Futur Maliba

Pendant des mois, le peuple malien n'a cessé de clamer, tout comme le tigre ferait de sa « tigretude »,  les caractères non négociables, l'indivisiblité, La laïcité et l'unicité, de son territoire. Nous avons répété ce refrain tant de fois que les enfants non scolarisés  le répéteront sans problème. Un beau discours plein de patriotisme mais dépourvu d'actes concret véritable pour sa réalisation. Aux premières heures de l'occupation, certains maliens sont allés jusqu'à proposer que la reconquête se fasse sans un coup de fusil. Nous ne pouvons pas les en vouloir car, en réalité, les paramètres les plus importants étaient méconnus dans les milieux politiques maliens et pour l'homme de la rue, c’était toujours l’éternelle rébellion "touareg". Tout compte fait, qu'il s'agisse des pacifistes ou des va-t-en-guerre, l'unanimité se fait sentir autour des points intouchables mentionnés plus haut.

Aujourd'hui, une intervention militaire est en cours et vise à rendre au Mali, son intégrité et sa souveraineté pleine et entière sur l'étendue du territoire. Cependant, l'on est frappé par la force des allégations entretenues toujours dans les chancelleries occidentales qui sont de nature, malheureusement, à nous replonger dans le doute. La menace n'est pas pour autant écartée par la grande mobilisation que nous vivons et cette fois ci, très sérieuse, les ennemis du MALI, à l'occurrence, le MNLA risque d'avoir gain de cause, ironie du sort, sans un coup de fusil. Les allégations, les calomnies et les analyses infondées font leur apparition dans les médias de propagande. Le silence de nos autorités, l'inaction des intellectuels maliens et l'indifférence totale des historiens maliens, nous coûteront les trois régions administratives de Gao, Tombouctou et Kidal. Le plus difficile n'est pas de diagnostiquer le mal mais d'en apporter une solution idoine et efficace. Nous voyons le danger venir et comme d'habitude, notre attentisme criard refait surface. Les présumés exactions commises sur les "touaregs", le territoire "touareg" ou encore conflit "touareg", autant d'expressions qui jaillissent des médias internationaux pour, sans vous mentir, baliser le terrain pour une future autonomie du nord-mali. Il s’agit d’une machination savamment orchestrée pour remonter la communauté internationale contre le Mali et je vous assure, chers amis,  cela risque d’être dur à avaler pour les autres communautés. Bon sang, je ne comprends pas, je ne saisis pas le manque de professionnalisme de nos politiques, qui pour un rien à Bamako, enchainent discours mais s’il s’agit d’une situation aussi évidente que ça, personne ne pipe mots.

Les Touaregs sont maliens au même titre que les bambaras ou les songhaïs et il ne saurait être question d’ouvrir une chasse aux sorciers contre nos frères et sœurs touaregs. Il n ya pas de distinction, pas de maliens d’une part et de touaregs d’autre part. Nous avons juste un Mali avec toutes ses composantes. Les crimes commis par les membres du MNLA ne sauraient être attribués à toute la communauté touareg. Évitons ces amalgames pour ne pas faciliter le travail de nos détracteurs. Bien sûr que nous savons que certains, une poignée de touareg, ont trahi et continuent de trahir ce pays mais ce n’est pas pour autant que nous devrions mettre en doute l’autre partie, majoritaire, qui estime appartenir à ce pays. Si l’armée, pour une raison ou une autre, décide d’arrêter un malien, fut ce t-il bambara ou touareg, il est important de faire valoir la présomption d’innocence et le traduire devant les juridictions compétentes. Nous n’avons pas besoin d’une armée revancharde et nous devrions le faire savoir. Les interventions de Nina Walet nous confirment bien évidemment que certains sont restés dans la République dans le seul but de saboter ou d’informer les terroristes sur les mouvements de l’armée nationale mais est ce une raison de les tuer, froidement, si l’on sait que le plus facile serait de les écrouer en entendant la fin de cette affaire ? Non, nous ne sommes pas barbares.

Nous valons mieux que ces frères et sœurs qui ont préféré avoir le sang malien sur la main dans le seul but d’obtenir une ascension sociale.

Nous valons mieux que ces frères et sœurs qui ont préféré pactiser avec le diable pour mettre en ruine ce beau pays.

Nous valons mieux que ces frères et sœurs, partisans de Machiavel, qui ont opté pour un raccourci en usant de calomnies pour nous mettre dos à dos.

Nous valons mieux que ces frères et sœurs qui utilisent le racisme et la prépondérance du racisme dans certains milieux occidentaux pour discréditer les populations noires vivant au nord du Mali.

Vu l’urgence de la situation, la perspicacité des pseudos spécialistes à blanchir les membres du MNLA et à les garder dans la course, j’exhorte les autorités maliennes à réagir, vite, avant que la situation nous échappe. Nous demandons aux touaregs, ministres, présidents d’institutions, députés, chômeurs, salariés, étudiants, bref tous ceux qui ont foi en ce Mali de joindre leurs voix au nôtres pour faire jaillir la vérité.

AKY