Futur Maliba

Futur Maliba

La crise malienne va au delà du mnla!!

Initialement constitué des trois régions administratives du Mali, Tombouctou, Gao et Kidal, la jeune république d’Azawad, non reconnue, se résume peu à peu à l’espace géographique, que nous n’avons cessé de lui attribuer, le virtuel. En une année d’existence fictive, elle aura essayé toutes les combinaisons possible, tantôt narco djihadiste, tantôt islamo-indépendantiste modéré et la plus part du temps un mélange de victimisation et de marginalisation sur fond d’épuration ethnique, dit on, organisée et exécutée par l’Etat central de Bamako. Bien heureux le jour ou le monde entier se rendra compte que le mouvement, initiateur de ce chaos, n’est en réalité qu’un ramassis d’anciens cadres qui ont fait la pluie et le beau temps sur le dos des communautés du nord à travers des détournements de fonds, de trafics de drogue et l’occupation des sièges à l’Assemblée nationale dans le seul but de gouter aux délices de la nuit bamakoise. Apres le poisson d’Avril 2012, proclamation de leur indépendance, nous voilà servi celui de 2013 avec la nomination d’un gouverneur pour Kidal. Régression ou simple méconnaissance, nous ne saurons le dire mais tout compte fait, la communauté internationale ne trouve pas mieux que d’exiger de Bamako, un tapis rouge pour ces bandits, sans foi ni loi à travers la mise en place d’une commission dite « dialogue et réconciliation ».

 

Des voix s’élèvent pour réclamer la mise en place effective de cette commission en vue de permettre aux apatrides de réintégrer la République. Reconnaitre explicitement qu’une réconciliation s’impose, c’est donner du crédit à ce mouvement qui se considère avocat des « sans voix » et des « opprimés ». Je n’ai rien contre cette commission mais je continue à penser que cela demeure une solution simpliste, inefficace et découle d’une vision romanesque de la situation que vit le Mali. En réalité et il faut avoir le courage de le dire, le Mali n’a pas besoin d’une commission, à l'Ivoirienne, ou l’on cherchera à mettre deux parties, le gouvernement et les rebelles, autour d’une table. Nous n’avons pas non plus un problème inter ou intra communautaire que les uns et autres, par manque d’inspiration ou à la recherche du sensationnel, tentent de faire avaler et qui exigerait que nous refondons notre vivre-ensemble. Nous avons juste une bande de « racailles » regroupés autour d’un faux idéal indépendantiste qui prend en otage toute la République. Et si le Mali fait l’erreur monumentale de s’asseoir à la même table que le MNLA, alors je demanderai au prochain président de se préparer à mater une autre rébellion dans 5 ans.

 

Malheureusement et contrairement aux discours faisant référence aux seuls représentants légitimes des communautés du Mali, éligibles au dialogue, nous assistons à la remise en scelle du mnla. Toutes les énergies sont mobilisées et tout porte à croire qu’il sera présent et parlera au nom et pour le compte des populations du nord, en tout cas de Kidal, chose que je refuse car, n’ayant jamais donné mandat à un quelconque groupe, dont les membres ne sont même pas maliens, de parler à ma place. Le vrai danger viendra de là. Si l’on part du principe que ce mouvement ne représente pas les touaregs à fortiori les communautés du nord, qu’est ce qui motiverait leur participation au dialogue ? Rien sauf, peut-être la volonté manifeste de nos autorités d’exécuter le plan de l’ONU, dont les desseins, inavoués mais lisibles, ne seraient autres que l’autonomie de Kidal, aujourd’hui, et l’Indépendance dans quelques années.

 

Cependant, le problème du MNLA ne saurait nous faire oublier le fin fond de la crise malienne à savoir la mauvaise gouvernance de ces deux dernières décennies. Si commission, il doit être question pour espérer repartir sur de nouvelles bases, nous préconisons plutôt celle attrait au « Dialogue, Vérité et Justice » sur l’ensemble du pays et sur la période du 26 Mars 1991 au 22 Mars 2012. Les politiciens semblent trouver en ce mouvement, un moyen de noyer le poisson dans l’eau mais ils se trompent magistralement. Ils nous font croire que les Maliens ont besoin de se réconcilier avec eux-mêmes. Peut être qu’eux, ils ont besoin de se réconcilier entre eux mais pas les maliens, pas le peuple quand même. Ils se sont querellés pour des miettes et il est tout à fait logique qu’ils aient honte de leur comportement mais de grâce, qu’on ne mélange pas partis politiques et communautés. Personne ne viendra nous faire oublier tous les manquements de ces 20 dernières années. Rien ne partira à la poubelle sans avoir fait l’objet d’attention particulière de la part du peuple. Au-delà du MNLA, les maliens ont besoin de réponses aux nombreuses questions qu’ils ne cessent de se poser. Ils veulent savoir ou sont passés tous les milliards supposés « investis » au nord du Mali. Ils veulent un audit complet et cette fois-ci, ils n’attendent pas se limiter aux documents falsifiés faisant état de tel ou tel investissement mais plutôt toucher du doigt chaque Franc investi. Les maliens veulent connaitre le contenu des accords et autres avantages accordés sur son dos. Plus de secrets, nous voulons le déballage de tous les cartons, tout ce qui a été contracté à notre nom, de la dette extérieure à l’abandon de notre souveraineté. Relative à l’armée nationale, le peuple attend des explications claires et précises sur tous les dysfonctionnements enregistrés et exigent que les responsabilités soient situées. Voilà la seule porte de sortie qui nous conduira à la résolution de toutes ces crises à répétition, y compris celle du mnla.

 

AKY



09/04/2013
2 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 46 autres membres