Le paradoxe des regimes democratiques maliens
La fin justifie t-elle les moyens?
Nicolas Machiavel, homme politique et philosophe florentin (1469-1527) s'est penché sur cette interrogation, véritable énigme jusqu'à ce jour, la question domine toute vie politique qui se veut démocratique c'est-à-dire, en somme, basée sur la compétition. De Moussa Traoré à ATT en passant par le professeur Alpha Oumar Konaré, que de paradoxes entre métier de l’homme et le talon d’Achille du régime correspondant.
Le professeur sacrifia l’école pour ses ambitions démesurées
Les maliens se rappelleront, peut être, que c’est sous le règne du professeur Alpha Oumar Konaré, entouré de ses plus proches lieutenants pour la plus part enseignants de formation comme lui, du parti ADEMA que l’école malienne débuta sa descente en enfer. On lui reproche d’avoir instrumentalisé l’école malienne à des fins politiciennes et cela dans le but d’empêcher l’amélioration des mentalités par la prise en otage d’un secteur clé de développement. L’entremise d’une nouvelle génération de maliens capable de proposer des pistes de réflexion fut place à celle d’une génération ou l’égoïsme, le népotisme, la corruption constituent les seuls remparts pour accéder aux plus hautes sphères de l’Etat et participer, au bon vouloir du maître, à l’instauration d’une société dépourvue de connaissances autre que celle attrait au pillage des ressources propres mais aussi empruntées.
Aujourd’hui, nous subissons les conséquences de cette mesure machiavélique dont les séquelles restent encore visible et n’ont certainement pas fini de faire parler d’elles. Alpha a protégé son régime au détriment du peuple en rendant le malien incapable de réfléchir et de proposer. Il a sacrifié toute une génération au profit d’un régime dit démocratique, dont les cadres, il faut le rappeler, avaient déjà enregistré leurs héritiers dans les grandes écoles françaises, américaines ou canadiennes. Tous les maliens se rappellent des propos controversés mais révélateurs de IBK, alors Premier Ministre, et c’est sûr que cela a permis à certains notamment les leaders estudiantins, de prendre conscience de la gravité de la situation. Ces leaders estudiantins, boucs émissaires du professeur, ont été à la base de l’avènement de l’ère démocratique et ironie du sort, ils se retrouvent victimes de leur propre choix et devront supporter avec leur mentor, le poids de cette situation malheureuse.
L’Officier supérieur enterra l’armée pour ses intérêts sordides
L’histoire du Mali retiendra que ce pays a connu une cinquante de généraux en 9 ans de règne du général, 5 étoiles, le président ATT. Elle retiendra également que sous son règne, cette armée n’a jamais été aussi laborieuse de son histoire. Une armée budgétivore taillée au bon vouloir du chef suprême ou les grades s’échangeaient en fonction de la largesse du bénéficiaire ou à défaut de la capacité de la personne à soutenir le général président. Des encaissements annuels exorbitants destinés à des emplois fictifs avec son corolaire de corruption de la base à la hiérarchie, de l’indiscipline caractérisée, des recrutements bidons et fictifs ne tenant pas compte ni de la vocation réelle, ni de l’aptitude psychique et physique du candidat, tels peuvent être décrits succinctement l’état délétère d’une institution aussi importante de notre pays. On devient « soldat » parce que la vie ne nous offre pas d’autres possibilités et tant que les contacts existent au sein du très célèbre mouvement citoyen, la place est garantie. Sous le règne du General président, les failles de notre appareil de sécurité ont été les plus visibles et nos officiers supérieurs, engraissés par l’argent du contribuable, devenus impuissants face à l’ennemi. L’histoire retiendra que le Mali capitula face à l’ennemi, une menace connue depuis 2003, mais qui n’a pas trouvé réponse appropriée de la part du cher Général Président, 5 étoiles. Pire, les hauts gradés, au lieu de remplir convenablement leur mission, se sont reconvertis dans le trafic de tout genre dont le plus grave reste celui de la drogue.
Je n’ai pas ambition de porter atteinte à ces grands Messieurs de la démocratie « locale » mais je juge ahurissant ce qui a pu flancher au cours de leur gestion. Chacune de ces personnes s’est vu sacrifier leur domaine d'excellence. Et quoi qu’on dise, ces paradoxes constituent la source de nos ennuis d’aujourd’hui et si rien n’est fait pour redresser la barre, nous nous dirigeons inexorablement vers notre perte définitive. Il est bien de construire des ponts, des échangeurs, des routes, des centres commerciaux mais il ne faudra pas perdre de vue, l’éducation, la santé et assurer la sécurité pour tous les maliens.
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