Futur Maliba

Futur Maliba

On ne prône pas sa souveraineté, on la gagne!!

Ce dimanche 28 Juillet, les maliens sont sortis massivement pour élire leur nouveau président pour un mandat de 5 ans.  L’enjeu de cette élection est de permettre au Mali de se doter d’un pouvoir plus légitime prompt à répondre efficacement aux défis actuels notamment l’épineux dossier du « nord » du pays et la relance de l’économie.  Cependant, du point de vue citoyen, cette élection est beaucoup plus qu’une question de légitimité. Elle est considérée comme une étape cruciale dans la reconstruction d’un nouvel Etat et la refondation d’une véritable démocratie avec des institutions fortes et des acteurs plus responsables.

 

Certes, Il serait trop osé  d’attendre ce miracle de la part du nouveau président d’autant plus que son mandat s’inscrira dans une logique de transition politique devant permettre au Mali de retrouver  tout d’abord ses repères. Néanmoins, il pourra et devra proposer un début de solution dès la prestation du serment notamment dans les domaines tels que la sécurité, la Justice, l’éducation et la santé. Aussi, la transparence et le contrôle budgétaire, l’équité dans la répartition de ressources et l’instauration d’une enquête de moralité dans les nominations etc. doivent ipso facto figurer dans le tableau de bord de la nouvelle équipe afin d’imprimer, d’entrée de jeu,  une volonté manifeste de rompre avec les mauvaises pratiques qu’a connu ce pays au cours de ces 20 dernières années.  Ces préalables loin d’être des finalités en soi, constituent les points d’ancrage dans l’édification d’une société plus juste dans laquelle les aspirations du peuple, du nord comme du sud, seront comblées. C’est un travail de fond qui mérite d’être mené.

 

Après le coup d’Etat de Mars 2012, le  retrait des bailleurs de fond et le gel des avoirs ont fini par paralyser la jeune et fragile économie malienne, nous rappelant ainsi et de façon brusque sa forte dépendance à l’extérieur. C’est donc tout naturellement que les maliens ont suivi avec intérêts la conférence des donateurs à Bruxelles car, convaincus que ses milliards injectés permettront à l’économie de décoller et les affaires de reprendre.  Cependant, cette aide a un air de déjà vu avec son corolaire d’imposition et de mauvais choix en termes macro et microéconomique. La main qui donne est toujours au dessus ; ceci est une réalité. L’aide au développement maintient le pays dans une situation précaire, de mendiant assisté sans perspective d’évolution et condamné à se courber et à accepter l’ingérence politique. Un pays obligé de quémander ne peut ni parler de souveraineté ni d’indépendance encore moins de démocratie.  Il serait donc intéressant pour le Mali et les maliens que le nouveau président mette en place les jalons d’une économie moderne, solide et capable de résister aux turbulences internes et externes.

 

Dans ce souci de redynamisation de l’économie locale, la ressource humaine bien portante, formée et éduquée occupe une place de choix. La  formation de masse dans un contexte de mondialisation a montré ses limites avec de plus en plus une spécialisation des  firmes mais aussi des pays grâce notamment à la mise en valeur des avantages comparatifs et absolus. Il ne s’agit plus de former pour le plaisir de former ou tout simplement pour le plaisir de relever le taux d’alphabétisation. Au contraire, l’adéquation formation-emploi au travers de la définition des besoins spécifiques de l’économie doivent guider l’adoption des programmes scolaires. Pays à vocation agro alimentaire, le Mali a plus besoin d’agronome-gestionnaire que d’avocats ou de géographe ou même d’historiens. Je ne dis pas qu’il faille fermer ces filières de formation mais je trouve que la proportion doit considérablement diminuée pour laisser place aux métiers nécessaires à notre politique agricole. En plus de l’éducation, la santé doit être améliorée à travers la construction des centres de santé et de leur équipement. Il faut optimiser le rendement des centres de santé, faire en sorte que le citoyen puisse accéder à des soins quasi gratuit de qualité. Cela aura pour mérite, en plus d’avoir une ressource humaine bien portante, de réduire la part du budget allouée à ce poste de dépense et donc d’accroitre la propension à épargner, toute chose utile pour la mobilisation de ressources internes.

 

Un autre volet  concerne la mise en place d’un fond de garantie du secteur privé. Ce fond devra encourager entrepreneuriat jeune dans le domaine industriel et de prestations de services. Sa mise en œuvre ciblant les activités de transformation et de commercialisation des produits agro alimentaires doit se conjuguer avec la promotion des activités connexes de conditionnement et de transports. Ce secteur demeure inexploité au Mali malgré un marché, en expansion, dominé par les importations. Certains maliens estiment également que le secteur de l’extraction minière est sous exploité au Mali. C’est peut être vrai mais la particularité de ce secteur tient à son délai de vie limité qui ne permet pas d’avoir une économie solide et pérenne. Néanmoins, l’extraction et le traitement des minerais conjuguant expertise extérieur et apprentissage continue conférera au secteur minier un meilleur traitement et une plus valu conséquente pour l’Etat malien.

 

Dans les économies modernes et plus particulièrement celle d’un pays enclavé comme le nôtre, l’importance des réseaux routiers n’est plus à démontrer. Un accent particulier doit y être accordé afin de permettre aux entreprises locales de disposer d’un marché à hauteur de souhait. Les infrastructures, en plus de son aspect esthétique, réduisent les coûts de transport et le délai de livraison toutes choses qui confèrent une Valeur ajoutée supplémentaire aux entreprises et donc à l’Etat.

 

AKY



30/07/2013
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