Futur Maliba

La complaisance envers le mnla, mouvement terroriste, révolte le bas peuple au plus haut degré et n’augure rien de bon. Il attend de vous, les autorités, un peu plus de fermeté.

Monsieur le Président, La situation, statique des opérations militaires, inquiète les maliens et les amis du Mali. Vous avez promu une réponse massive et cinglante aux ennemis de la nation et si ce discours nous a donnés une lueur d’espoir, nous restons toujours en attente des faits concrets. Nos militaires ont certainement progressé dans leur mission de récupération du nord mais il n’en demeure pas moins que ces succès militaires entachent notre réputation et notre tradition guerrière. Ils ne donnent pas, malheureusement, aux maliens, la preuve concrète que ces hommes et femmes de l’armée nationale aient contribué, un temps soi peu, à la récupération de nos zones sous occupation terroriste. A chaque percée, le bas peuple reste perplexe et se demande, si on en croit aux médias étrangers qui nous desservent le rôle d’accompagnateur en lieu et place d’acteur, à quand le jour ou il pourra chanter les louanges de cette armée qui, on le sait, a été sciemment mise à nue pour satisfaire les besognes de la classe politique et de la hiérarchie militaire, elle-même, politisée plus que les civils. Nous voulons danser, chanter et communier avec notre armée. Il est temps de démontrer qu’elle est capable d’un exploit et le défi que le peuple attend de vous, chef suprême des armées, c’est de nous prouver qu’elle est en mesure de le faire, seule.

Monsieur le Président, le peuple a soif de réponses appropriées contre la campagne d’intoxication perpétuelle dont est victime notre nation. Notre grande faiblesse dans la gestion diligente de cette crise n’est pas militaire. Elle est communicationnelle et médiatique. Le peuple demande le rôle de nos intellectuels, cités en exemple, ayant fait leurs preuves dans les différentes institutions internationales. Ces intellectuels dont nous nous sentons fiers et dont les œuvres sont citées en exemple par bon nombre d’africains. En mémoire le discours hautement ovationné du président Alpha Oumar Konaré en Cote d’Ivoire, de la réponse efficace de sa femme à M.Nicolas Sarkozy en passant par les qualités intrinsèques de Tiebilé Dramé, de l’incroyable renommée de Soumaila Boubeye Maiga, de la voix accrocheuse et l’éloquence de Salif Sanogo, etc.. Le peuple ne vous demande pas la lune. Il attend de vous, tout simplement, une plus grande présence scénique à travers une organisation adaptée à la circonstance et l’utilisation optimale de nos canaux de diffusion, la mise en service de nos représentations diplomatiques, pas pour les cartes d’identités consulaires, mais jouer les rôles qui sont les siens, représenter, défendre et protéger l’Etat malien sur tous les terrains, en occurrence sur les plateaux Télé. Il urge de faire bouger les choses, de demander à nos intellectuels, historiens, anthropologues, et géographes de se comporter comme tels. La situation demande effectivement une réponse cinglante et massive, comme vous l’avez si bien dit, et il est temps de le traduire en des actes concrets.

Monsieur le Président, le bas peuple s’est réjoui de la décision des autorités de la transition d’émettre des mandats internationaux contre les criminels de guerre mais se demande, aujourd’hui, si ces mandats ont été effectivement émis. Si oui, il ne comprend pas l’effet contraire qui se produit et de grâce, n’évoquez pas la lourdeur administrative et/ou juridique de cette question. Il ne comprendrait rien au long discours, aux gros mots dignes de Sorbonne ; il veut juste comprendre et vous avez le devoir moral de lui donner une explication claire, nette et précise. Les supposés criminels dont il est question continuent d’écumer les plateaux, de se pavaner dans les différentes villes occidentales, au Burkina et en Mauritanie. Et tout se passe comme s’ils ne se sentent pas concernés. Le peuple veut et doit savoir les raisons de la non coopération des pays qui ont ratifié  avec le Mali, dans le cadre de l’ONU ou à titre bilatérale, les conventions d’extraditions des personnes recherchées.

Enfin, Monsieur le Président, le peuple, ton peuple veut savoir si Kidal, 8^e  région du Mali restera malienne ou mnliste ? Il dit ne pas comprendre les arguments peu convaincants de ses plus hautes autorités. Il dit ne pas aimer la pilule qu’on tente de mettre dans sa bouche et qui sera dure, très dure  à avaler. Le peuple vous signifie sa réticence totale contre toute tentative de négociations avec les membres terroristes du mnla tout en vous rappelant qu’il se tient à vos côtés pour lutter contre l’amalgame. Il serait à vos côtés pour traduire tous les militaires maliens qui se sont rendus coupable de traitements inhumains sur ses frères et sœurs et vous exhorte à vite diligenter une enquête, si possible indépendante. Par ailleurs, il vous demande de bannir les pratiques malsaines de rébellion qui nous handicapent depuis les premières années de notre indépendance et qui ne sont pas prêtes de s’arrêter si le gouvernement continue à utiliser la carotte en lieu et place du bâton, de l’encouragement des revendications de façon barbare en lieu et place des mécanismes républicains mis à la disposition de tous les citoyens. Le peuple attend de vous une rupture totale avec le mode de gestion traditionnel des rebellions et attend, par conséquent, le déclenchement pur et simple du système sanction/récompense, seul gage d’égalité, de justice sociale et d’équité pour tous les fils et filles du Maliba.  

AKY