Futur Maliba

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L'homme africain, un vrai automate!

A l'école, j'ai appris sans le vouloir que l'Afrique, berceau de l'humanité est aussi berceau de la fatalité. Elle serait en phase de se transformer en vrai centre d’expérimentation et d’imposition de toutes les nouvelles politiques occidentales. Les formules enseignées ne sont pas à discuter mais à avaler et à vomir aux examens. Rien que ça. De la découverte de l’Amérique à la loi de la relativité d’Einstein en passant par les théorèmes de Pythagore et de Talles, je ne retiens qu’une chose, ces connaissances ne me serviront à rien sauf à remplir ma tête de futilité, à me donner l’impression que le diplôme décroché est la résultante de 2 décennies de dure labeur mais qui à bien regarder, constitue 2 décennies perdues à apprendre sur les autres et à préparer mon cerveau pour l’acceptation des normes préétablies. on m'a inculqué la notion du commerce international, de l'existence de l'OMC comme garant de la bonne marche des échanges internationaux. A ce qu'il parait, elle aurait établit des normes qui prennent en compte les spécificités de tous les continents et donc des pays membres. Mais ce dont on ne m’a jamais dit, ce sont justement les bases d'établissements de ces normes. Toutes mes interrogations me renvoyaient directement dans les bibliothèques et médiathèques ou je dois fouiller dans les bouquins, écrits par des non africains, qui se fondent sur des hypothèses et des théorèmes comme celui de Pythagore, formule tout faite que je dois, comme un automate, juste mémoriser. Un coup d'œil sur ces hypothèses ne permet pas non plus de satisfaire ma curiosité puisque l’auteur me fait balader de gauche à droite pour ensuite me coller en pleine figure un encadré avec les leçons à retenir.

 

Je me retrouve dans la case départ c'est à dire là ou le prof m'a laissé. Je mémorise les notions de base qui veulent qu'un pays ait intérêt à utiliser ses avantages comparatifs ou absolus, principe de D.Ricardo, un auteur anglais, pour mieux se positionner dans les échanges internationaux. Chaque pays doit se forger, concentrer ses efforts sur les produits qu'il estime produire à moindre coût et délaissés ceux dont le coût de production serait plus élevé. Ainsi, la balance commerciale serait plus ou moins excédentaire car, il exportera et importera en quantité, gagnerait en devises et ferait gagner d'autres pays également. Ainsi, l’économie internationale continue à tourner. Pour les pays qui auraient des difficultés à lancer la production, le FMI et la Banque Mondiale sont crées pour pallier à ces difficultés. Endettez-vous et laissez faire l’orthodoxie financière. Les fils et arrières petits fils continueront à payer après vous. Bref, cela m’a fait réfléchir à milles et une chose. Pour le cas spécifique du Mali, le secteur primaire constitue notre « avantage comparatif et absolu », nous exportons le brut vers les pays qui ont des avantages comparatifs de type industriel. Ils font le nécessaire c'est-à-dire produire le produit fini et nous les renvoyer plus cher. Si c’est ce qu’on appelle commerce international, je préfère faire mon joli boubou par mon vieux tisserand.

 

Dans ce schéma bien réfléchi, l'on ne voit pas le piège. Et pourtant il existe et visible pour tout le monde. La mondialisation, capitalisme à l’échelle mondiale qui prône la liberté de commercer, d'entreprendre ou même de se vendre, est une suite logique du système d'asservissement crée, entretenu et hélas encouragé par nos dirigeants. Seulement, pour les africains, ce serait cher demandé de nous remettre en cause et de reconnaitre que nous n’avons pas été sérieux. Combien de dirigeants africains ont signé des documents sans avoir pris le soin d’en mesurer la portée et d’analyser toutes les scenarios possible. Peut-on demander à un pays africain de nouer un partenariat win win avec un pays européen ? J’en doute fort et il serait inopportun également de demander à une entreprise malienne d’aller concurrencer une entreprise européenne chez elle ? Nos dirigeants ont permis de sauver des emplois en Europe et accentuer le chômage chez nous à travers le massacre perpétré sur nos PME/PMI. Nous ne sommes pas prêts pour ouvrir notre marché et quand je dis nous, je fais allusion à la sous région. Un certain nombre de préalable tel que l’intégration des marchés sous régionaux, l’adoption d’une politique économique et fiscale commune et la mise à niveau des entreprises sous régionales doivent être de mise si nous voulons espérer combattre le fléau du chômage des jeunes et donc de précarité dans nos pays. Dans la configuration actuelle, rares de nos entreprises peuvent tenir têtes aux multinationales et les moins performantes sont appelées soit à céder leur part de capital social, soit à disparaitre. Beaucoup préfèrent la 1ere option et nous ne pouvons pas les en vouloir. Nous avons regardé le train passé, apprécier les belles tenues des conducteurs, applaudir les voyageurs mais refuser de monter à bord. Maintenant, Il va falloir se décider, soit on ferme les yeux et on continue avec le système, chose que nous déconseillons fortement, soit nous tournons dos à tous ces marchands d’illusion et nous refondons le vrai socle de notre développement axé sur nos vraies réalités.

 

AKY



29/03/2013
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