L'autonomie, mon oeil oui
Le nord du Mali, représenté par les trois régions administratives de Gao, Tombouctou et Kidal, recouvre plus de 2/3 du territoire national. Il est occupé par de nombreuses communautés dont la plus importante reste sans aucun doute la communauté sonrhai. Cette communauté est non seulement majoritaire à Gao mais elle l'est aussi à Tombouctou et Kidal. Les touaregs, aussi bien que les autres communautés, sont représentatifs de cette grande population du nord avec cependant une proportion très en deçà de celle énumérée plus haut à savoir les sonrhai. C'est dire que toute tentative d'autonomie, voir d’indépendance du nord du Mali passe nécessairement par l'aval des autres communautés vivant et partageant l'espace géographique avec les touareg.
La folie meurtrière et l'absence de scrupule d'un groupuscule d'individus, se déclarant porte machin des communautés du nord ne doivent pas nous détourner de nos idéaux et de notre véritable lutte. Le MNLA, incapable de rallier 1% de la population touareg se bat, becs et ongles, encouragé par certains occidentaux, plus aveuglés par le mythe des "hommes bleus" que par la lucidité et la réalité pourtant évidente, mène en bateau une partie de l'opinion internationale. L'heure n'est plus aux tiraillements insensés visant la dislocation d'un ensemble au moment ou les grandes entités essayent de se regrouper autour d'un idéal commun, participatif pour faire face à l'avenir incertain. Le nord du Mali est riche de sa diversité parce que les différentes communautés qui y vivent mettent en lumière leur culture ancestrale et c'est justement ce mélange qui confère au Mali sa richesse culturelle tant prisée à l’extérieur.
L’autonomie des régions nord restera un mythe tant les fondamentaux qui sous entende sa réussite sont loin d'être satisfaits.
Politiquement, une communauté de surcroit supra minoritaire ne peut pas decider à la place de la majorité . Il serait irresponsable de penser que les touaregs, même armés et soutenus par les puissances, puissent se comporter en responsable de cette localité. La raison est évidente et je suis sûr que mes frères touaregs, des milliers qui désavouent le MNLA, ne me diront pas le contraire. L'expansion de cette localité ne peut venir que de ses filles et fils réunis autour d'un idéal, le Mali, comme le font d'ailleurs les autres regions. On se bat, ensemble, pour avoir le regard de l'autorité centrale mais on ne se bat pas entre nous pour esperer gagner plus. Le MNLA n'a aucune legitimité pour parler au nom des autres communautés du nord. Originaire de Tombouctou, je ne me sens pas concerné par les revendications d'un groupuscule de personnes qui ne connait même pas la région qu'il estime défendre. Ils ne connaissent rien, absolument rien, des regions nord et se permettent de reduire à neant l'enorme effort consenti par l'Etat malien, quit à pietiner les autres communautés, pour leur conferer des avantages considérable. Depuis la signature du Pacte national, le 11 avril 1992, les combattants issus des rebellions arabe et touareg ont été intégrés dans les forces armées et de sécurité. Ils sont estimés à 2.540. La plupart des institutions de la république sont dirigées par des touaregs. Même les leaders actuels du MNLA étaient, des ministres, directeurs généraux, officiers de l’armée, diplomates, gouverneurs…
Sur le plan économique, il est reproché à l’État malien d'avoir délaissé les régions du nord ou du moins de n'avoir pas effectué les investissements suffisants pour son développement. Mais ce dont les uns et autres oublient, c'est le fait que l’État malien lui même est pauvre. Le Mali est un pays pauvre très endetté et il serait scandaleux de lui demander la lune. Quelque part, nous souhaitons tous qu'il accorde d'avantage de regards pour cette zone mais nous le ferons en tenant compte de ses capacités mais aussi et surtout en gardant à l'esprit que le Mali, ce n'est pas seulement les trois régions du nord. Les 5 autres régions à savoir Kayes, Koulikoro, , Sikasso, Segou et Mopti ont aussi besoin de développement. Parlant de la région de Kayes, la 1ère région administrative du Mali et sans risque de me tromper la 1ère région en terme de mobilisation de devises pour les finances publiques, j'invite les soutiens du MNLA à y faire un tour et c'est sûr que les discours changeront. Kayes, une région dont le poids économique n'est plus à démontrer, ne sait jamais rebeller au Mali. Elle a des ressortissants qui font preuve d'exemplarité dans le développement de leur région et commune à travers la construction des écoles, des centres de santé et des forages. Alors pourquoi les touaregs ne peuvent ils pas faire autant s'ils estiment, en tant qu'intellectuels, que leur devoir consiste à mobiliser leurs contacts autour de leur communauté sans tomber dans cette campagne diffamatoire contre le pouvoir central
Qu'ont ils fait pour cette région? Je parle bien évidemment des cadres distillés un peu partout en Europe, des députés et autres conseillers communaux.
Ont ils construit une seule école, une seule maternité pour leurs frères et sœurs touareg?
Ont il milité en toute légalité pour s'exprimer, ne serait ce qu'une seule fois, pour leur communauté?
Qu'ont ils défendu à l'Assemblée pour cette population qui les a élus?
Toutes les réponses demeurent négatives et ils ne diront pas bien évidemment le contraire car, ils savent que les personnes étrangères au Mali ne les connaissent pas. Mais nous qui partageons cette localité avec eux savons qui est qui ou qui a fait quoi. Nous savons que la population des régions nord, clament haut et fort leur appartenance à un Mali, un Peuple, un But, Une Foi.
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