La France, seul dénominateur commun entre Hollande et Sarkozy
En Janvier 2012, le peuple malien fut surpris d’apprendre qu’une délégation du MNLA était reçue par les plus hautes autorités françaises. Objectif : s’appuyer sur ce mouvement « rebelle » composé en majorité de mercenaires touaregs venus de la Lybie, avec armes et bagages, suite à la chute de Mouammar Kadhafi, et dont les traversées des frontières algérienne et nigérienne ont été facilitées par la France. Au nom de cette prétendue lutte contre les terroristes d’AQMI, la France n’a pas hésité à dérouler le tapis rouge aux enfants « perdus » de la République, qui pourtant, en âme et conscience, savaient la complexité du terrain, l’enracinement des groupes terroristes et la complicité de certaines communautés dont touareg avec les barons des bandes organisées. Assimilé à une boite de pandore, le nord du Mali est un endroit de haute incertitude où cohabitent terroristes, narcotrafiquants, bandits de grands chemins et trafiquants d’armes. En ouvrant cette boite, la France, sensée avoir l’un des services de renseignements les plus performants, savait évidemment le bourbier dans lequel il allait plonger le Mali. Une zone ou les instigateurs de ce complot restent minoritaires dans leur communauté qui, à son tour, demeure minoritaire au sein de la grande communauté du nord. Par ailleurs, rappelons que la communauté du nord du Mali demeure également minoritaire par rapport à l’ensemble de la population du Mali. Pis, ce groupuscule n’avait aucune légitimité auprès de la population dont il se targuait d’être la porte parole. Mais les ressources naturelles, hautement appréciées par de nombreuses multinationales, n’étaient pas de nature à infléchir la position des autorités françaises, quitte à encourager le recrutement des mercenaires pour fragiliser un Etat « souverain » et octroyer à quelques personnes ou personnages l’autonomie d’une zone, une fois et demi plus grande que la France. Bref, les autorités françaises ont fait fi de toutes les considérations socio culturelles et économiques en soutenant, militairement, diplomatiquement et médiatiquement une rébellion. A cet effet, les déclarations de Alain Juppé, chef de la diplomatie française de l’époque, n’a pas hésité à chanter les louanges de cette rébellion lorsque face aux députés français, il osa affirmer que « ….il faut reconnaitre que la rébellion a engrangé des victoires significatives sur l’armée malienne » et tout en continuant, il enfonça le clou en affirmant qu’ « il ne saurait y avoir une solution militaire dans cette crise». Dans sa solution « politique » prônée, il fallait bien évidemment comprendre une autonomie large, administrative, économique et politique des trois régions nord du Mali. Autonomie qui devrait permettre à la France de faire main basse sur les ressources minières. Que dire des médias, France 24, RFI, qui, tout au long de cette crise, ont offert leurs plateaux aux propagandistes du MNLA, multipliant des allégations outrageuses, diabolisant, de ce fait, le Mali et le peuple malien. Nous ne sommes peut être pas des « anges » et nous avons commis certes, des erreurs d’approches mais ces campagnes diffamatoires ne nous ressemblaient pas, alors là pas du tout. La France, celle de Nicolas Sarkozy, malgré qu’on nous dise « un pays n’a pas d’amis, juste des intérêts » et que ces intérêts n’ont rien à voir avec les présidents qui se succèdent, demeure pour nous, l’autre visage contrasté, inhumain, de celui de François Hollande. Sarkozy a manqué de punch dans son approche et devra être jugé pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Il est comptable de toutes les exactions commises par le MNLA & Associés tout comme il le demeurera pour tous les autres crimes dont se seront rendus coupable les terroristes.
François Hollande n’est peut être pas un saint. En tant que Président de la République Française, il a le devoir de défendre les intérêts français partout ou il en sera question. Pour le cas du Mali, sa déclaration sur ses intentions réelles est, on ne peut plus claire, et nous avons le devoir de lui accorder le bénéfice du doute. Cependant si l’agenda caché demeure l’exploitation de nos ressources naturelles, je pense et je sais que beaucoup partageront mon point de vue, le Mali se doit de lui dérouler le tapis rouge de Bamako jusqu’au nord et si possible lui permettre de donner le premier coup de pioche. La vie humaine est sacrée et sauver une vie, ne serait ce qu’une seule n’a pas d’équivalent monétaire.
Il a volé au secours du Mali au moment ou tout le monde nous tournait dos. Dès son élection, le Mali a retrouvé la bouffée d’oxygène tant entendue. De l’effacement pur et simple des tonneaux vide du MNLA à l’intervention de la France en passant par la dynamique de sa diplomatie, le président Hollande a redressé peu à peu la barre en conférant au Mali, souverain et membre à part entière de l’ONU, la place qu’il devait occuper sur la scène internationale. On ne crie pas victoire car, la guerre est une succession de batailles mais le simple fait que nous ayons la France, celle de François Hollande, à nos côtés, une lueur d’espoir est permise pour les maliens et les maliennes. Il va falloir travailler, main dans la main, et oublier un temps soi peu les prétendues richesses et faire face à l’essentiel. L’objectif reste inchangé pour le Mali, l’Unité, l’intégrité et la laïcité non négociable.
Les partenaires du Mali en général et la France, en particulier, épousent parfaitement ces points non négociables mais ne seront certainement pas d’avis pour une quelconque « autonomie » si la majorité n’en fait pas la demande et ce, à travers des instances démocratiques. Il arrivera, certainement, un moment après la guerre ou il sera demandé au Mali de discuter avec ses enfants égarés. Nous le ferons, pas pour faire plaisir à ce groupuscule qui devra, auparavant répondre de leurs actes devants les juridictions compétentes, mais plutôt pour tenter de sauver notre tissu social.
L’Etat est une continuité et la France ne fait pas exception mais la différence d’approche peut faire toute la différence surtout quand elle engage la vie de millions d’êtres humains. Entre celui qui n’a pas hésité à marcher sur les cadavres et celui qui sauve des vies, nous optons pour celui qui fait du sacro saint et de l’inviolabilité de la personne humaine, un devoir, une conviction et une raison d’être.
AKY
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