Quelle dialogue pour le Mali??
L'écrasante majorité des maliens souhaite une solution définitive à cette crise qui nous mine depuis les indépendances. Ils veulent la paix à tout prix mais pas à n'importe quelle condition. La communauté internationale, persiste pour que le Mali engage rapidement des pourparlers avec les groupes dits "maliens". Mais est il nécessaire de rappeler que la majorité des maliens vivant dans cette partie du pays et, composée en grande partie de songhaïs, peulhs, bozos, bellas etc, est pour un Mali, un et indivisible?
Le dialogue se définit comme une communication entre plusieurs personnes ou plusieurs groupes de personnes visant à produire un accord. Le cadre de dialogue doit être le plus inclusif que possible et concerné pas uniquement les communautés vivant au nord mais aussi et surtout les autres communautés vivant au Mali. Il est tout à fait normal que les maliens puissent être présents au moment ou se discute l'avenir du pays.
Le MNLA, dans sa folie meurtrière, a commis des actes répréhensibles sur les soldats maliens mais aussi et surtout sur les civils. Ils se sont rendus coupable des atrocités qui dépassent tout entendement. Le carnage d'Aguelhok ne constitue que le crime visible et médiatisé que les maliens et le reste de la communauté internationale ont vu et condamné. Mais beaucoup de crimes non élucidés ont été commis notamment à Menaka, Anderboucane, Leré et j'en passe. Aussi, le MNLA est comptable des crimes perpétrés par les djihadistes à savoir les lapidations, les flagellations et les amputations. Ils se sont rendus coupable de ces crimes pour s'être associés aux barbares dès le début de la résurrection. On ne peut pas occulter ces faits pour la simple raison que ces barbus ont par la suite boutés le MNLA hors de ce territoire. N'eut été le MNLA, le Mali n'aurait jamais connu de telles barbaries, ni dénombré autant de refugiés et de déplacés qui survivent dans les multiples camps et très souvent dans des conditions extrêmes de précarité.
Dialoguer avec toutes les communautés n'est il pas un signe de maturité??
Le Mali est obligé de dialoguer avec le MNLA car il s'est lui même mis dans cette situation en appelant la communauté internationale à son chevet. Lorsque nous défendions qu'il était du devoir du Mali et des maliens de laver cet affront accentué par une campagne médiatique de désinformation et de stigmatisation du citoyen "Malien", certains nous ont traités de tout et ce ne sont pas les qualificatifs qui les ont manqués. Le Mali a plié, il s'est offert à la communauté internationale comme un poussin à la recherche d'une mère poule protectrice. Il est donc tout à fait logique aujourd'hui d'écouter cette communauté internationale et de se plier à ses bons vouloirs. Cependant, s'il nous reste, ne serait ce qu'un petit grain de patriotisme dans le sang, nous pouvons toujours inverser la tendance à notre faveur. Nous devrions faire la part des choses entre discuter avec toutes les communautés du Mali réunies ou discuter avec les bandits armés du MNLA et Ansar Dine. En outre, le Mali doit afficher ouvertement que la condition sine qua non pour une paix durable passe nécessairement par la traduction en Justice de toutes les personnes qui se sont rendues coupables des crimes. Au sud du Mali, il tient à rappeler aussi que les communautés vivant à kayes, Sikasso, Segou; Koulikoro et même Bamako vivent dans des situations semblables à celles dénoncées par les apatrides du MNLA. Ces populations ont eux aussi des besoins fondamentaux à satisfaire, manque d'écoles, de structure sanitaires, d'infrastructures et de projets de développement. Mais à ce que je sache, aucune de ces communautés n'a pris les armes pour se faire entendre, ni même battre pavée pour dénoncer quoi que ce soit. Il est temps de donner la parole à tous les maliens pour qu'enfin, la communauté internationale sache que les conditions délétères n'existent pas qu'au nord du pays et que les maliens dans leur ensemble, du nord comme du sud, partagent les mêmes angoisses, les mêmes peines et les mêmes aspirations. Nous voulons une justice sociale, équitable pour tous les maliens et une solution visant à donner des privilèges à une communauté ou à une région au détriment des autres ne fera que renforcer le malaise social. Le Mali a besoin d'un cadre global de sortie de crise et vouloir résoudre la seule crise du nord, ce serait créer d'autres foyers de tensions, pas forcement sécuritaire.
Nous devons mettre en exergue ce cadre de dialogue pour montrer au reste du monde que le MNLA ne représente aucune communauté du nord. Ni les touaregs, ni aucune autre communauté n'est pour l'indépendance, l'autodétermination ou la charia au nord du pays.
AKY
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