Futur Maliba

Futur Maliba

Adieu Kidal, Adieu la richesse.... bienvenue à la police internationale!!

Ça y est, la MINUSMA, la mission onusienne de (des)stabilisation du Mali est effective. La cérémonie de passation ou d’engloutissement de la MISMA, mission africaine au Mali, s’est passée au Centre International de Conférence de Bamako (CICB), juste après la 3e mission d’évaluation de la mise en œuvre de la feuille de route de la transition. Trop de missions au même moment diront certains mais rassurez vous, c’est de bonne guerre puisque le Mali, comme dirait le président Dioncounda, a toujours su compter sur « ses » amis dans les moments difficiles de son histoire. J’ose bien le croire sauf que cette fois ci, je ne parviens pas à suivre le professeur dans l’interprétation de ce ballet diplomatique.

 

En général les maliens sont reconnaissants de l’attention qu’on leur porte et cela n’est pas prêt de changer. Ils sont conscients que derrière les choix politiques et diplomatiques, ce sont les pays africains, sans doute manipulés par les mêmes organisations, qui payent la lourde tribu. Le cas du Tchad est bien illustrateur de ce sacrifice même si là également les raisons qui l’ont poussé à aider le Mali rentrent plus dans le cadre de ses rapports bilatéraux avec la France qu’avec le Mali ou la CEDEAO. Je ne vais pas m’attarder sur ce sujet pour le respect du peuple tchadien en général et de ses soldats en particulier. Ils ont perdu des hommes en se battant sur notre territoire et pour cela, le Mali, eternel, restera reconnaissant envers ce pays frère de par l’histoire, la culture et la géographie mais aussi à l’endroit des autres pays de la Cedeao qui ont, pour la même raison, des soldats sur nos terres. Nous restons également reconnaissants au peuple français qui a perdu des hommes sur notre territoire. Peu importe les objectifs visés, notre éducation ne nous permet pas d’être irrespectueux des morts surtout si cette tragédie s’est passé chez nous et a le mérite d’avoir sauvé quelques vies maliennes.

 

Mais au-delà et pour revenir à ces ballets diplomatiques, nous disons que l’arbre ne doit pas cacher la forêt. De la RDC au Soudan en passant par la Côte D’Ivoire, la présence des casques bleus a toujours constitué une épée de Damoclès suspendu sur la tête du pays hôte. L’Onu a toujours roulé pour le plus fort et a toujours milité pour que les intérêts des puissances soient sauvegardés et protégés par l’entremise des autres puissances. Les discours officiels sont unanimes sur l’aspect « soutien au Mali » mais ce qu’il faut savoir lire entre les lignes et ce, en se référant aux autres missions onusiennes, c’est que les diplomates ne diront jamais leurs véritables desseins.  Ce serait quand même bête de dire au peuple malien qu’ « ils viennent s’assurer que les engagements pris par les autorités de transition, Kidal, contrats, gisements, soient respecté scrupuleusement », n’est ce pas ?

Cette énième mission dont le contrat initial est de 1 an s’éternisera au Mali comme elle a été dans les autres pays. Le délai moyen de son contrat est intimement lié à la durée moyenne de vie  de l’industrie extractive du Mali. Et comme pour vous dire qu’elle restera éternelle dans notre pays. Les ressources minières du Mali sont incommensurables et malgré la générosité de Kankan Moussa, l’octroi des contrats tous azimuts et l’exploitation artisane, la quantité estimée à ce jour et la diversité des gisements sont de nature à affoler les investisseurs étrangers.

 

