Futur Maliba

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Le fond, la forme et le MNLA

Le droit des peuples à disposer d’eux mêmes constitue l’un des fondements de la charte des Nations Unies mais qui mal interprété donne lieu toujours à des crises internes ou un groupuscule de personnes, non représentatif, s’approprie le droit d’en réclamer avec les armes. Reprise instantanément par les mercenaires du mnla et acolytes, cette revendication demeure toutefois infondée tant sa forme et son fond ne répondent aux conditions premières de la charte de l’ONU.

 

Dans le fond, la communauté touareg ne se reconnait pas dans ce mouvement qu’il qualifie d’imposteur venu d’ailleurs. Rappelons que dans cette partie du pays, la communauté touareg dont est issu, plus ou moins, le mnla cohabite en toute convivialité et complementarité avec les autres communautés, songhaï, peulh, bozos, bellah, arabes et même certaines communautés du sud. Il convient également de rappeler que les touaregs sont minoritaires et logiquement la rébellion issue de son rang, certains nient ce fait, ne peut qu’être supra minoritaire. En témoigne, les nombreuses sorties des kel tamacheq républicains qui viennent d’adopter, d’ailleurs, une plate forme ou ils condamnent fermement le mnla qui n’a nullement eu mandat de qui que ce soit pour parler en son nom. De la majorité supra majoritaire, l’on note également le collectif des ressortissants du nord qui, depuis les premières heures de la rébellion, s’est prononcé contre toute idée séparatiste ou même autonomiste des régions nord. Et que dire des autres maliens qui continuent à se battre sur les réseaux sociaux, à l’extérieur du Mali, pour dénoncer l le racisme de ce mouvement qui se  fait passer à l’extérieur comme le seul groupe susceptible d’offrir un avenir meilleur aux populations du nord. Le MNLA est bien seul, il n’a aucun soutien local. Les seuls adhérents à ce projet fantoche demeurent les parents proches des combattants. Etant donné que le pays ne peut pas se plier aux fantasmes de quelques individus isolés, il serait donc nécessaire d’ouvrir grandement la porte à ceux qui ne veulent plus de ce Mali, un et indivisible.

 

Dans sa forme, en optant pour la violence en lieu et place de la saisine des institutions républicaines, le mnla s’est discrédité vis-à-vis des maliens et de la communauté internationale. Le Mali, malgré ce que les uns et autres peuvent dire ou penser, est un pays démocratique avec des institutions, faibles peut être, mais qui offrent des possibilités aux citoyens d’exprimer leur besoin. C’est ainsi qu’un récépissé de reconnaissance avait été attribué au Mouvement national de l’Azawad (MNA). Et contre toute attente, le mna tout en prenant soin d’ajouter un « L » entre le « N » et le « A » opta, en complicité avec les terroristes d’aqmi, pour la violence tuant les maliens, détruisant les investissements réalisés au nord, renvoyant femmes et enfants dans les camps de refugiés et pire, gaspillant de l’argent qui pouvait permettre d’améliorer les conditions de vie de leurs semblables au nord. Il disposait de tous les atouts pour fédérer les communautés autour d’un plate forme revendicatif et en faire un outil de combat qui, en à pas douter, aurait pu fléchir certains cadres intraitables sur le sujet. Si dans les années 80, les touaregs pouvaient avoir une oreille attentive quant à leur marginalisation, Aujourd’hui, force est de reconnaitre que cette rhétorique est révolue. Et comme nous le disons tantôt, au Mali, il suffit d’ajouter « Ag » entre le nom et le prénom pour avoir une ascension fulgurante dans les différents services étatiques. Ils sont représentés dans tous les segments socio économiques et culturel du Mali grâce à la ségrégation dite « positive » accordée par le pacte national. Ils sont omniprésents dans les plus hautes sphères étatiques, de l’armée aux forces de sécurité en passant par l'administration publique. A titre d’exemple, Les gouvernements successifs de ces 20 dernières années ont toujours comporté des ministres touaregs; l’actuel président du haut conseil des collectivités, la 4e Institution du pays est touareg, bon teint, 11 députés sur les 18 députés du Nord sont touaregs. Toujours à l’AN, le 1er Vice président de l’assemblée nationale, Ibarcaouane Ag Assarid, est touareg et il fait parti de ceux qui ont parcouru le monde entier pour dire qu’il n ya pas de problème touareg au Mali. Ce quota de représentativité à l’AN, nous l’avons appris que tardivement mais les explications de Mme Chato ont eu le mérite de nous éclairer sur cet accord farfelu qui veut que les touaregs soient mieux représentés que les sédentaires, pourtant majoritaires, et cela enfin de corriger ou de recorriger les manquements observés dans les années précédentes. Je ne peux pas saluer cette initiative car, en âme et conscience, j’estime que la question de représentativité doit être conditionnée au poids démographique des régions ainsi qu’au libre choix des électeurs et non se situer dans des considérations d’ordre ethnique. Bref, je crois que le mnla pouvait se rabattre sur les ministres, les 11 ou 18 députés du nord, les maires et autres présidents d’institutions, touareg, pour exiger, avec l’adhésion de toutes les communautés du nord, un referendum.

 

Par ses agissements bidon, le mnla n’a eu le mérite que de radicaliser la position du peuple malien qui n’entend plus faire de sacrifices. Néanmoins, les maliens restent persuadés que d’une manière ou d’une autre, le pouvoir central devra effectuer, dans le cadre de la décentralisation, un transfert équilibré de compétences qui responsabilise les collectivités territoriales. Chaque collectivité territoriale constituera un espace d’initiatives ; un niveau de programmation, de réalisation des actions de développement et d’organisation de la gestion et de la fourniture des services publics essentiels qui fondent le développement.

 

AKY



25/04/2013
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