Futur Maliba

Futur Maliba

Non aux elections partielles

L’actualité brulante du moment est sans conteste le flou entretenu dans l’affaire dite de Kidal ou les maliens ont du mal à appréhender la position exacte du gouvernement et de ses partenaires, français et africains. Les déclarations se multiplient sur la nécessité de désarmer le MNLA avant d’engager un processus politique, toute chose qui permettra au Mali d’aborder avec serenité la lourde tâche de réconciliation, dit-on, entre toutes les communautés. Si les batailles diplomatiques confortent le Mali dans sa position et lui assurent un certain soutien plus ou moins sincère, il n’en demeure pas moins qu’elles ne font pas fléchir le mnla qui continue à défier toute la terre. En effet, en plus de la nonchalance observée dans cette affaire, l’on constate avec amertumes et désolations que ce mouvement garde, comme ses alliés d’hier et probablement d’aujourd’hui, un discours guerrier répétitif mettant en garde, et la force africaine et le Mali. Toutefois le rapport de forces reste en sa défaveur et il n’est pas trop osé de dire que ce mnla n’est que vent. Il n’est pas en mesure d’affronter l’armée malienne seule, à plus forte raison, la force africaine et cela nous pousse à nous questionner sur les réelles motivations de ceux qui tentent de le faire passer pour le partenaire incontournable de lutte contre le terrorisme. Conscient de cette donne ou hésitation de la communauté internationale, le mnla vient de renforcer son dispositif à Tessalit, Aguel hoc et environ et tout tend à démontrer, aujourd’hui, qu’il ne s’apprivoisera pas avec les carottes, il faudra utiliser les bâtons.

 

Si officiellement la tenue des élections sans kidal n’a nullement été évoquée, tout porte à croire que les autorités l’envisagent sérieusement. De la présence du mnla à Kidal ou il y dicte sa loi mais aussi sa haine aux récentes déclarations des uns et autres en passant par le balai diplomatique à Bamako, nous sentons cette volonté manifeste d’organiser des élections vaille que vaille et cela même sans kidal et sans les réfugiés. L’une de nos inquiétudes concerne justement ces derniers qui vivent dans des conditions atroces, inhumaines et dégradantes. Pour ces refugiés, le combat pour la survie est plus important que la désignation d’une personne qui ne saurait, peut être pas, apporté une solution idoine et définitive à cette crise à répétition. Nous aurions voulu que l’Etat se penche sur cette question et qu’il commence à nous montrer les populations de retour au bercail en vue des prochaines échéances électorales. Mais si par extraordinaire, les moyens ne permettent pas de faire venir la majorité sur leur site d’origine, il serait judicieux de réfléchir sur les mécanismes permettant à ces maliens, de l’extérieur par circonstance, de pouvoir participer aux élections à venir.

 

Pour nous, la priorité des priorités demeure le retour de l’administration à Kidal. Les maliens ne comprendront pas une élection sans kidal qui, il faut le dire, constitue un symbole fort d’unité et de cohésion. L’histoire de cette région nous dicte une gestion diligente du problème. Kidal a toujours constitué le point de départ des rebellions au Mali et il serait temps, vraiment temps d’y mettre fin. Elle est composée d’éléments récalcitrants qui manifestent un complexe d’infériorité ou de supériorité, cela dépend de là ou on se place, face au reste du pays et c’est ce qui expliquerait entres autres leur insatisfactions croissantes face aux efforts entrepris par l’Etat malien. Aussi, il serait souhaitable que l’Etat montre ses muscles dès aujourd’hui et non se rabattre sur le futur régime. Kidal doit revenir au Mali, peu importe les moyens à utiliser ou les sacrifices à consentir. Le travail commence maintenant et le futur président pourra consolider les acquis et renforcer d’avantage l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire. Il nous faut considérer Kidal sur un plan socio culturel, historique et économique et non uniquement sur un plan électoral dont l’impact est, semble t-il, peu significatif. Des rares images qui nous parviennent, nous gardons en memoire les femmes et enfants de Kidal, instrumentalisés, brutalisés et helas abandonnés à leur propre sort et obligés de vivre sous le joug des envahisseurs du mnla et acolytes. Si les autorités commettent l’erreur monumentale de les écarter de nouveau, nous ne serons pas surpris de voir une large adhésion de cette communauté communauté  aux revendications irréalistes du mnla.

 

La phase de reconstruction doit se fonder sur un Mali, un et indivisible ou le président, le futur, sera celui de tous les maliens de Kayes à Kidal. L’on estime à l’étranger, que kidal constitue le berceau « naturel » des touaregs et qu’elle aurait une particularité par rapport aux autres régions du Mali. Je me demande laquelle d’ailleurs à part la présence d’un groupuscule de bandits schizophrénique qui prend en otage toute une communauté. Pour les tenants de cette approche infondée, les élections sur une partie du Mali doivent permettre d’élire un président qui aura pour mission principale de reprendre kidal soit par le dialogue ou soit par les armes. Cet ordre de priorités me parait hasardeux dans la mesure où les kidalois seront à même de contester le président pour la simple raison qu’ils n’ont pas été consultés. Pourrait on les en tenir rigueur ? Non, je ne pense pas. Il ne s’agit pas, pour nous, d’élire un président qui aura en charge de régler le cas kidal, uniquement, mais plutôt un président qui sera chargé de recoudre le tissu social fortement ébranlé, d’assurer la phase de sécurisation et de relancer le pays. Nous voulons que les élections se tiennent dans un bref délai mais nous estimons à juste titre qu’elles doivent se faire sur l’ensemble du territoire national et concerner tous les maliens de l’intérieur comme de l’extérieur. Je reste confiant quant à la capacité des plus hautes autorités militaires et politiques de récupérer kidal avant les campagnes électorales mais si le calendrier venait à subir un changement pour une raison ou une autre, il serait préférable qu’elles puissent en tenir compte. La date de Juillet n’est qu’indicative et le report pour impréparations ne saurait être la fin du monde. Il faut que ces élections soient irréprochables et pour cela, le retour des réfugiés et le retour de l’Administration à Kidal demeurent les conditions sine qua non de sa réussite.



23/04/2013
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