Le MNLA, trop petit pour evoquer l'autonomie des regions nord
Par méconnaissance de la réalité socio-économique et culturelle du Mali, certaines personnes soutiennent le projet fantoche du MNLA. Il est de notre devoir d’informer, faire découvrir le Mali à cette catégorie de personnes et leur permettre ainsi de revoir leur jugement. Nous devons tout mettre en œuvre pour faire jaillir toute la vérité sur les revendications du MNLA qualifiées par certains diplomates de "légitimes". Ils, les membres du MNLA, n’ont pas le monopole de la parole et ne connaissent pas le Mali, dans tous ses aspects, mieux que nous. Alors, il est temps de les faire savoir que nous sommes là et que nous ne ménagerons aucun effort pour les contrecarrer. Par contre, il y en a d’autres qui connaissent très bien les réalités du Mali, la place du MNLA au sein de la communauté touareg et par ricochet la proportion des touaregs par rapport aux autres communautés des régions nord, mais qui pour des raisons inavouées, profitent de ce chaos, créé et entretenu par eux-mêmes. A ceux là, nous n’avons pas d’autres choix que de brandir les muscles et défendre farouchement notre patrie.
Les trois régions administratives ne constituent qu’une minorité nationale. C’est une zone où la densité démographique au kilomètre carré est l’une des plus faibles au monde. L’hostilité naturelle des éléments climatiques en est la principale explication. Dans ces zones désertiques, arides et inhospitalières, cohabitent des populations de races blanche et de race noire : Maures (ou Arabes), Tamasheqs (ou Touaregs), Sonrhaï, Peuls, Bella, Bambaras, etc.
La population blanche est ultra minoritaire avec ses deux composantes, les arabes, plus stable et moins enclin à l’errance à travers le Sahara, et les touaregs qui nomadisent jusqu’au Tchad. Ce qui veut dire que dans la composante minoritaire de la population blanche du Nord-Mali, les Touaregs sont très minoritaires.
Nous en arrivons ainsi au Mnla, qui a pris les armes, de la manière la plus abjecte que le Mali ait jamais connue, pour constituer un Touaregland en commençant à bâtir cette nation et cet Etat à partir du Mali. Mossa Ag Assarid, le tristement célèbre écrivain malien, le reconnait à juste titre et se tape la poitrine quand il fait allusion à la délimitation du fameux « azawad » entrepris avec ces compagnons du MNLA. Lui, un grand écrivain, un intellectuel, un cadre, etc autant de qualificatifs qu’il revendique, ignore l’intangibilité des frontières héritées de la colonisation. Pis, sa lacune, ô combien décriant, se retrouve de plus en plus évidente à chacune de ses interventions. On ne se lève pas un beau matin pour créer un Etat à partir de son imagination tel une araignée le ferait de sa toile. Il doit savoir que le peuple amazigh est un peu éparpillé à travers la bande sahelo-saherienne et que cet ensemble homogène se retrouve regroupé au sein de la grande famille Amazigh. La délimitation de cette zone n’est pas méconnue ni de Mossa, ni d’aucuns membres du MNLA. Mais seulement, le Mali, à travers ses régimes démocratiques, s’est montré assez laxiste face aux agissements de cette plaie qui s’est infectée de plus en plus sans que les autorités ne puissent prendre des mesures dissuasives. Nous les avons fait croire qu’ils étaient des "princes" et qu’il suffisait juste qu’un groupe se rebelle pour octroyer un privilège à l’ensemble de la communauté. De leur absence constatée au niveau des administrations en 1963 à la nomination de certains cadres touaregs à des hauts postes de responsabilités en passant par la réintégration de milliers d’entre eux dans la fonction publique, le Mali a démontré sa détermination farouche mais exagérée de faire participer toutes les communautés dans la gestion de l’Etat. A ce jour, les touaregs, minoritaire, ont plus de représentant dans la haute sphère étatique que certaines communautés jugés pourtant plus étoffées en terme de population. Pour illustrer ces faits, referons-nous aux deux (2) mandats du président déchu, Amadou Toumani Touré. Ce président a connu trois (3) premiers ministres dont deux (2) étaient du nord à savoir Ag Hamani, touareg et Issoufi Maiga, sonrhaï contre un seul du sud en la personne de Modibo Sidibé. En termes de nombre de députés proportionnellement à la population, les régions du Nord sont surreprésentées à l’Assemblée nationale. Les Touareg sont officiellement les seuls au Mali qui ont officiellement des quotas dans les recrutements au sein des forces armées et de sécurité. Dans l’administration d’État, bien avant la signature de l’accord d’Alger, il est notoriété publique qu’ils bénéficient d’un traitement préférentiel.
Ce mouvement connu par les maliens quelques jours seulement avant les hostilités, ne dispose d’aucune légalité institutionnelle, ni de représentativité suffisante pour parler au nom des touaregs dans leur ensemble et encore moins des autres populations vivant dans cette zone. Nous ne pouvons pas comprendre que certains esprits malveillants, à l’extérieur du Mali, puissent encourager de telles initiatives. Comment peut on parler de l’autonomie de trois regions administratives en se basant sur les propos mensongers, diffamatoires et insensés d’un groupe de bandits armés ne faisant pas de poids au sein de leur propre communauté, minoritaire, à plus forte raison des autres communautés dont les sonrhaï, majoritaire. La député de Bourem, Madame Aissata HAIDARA, a souligné sa crainte de voir une guerre civile au nord si on ne prend garde. Elle l’a dit, à juste titre, car, aucune autonomie n’est envisageable pour le nord et si la communauté internationale s’entête, il y aura effectivement cette guerre civile. Il faut être du nord pour comprendre certaines choses et à mon avis, toutes les solutions plausibles dans cette affaire doivent tenir compte des réalités socioculturelles. Les régions nord sont suffisamment représentées au niveau de l’Assemblée Nationale et du Haut conseil des collectivités dont le président est d’ailleurs touareg, pour remettre cette question d’autonomie sur la table du referendum.
AKY
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