Ce n’est nullement la faillite de l’Etat, elle-même consécutive à l’agression de notre pays par les barbus, qui explique la présence des casques bleus. Pour comprendre et expliquer la crise malienne, il faut faire un retour sur le passé pour appréhender la présence des terroristes sur notre territoire et l’intervention africaine, soutenue par la France ou vis versa, qui en est suivi.  Le Mnla fut un « cheval de Troie » comme nous l’écrivions depuis le début de la crise mais au-delà de ce mouvement, nous avons perdu de vue le véritable « cheval de Troie », les islamistes. Ces barbus n’étaient pas là par hasard. On nous dit qu’ils se sont incrustés au Mali depuis 2003 sous l’ère ATT mais ce qui saute aux yeux et qui mériterait qu’on s’y attarde, c’est le pourquoi de cette agression soudaine après dix ans de cohabitation avec le peuple malien? Je ne le dirai jamais assez, je crois, que les autorités maliennes, de Alpha à Dioncounda en passant pat ATT, ne sont pas à dédouaner dans cette crise. Facilement, l’on voit en leur gestion un certain laxisme car, c’est de cela qu’il faut pour nous incriminer et nous faire croire en notre responsabilité dans ce qui nous arrive. Détrompons-nous. Ces hommes, sous réserves d’une enquête sérieuse et diligente du peuple souverain du Mali, font parti du jeu. Ils connaissent les enjeux, ô combien importants, qui se dessinaient et je suis sûr et certain que leurs intérêts sont intimement liés à ceux des occidentaux qui, au passage, sont les veritables instigateurs de ce complot, les mandants des terroristes d’hier et les parrains des mouvements dit maliens. L’histoire en jugera mais en entendant, nous devons savoir que si la faute des uns et autres se résumaient à ce laxisme, le peuple malien saura pardonner car, comme dirait quelqu’un, la religion a prit le dessus sur la raison dans notre communauté ou le niveau d’illettrisme explose et ou les lettrés constituent les premiers ennemis du peuple.

 

Les ressources minières du Mali sont l’enjeu de la crise et la police internationale veillera à ce qu’elles soient profitables aux puissances. Dommage que les africains, eux-mêmes, soient là, à jouer à cette police, pour sauvegarder les intérêts des autres au détriment des leurs. Les ressources du Mali sont peut être la propriété ou disons étaient la propriété exclusive du peuple malien. Mais elles auraient servi également à la sous région ouest africaine et africaine avant de servir les européens et les américains. Elles auraient permit d’accroitre le poids économique de la sous région en Afrique et de l’Afrique dans le monde et nous aider à avoir, enfin, ce poids politique tant espéré. Hélas, la force onusienne, la sentinelle des industries occidentales, est à nouveau en terre africaine du Mali. Ironie de l’histoire, cette fois ci encore, constituée par les africains sur le continent africain mais pour servir les « maîtres ». Elle se battra contre le peuple malien pour sauvegarder leur emprise sur les richesses du pays et galvanisera les protégés des puissances pour une scission définitive avec le Mali. Apres tout, le motif y est, les acteurs y sont et le contexte s’apparente bien au cas soudanais.

Le pillage des ressources et la partition du pays en 2 vont de pair. A un moment donné, il va falloir rendre à la puissance concernée la retombée financière tant espérée et récompenser les acteurs nationaux qui ont contribué à cette action. Chacun y trouvera son compte. Le mnla aura Kidal, les responsables maliens auront des comptes bancaires garnis, les « syndicalistes » africains contributeurs auront le droit de piétiner les droits de l’homme et de s’éterniser au pouvoir chez eux. Le seul perdant demeurera le peuple africain en général et malien en particulier. Non seulement, le Mali perdra ses ressources mais il sera aussi amputé d’une région. Le peuple africain s’en sortira encore plus balkanisé avec le démon de la division bien renforcé qui cherche dès à présent la future cible. Le projet de l’union africaine s’affaiblisse de jour en jour au grand plaisir de ceux qui veulent continuer à nous « étrangler » et à nous maintenir dans la précarité et la dépendance éternelles.

 

J’écrivais au lendemain de la bataille de Konnan que François Hollande aura un tapis rouge de Bamako à kidal et je croyais, naïvement, que ce tapis allait être déroulé par nous les maliens. J’ai été naïf de croire que dans ce bas monde la parole avait encore un sens et que les pays pouvaient être « amis ». Aujourd’hui, je me rends compte que les discours officiels, solennels ne sont que de simples textes à prononcer pour mieux « dominer» les naïfs comme moi. Raison pour laquelle, je demande à mes frères et sœurs maliens, de ne pas prendre pour comptant tout ce qu’on tente de nous faire avaler sur la présence des casques bleus et de rester mobiliser car la bataille vient d’atteindre sa vitesse de croisière.

 

J’espère, plus, je prie pour que l’histoire me donne tord et que le déroulement de cette mission soit en faveur du Mali. Tel est mon souhait le plus ardent. Et pour une fois, je serai très heureux de m’être trompé et je demanderai Pardon à toutes les personnes incriminées dans mon présent texte.

 

AKY



02/07/2013
2 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 46 autres membres