Futur Maliba

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Le Mali, victime resignée du complot international!

Au tout début de la crise, les medias et autres spécialistes de tout acabit se sont acharnés contre le Mali et les maliens. Dans cette campagne diffamatoire, l’on se posait la question, très souvent, de savoir s’il n’y aurait pas un autre Mali sur la planète et dont nous venons tout juste de découvrir. De nombreux occidentaux autoproclamés spécialistes des pays africains, rappelons de passage que certains n’ont jamais mis les pattes au Mali, se sont succédés sur les plateaux télé et les discours tenus étaient quasi identiques. On aurait dit des élèves d’une même classe qui apprenaient à réciter les mêmes leçons. De ces interventions, nous retenons deux lignes directives à savoir le déficit de développement des régions nord et le rejet voir la haine des peaux « noires » contre les peaux « blanches ». Pour eux, l’Etat central, à majorité sudiste donc « noir » aurait des griffes contre les administrés des régions nord, considérés « blancs» et c’est ce qui expliquerait entre autres le déficit de développement perceptible dans les régions nord. Cependant, ce qu’ils omettent de dire ou plutôt refusent de dire, c’est le fait que le nord du Mali soit constitué, à majorité, de peau « noire » et le « sud » soit également composé d’ individus de peau « blanche ». Contrairement à cette thèse simpliste, il ne suffit pas de focaliser l’attention sur la couleur de la peau au Mali pour prétendre connaitre le lieu d’origine d’un individu. Ce n’est absolument pas cohérent. Ceux qui ont eu la chance de parcourir le Mali profond reconnaitront sans grande difficulté que le déficit de développement concerne les 8 régions administratives du Mali, de kayes à kidal. Et à cela, j’ajouterai le district de Bamako qui souffre aussi, pas au même degré que kidal bien sûr mais qui se porterait à merveille si l’honnêteté n’avait pas laissé place à la malhonnêteté. Il est facile de démonter ces mensonges grotesques montés de toute pièce mais à quoi cela servirait ? A rien.

 

Dans les études qui nous ont été relevés, le contexte de la crise est profond et le Mali, positions géopolitique et géostratégique avantageuses, serait au cœur d’un complot international. Si d’autres assimilent ce regain d’intérêt, pour le Mali, par la volonté pour Paris de protéger le site d’uranium d’Arlit au Niger (4e producteur mondial) exploité par la société Areva et celle des USA à sécuriser les approvisionnements en pétrole (et autres matières premières) par le Golfe de Guinée, et à se positionner plus fortement pour faire face à la compétition croissante de la Chine, il n’en demeure pas moins qu’une troisième thèse tournerait autour des gisements du Mali, lui-même notamment par l’exploitation de pierres semi-précieuses, bauxite, uranium, etc. qui sont encore largement du domaine de la prospective. Cependant, de gros espoirs portent sur l’extraction futur du pétrole dans le nord du pays, en particulier dans le basin de Taoudeni, mais le forage, l’exploitation et le transport des hydrocarbures qui posaient encore des problèmes techniques, logistiques et financiers, semblent trouver un dénouement heureux dans cette volonté de réorganiser l’armée et celle d’instaurer une base française au Mali. La reconfiguration de la nouvelle carte est en marche et les plus faibles sont appelés soit à disparaitre soit à exister en mettant les ressources à la disposition des puissances militaires. Le mode d’action est toujours le même. Comme les concepteurs des virus informatiques, on crée d’abord un Cheval de Troie par la main gauche qu’on met dans le système et l’on te propose l’Anti virus par la main droite. Dans le cas du Mali, concurrence exige, nous avons eu droit à un cheval de Troie à deux variantes, les Islamistes et les indépendantistes. Il serait naïf de penser que ces groupes soient déconnectés l’un de l’autre bien qu’ils aient des mandants différents. D’une part, nous avons les USA et/ ou les Français qui fabriquent Al Qaeda, les pseudos jihadistes, sur fond de radicalisation et de rectification d’un islam en pleine déperdition et qu’il serait temps de remettre sur pieds et d’autre part, nous avons les indépendantistes du MNLA, soutenus par certains européens, et à qui, on promet la pluie et le beau temps à travers un « droit » à l’autodétermination comme si le Mali les en privait. Les membres du MNLA et Ansar Dine ne sont pas « aimés » à l’extérieur pour la couleur de leur turban mais plutôt pour leur « supposé » pouvoir à faire adhérer les communautés vivantes dans cette zone à cette grosse arnaque. Le mnla tout comme les autres groupes ne sont en réalité que des pions dont les missions sont bien précises. De la supercherie à la surenchère, le mnla continuera, contre vent et marrées, à réclamer la terre « promise », pas par Dieu, mais par le colonisateur semble t-il et qui découlerait d’un fameux accord secret que De Gaulle aurait signé avec les leaders touaregs de l’époque. De son côté, les prétendus islamistes continueront à crier « Allah Akhbar » tout en profitant des retombées de la drogue. Et le Mali, si la jeunesse ne se décide pas, continuera à faire des concessions et qui sait, peut être qu’on privatisera Koulouba, un jour.

 

Au-delà de ces thèses, nous devons reconnaitre avec honnêteté notre part de responsabilités dans ce qui nous arrive. L’on ne pouvait certainement pas jouer dans la sphère d’influence des puissances mondiales mais la bonne lecture des turbulences nées du 11 Septembre aurait pu nous guider dans nos choix stratégiques. Et tout récemment, la crise libyenne et la vague de révolutions, printemps arabe, nous enseignaient déjà des réponses appropriées. Hélas, les autorités n’ont fait qu’à leur tête et ce qui devait arriver, arriva sans grande difficultés. Tant que nous continuerons à élire des personnes qui ne sauront pas faire la différence entre Amis et intérêts, diplomatie et sentimentalisme, soyons sûr que le pays continuera à subir le rythme des turbulences extérieures et la domination s’accentuera d’année en année. Nous avons raté une bataille et aujourd’hui, on ne dira pas « Game Over » mais quand même les chances de sortir indemne de cette crise sont infiniment petites. Des plumes, nous en laisserons et des larmes, nous en coulerons en quantité. Cette situation n’est pas irréversible et si nous acceptions de prendre les taureaux par les cornes, le délai de récupération de  notre prestige, s’en trouvera réduit. Il faut juste que nous fassions notre mea culpa et qu’on accepte de retrousser les manches car, le combat qui s’annonce, risque d’être encore plus compliqué. Conscient de notre faiblesse et de la réalité du terrain, nous sommes appelés à nous inscrire dans cette logique afin de trouver, au minimum, l’assurance d’un mieux être pour nous et pour les générations futures. Ce n’est pas du défaitisme, loin de là, mais juste de l’objectivité. Le loup est déjà dans la bergerie et le faire sortir demanderait certainement des sacrifices que le gouvernement s’attèle à faire sans l’aval du peuple. Ses sacrifices ne concerneront pas Kidal mais plutôt des signatures d’accords dans l’exploitation des ressources. Et qu’on le veuille ou non, ils seront signés. Nous ne serons pas mis au courant des tractations car, enfin de compte, n’a-t-on pas coutume de dire que « le chien aboie, la caravane passe » ? Cependant, nous avons à notre portée l’instauration d’une société plus juste, le renforcement de notre tissu social, la capacité de nous rassembler et d’exiger dans les années à venir notre héritage qui nous file entre les doigts. Nous avons perdu une bataille face à cette horde mondiale mais l’espoir est permis et le succès sera garanti si nous parvenons à nous unir d’une même et seule voix pour parler de l’avenir du Mali.

 

AKY



17/04/2013
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