faire croire qu’ils ont été lâches, des « lapins » qui ont détalé car, aujourd’hui nous voyons, avec d’autres armées sœurs, que ce n’était pas évident. En face, il y avait du lourd, du très organisé et une coalition de mal menée par les propres enfants de ce pays. Des hommes qui ont trahi l’armée pour des desseins autres que la création d’un Etat fantoche. Je le dis haut et en intelligible voix, du moins, à ceux qui critiquent à tout bout de champs, que nos soldats ont été vaillants hier, ils l’ont été aujourd’hui et ils le seront davantage demain.

 

AKY



06/03/2013
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