Donnons la parole à ATT
Une année après, le Mali reste toujours menacé et amputé d’une partie de son territoire restée aux mains d’une bande d’écervelés que ATT et ses compagnons ont permis d’installer, de chouchouter jusqu’à leur concéder une part de notre souveraineté, la possibilité d’avoir une armée « indépendante ». Le bilan de cette année, date anniversaire, ne consiste pas à recenser les apports de la junte par rapport au régime du président ATT car, il ne serait pas correcte de comparer un bilan de 10 ans à celui d’une année.
Le Malien, comme à l’accoutumée, appréciera la situation suivant la position qu’il détenait avant cette chute et selon les humeurs des uns et des autres, attachés plus ou moins aux principes républicains copiés-collés et aux mesures de valeurs des règles comportementales qu’ils s’efforcent d’adopter. Il a tendance à prendre toujours pour comptant ce qu’on lui dit. Le putsch est « anti » démocratique comme nous le savons déjà mais cela suppose, au préalable, qu’il y ait véritablement une démocratie pour pouvoir juger des actes qui sont de nature à l’égratigner. Dans notre cas spécifique, je cherche dans ma tête un seul fait de démocratie mais je ne vois pas. Si les élections dont l’issue est connue d’avance et ou les citoyens manifestent un taux d’abstention de plus de 40%, constituent un baromètre assez révélateur, cela veut dire qu’elles n’ont pas leur lieu d’être. Ce que je vois en permanence, c’est un semblant de normalité qui n’a rien avoir avec la démocratie mais plutôt à notre insouciance de pouvoir nous opposer à un système mafieux de « mangecratie » clanique organisé autour d’un pôle de convergence de point de vue plus connu sous l’appellation « consensus ».
Les mutins du 22 Mars ont agit avec insouciance et à les regarder parler, on sentait qu’eux-mêmes ne savaient plus quoi faire du pouvoir ainsi obtenu. Le président ATT non plus ne savait plus quoi faire de ce pouvoir et avait maintes fois manifesté son désir de transmettre la patate chaude à son successeur. Dans son entretien avec Alain de RFI, j’ai lu dans les yeux d’ATT, pour la 1ere fois, un sentiment profond d’impuissance. Et pour ceux qui ont suivi cet entretien télévisé, ATT a presque supplié la communauté internationale, qui n’a pas daigné lever le petit doigt, de venir au chevet du Mali. Il était au bord du gouffre lorsque ce 22 Mars 2012, les mutins ont pris la direction de Bamako et l’ont simplifié sa tâche. Je ne saurai dire effectivement s’il a dansé mais néanmoins, je puis assurer que ce poids pesait lourd sur ses épaules et s’en défaire était pour lui une source de soulagement. Ils, les mutins, ont agit sans savoir que cet acte, aussi stupide qu’inutile, constituera un point d’ancrage de la nouvelle république du Mali. Une république qui prendra conscience de ses nombreuses insuffisances et faiblesses. Un pays nouveau qui fera jaillir toutes ses difficultés pour trouver des solutions idoines et non les laisser pourrir dans les placards. On se sentait pauvre, certainement, mais pas aussi faible et désorganisé jusqu’au point de ne pas pouvoir nous défendre. Certes, le putsch nous a coutés les trois régions, réduits nos parents en esclavage, décimé le fruit des 20 dernières années de réalisations, permis à nos détracteurs, visibles qu’invisibles, de nous trainer en boue mais il nous a aussi permis de savoir que nous n’étions que vent avec des institutions en lambeaux, des leaders politiques et de la société civile incompétents et une hiérarchie militaire décorative. De ce coup de force, nous avons le devoir de dénoncer le totalitarisme et l’égoïsme des têtes de fil qui ont dévié l’objectif premier de leur prise d’arme et ont trahit, naturellement, ces hommes et femmes qui les ont soutenus.
Nul n’est parfait !
Le Mali tangue toujours et ATT se la coule douce à Dakar en compagnie de sa famille tout entière, des petits fils aux gendres, il a tout emporté avec lui, enfin presque, puisque le bourbier est resté et les nombreuses casseroles sonnent le réveil chaque matin. Il promet de revenir dès que les travaux de sa résidence seront achevés. Cette décision du président me réjouisse à plus d’un titre car, au fond les maliens, de tout bord, ne souhaitent pas voir ce vieil homme loin de sa terre natale. Hormis les critiques formulées de gauche à droite, nous devons reconnaitre que le président aime ce pays et ce pays l’aime également. Il doit être auprès des siens et si la Justice malienne décide, un jour, de l’inculper, je suis sûr qu’il y répondra. Son entourage essaie de le faire porter le chapeau tout en oubliant que le peuple a été témoin de nombreuses malversations, de dysfonctionnements et de laisser aller, peut être par la faute du 1er responsable mais aussi et surtout celle de cette équipe de courtisans qui faisait des courbettes. La déliquescence de l’Etat ne saurait être la seule faute du président ATT. Il doit revenir au bercail, faire face à ses responsabilités, répondre aux chefs d’accusation et rendre compte de sa gestion au peuple malien. Nous avons un besoin pressant de savoir plein de choses et il a le devoir moral de nous répondre.
Si GMT et AOK occupent toujours leurs résidences bamakoises, alors pourquoi pas ATT ?
AKY
A découvrir aussi
- Monsieur le President, ecoutez votre peuple
- Si AQMI est disqualifié, pourquoi dialoguer avec le MNLA?
- Lettre ouverte au Président de la République par Interim
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 46 autres membres