Futur Maliba

En Avril 2012, le monde entier montrait l’image d’une armée congolaise en débandade, fuyant systématiquement les villes et  laissant ainsi champs libre aux rebelles de prendre position et de procéder aux viols, vols et exécutions sommaires. En ce mois de Novembre 2013, la donne semble changer avec l’adoption d’une série de mesures, diplomatiques et militaires, visant entres autres à dénouer les ficelles tirées depuis les capitales régionales et une mise au point interne à travers le changement de la chaine de commandement. Le résultat fut presque instantané. En 12 jours d’offensives,  Les rebelles du M23 sont en débandade. Ils proposent, eux-mêmes, de déposer les armes et réclamer une négociation avec le gouvernement. Ce succès militaire, le 1^er des troupes gouvernementales, tient à beaucoup de facteurs notamment la pression sur les voisins, plus précisément le Rwanda, le changement de la chaine de commandement de l’armée congolaise et aussi de la Monusco, le sursaut d’orgueil du peuple congolais et l’union sacrée des politiciens de ce pays.

Dans le cas malien, le même traitement aurait fait des économies sur les ressources, temps, matériels et argent,  gaspillées par la communauté internationale si une pression, ne serait ce qu’une petite, avait pu être exercée sur les pays du champ et le Burkina. Je ne parlerai certainement pas du Niger qui a, dès l’entame de cette guerre, positionné ses troupes le long de sa frontière pour empêcher le repli des rebelles sur son sol. On se rappelle que de Janvier à Mars 2012, les soldats maliens faisaient savoir que la difficulté majeure rencontrée sur le théâtre des opérations résidait dans cette facilité par laquelle les rebelles pouvaient se fondre dans la nature, réapparaitre et attaquer brutalement ses positions. Ils ne comprenaient pas cette technique bien que l’on ait, ici à l’interne, expliquer cela par la porosité des frontières. Une question nous a toujours taraudés. Comment les bandits armés se ravitaillaient ?  Une troupe s’entretient et au-delà des besoins physiologiques,  il y a ceux d’ordre militaires et diplomatiques.  Qui les aidait ? Qui les fournissait ? Qui les informait ?

Je reste persuadé que  l’accointance avec les bandits armés et/ou les terroristes avec les autorités sous régionales ne doit pas se répercuter sur les peuples frères de ces pays. Ils sont autant victimes que nous dans ce jeu qualifié par certains de remodelage de l’espace géopolitique et géostratégique.  Seulement, il nous faut appeler les choses par leur nom, réagir quand il le faut et dénoncer ce qui doit l’être. A la longue, je ne serai par surpris de voir renaitre une énième rébellion si le Mali reste assis, les mains croisées, sans dénoncer le double jeu de ses voisins et exiger de l’ONU qu’elle prenne ses responsabilités. Il faudra envoyer un million de soldats au nord du Mali, donner tous les matériels de pointe à ces soldats, rehausser les salaires, investir dans des projets de développement, réintégrer les combattants et les civils, bref, faire tout ce qu’il semble être normal pour juguler les menaces, mais une chose est sûre,  la rébellion se répétera encore et encore tant que les pays voisins continueront d’être des bases arrières. Ils veulent faire du Mali, l’exemple typique de résolution des conflits internes, chapeauté de menace terroriste, mais à mon humble avis, c’est la RD Congo qui mérite bien cette place. C’est ce pays qui a su trouver la meilleure stratégie pour faire triompher son armée sans autre forme de procès. On me dira qu’elle a été aidée par la MONUSCO, oui certes mais tout compte fait, l’histoire ne retiendra que l’image d’une armée congolaise déterminée à sauvegarder  l'intégrité territoriale et l'unité du pays mais aussi et surtout  celle des responsables conscients du fait qu’on négocie pas avec les rebelles, on les mate.

AKY