Futur Maliba

Dans son adresse à la nation, le président IBK s'est montré ferme à l'égard des soldats  de kati qui, faut il le rappeler, assiègent depuis ce lundi 30 Septembre, leur leader, le Général Amadou Haya SANOGO. De mémoire de malien, cette attitude est la première du genre depuis l'arrestation du dictateur Moussa TRAORE en Mars 1991. Qualifié d'homme de poigne par certains fans, IBK a su conforter cette vision en exigeant du gouvernement la dissolution pure et simple du CNRDRE.  Cependant, entre le discours et les actes, il y a une grande différence et ce n'est certainement pas les sorties spectaculaires qui feront remplier les soldats de l'ex junte, qui jouissent déjà d'un très grand soutien populaire dans les autres garnisons notamment celle de Koulikoro, la crème des crème de l'armée malienne. Pour comprendre cette énième rébellion au sein de la grande muette, il est intéressant de retourner un peu en arrière.

Ce Mercredi 21 Mars 2012, en plein conseil de Ministre, le président ATT fut informé de la grogne des militaires du tristement célèbre camp soundiata Keita.  Aussitôt, il délégua son ministre de la defense, Sadio Gassama, pour rencontrer et convaincre les éléments de se préparer pour le grand nord qui depuis, le 17 Janvier, est confronté à une recrudescence de la violence et ou l'armée malienne semblait dépassée par les assauts multiples des groupes terroristes. Certains diront que cette faiblesse de l'armée était d'ordre matériel et d'autres soutiendront que la cause résidait plutôt dans le facteur humain. Mais ce qui est sûr, l'armée ne parvenait plus à y faire face. Le gouvernement nous mentait, la presse camouflait et les militaires mourraient de façon tragique. Il fallait envoyer des renforts pour secourir et équilibrer les ratios et quoi de plus normal que de puiser dans la plus grande garnison, Kati. Cependant, les soldats, encouragés par l'affront de leurs femmes et enfants, se sont alors trouvé un ennemi à la place de l'ennemi. En accueillant le Ministre Gassama, les choses se sont envenimées. Les soldats blesseront l'émissaire, forcer le magazin de stockage des munitions avant de mettre le cap sur Bamako et Koulouba, officiellement, pour porter leurs revendications au Président. Rien que ça. Il faut rappeler que ces soldats ont emprunté le même chemin que les femmes de Kati qui ne se sont pas fait prier pour insulter le président ATT, le traitant de tout, terroriste, rebelle,  incompétent, malheureux, fossoyeur de leurs rejetons, bref, cette rencontre restera aussi graver dans la mémoire collective des maliens. Négligés au départ, les soldats sont parvenus à Bamako sans grande difficulté. Ayant pris l'ORTM et barricadés la voie menant à Koulouba, ils ont compris, finallement, que le pouvoir était à eux. Il fallait un chef mais un qui ne soit pas corrompu. Difficile à trouver d'autant plus que sous ATT, les gradés avaient échangés les treillis contre les costumes. Dans le lot, submergeait un officier, Amadou KONARE mais le hic, le lieutenant avait sauté quelques cours de français et n'avait pas la langue mielleuse. Et au moment ou les uns et autres cherchaient un chef chez les politiciens (selon certaines presses, IBK  aurait été contacté, vrai ou Faux, je n'ai rien dit hein), le nom du capitaine SANOGO, un damé du pouvoir, fut prononcé. Aussitôt, ils se sont mis à sa recherche. D'autres diront qu'il prenait son déjeuner et d'autres prétendent qu'il fut appréhendé dans un bar ( Et là aussi, humm, je n'ai rien dit). Sanogo endossa ainsi la responsabilité de ce putsch sans pourtant en être l’instigateur. Il fut au bon endroit et au bon moment, comme dirait un ancien Ministre du gouvernement Diango.

Aujourd’hui, Sanogo est en face de ceux qui l’ont fait « roi » et ces derniers demandent des comptes. Quel compte ?? IBK le sait, Dioncounda le sait et les maliens le savent  tous. Lorsqu’on bombarde un capitaine au rang de General et qui fait la java (V8 par ci par là, des millions par ci par là, des shows interminables de gauche à droite, des voitures pour les gonzesses à tout va) pendant que les soldats de rang désespèrent dans leur coin et ne sachant même plus quoi manger, là, ça devient un problème. Nous avons attiré l’attention du président intérimaire sur les promotions anarchiques mais rien à faire. IBK a-t-il réagi ?? Encore NON de NON. Alors qu’il sache, une fois de plus, que ce problème était latent bien avant ce Lundi. En pleine crise au nord, nous avons attiré l’attention sur le moral au talon des soldats du front qui ne comprenaient pas l’attitude de la transition envers les « paresseux » de Kati et là encore, Rien de RIEN n’a été fait.

Je condamne fermement cette scandaleuse réaction des mutins de Kati mais reste persuader que si le gouvernement n’arrête pas de jouer au chat et à la souris avec ces éléments et de placer le problème dans son contexte, l’apaisement ne sera pas pour demain. A défaut de ramener Sanogo dans son grade de Capitaine, chose impossible, je présume, il est nécessaire qu’il soit mis en retraite. On ne pourra pas grader tous les soldats car, ceux qui sont actuellement à Kati, ne représentent pas non plus leurs frères d’armes. Il faudra que le gouvernement revienne dans l’esprit ayant motivé ce coup d’Etat. Pas besoin d’être Einstein pour le deviner. Les soldats, comme les autres couches maliennes, veulent une amélioration de leur quotidien et il faudra que la fameuse Loi de programmation militaire (D’ailleurs le seul refrain que Sanogo savait réciter) soit une réalité.  Mais en entendant et puisqu’il faut punir pour dissuader d’autres troubles, le Président IBK a intérêt à bastonner dès maintenant. Les discours fleuves, vagues, et révolutionnaires n’ont aucun impact sur des soldats mal instruits et malformés. Mais comme le Mali reste avant tout un pays de dialogue, il serait judicieux de mandater les vieux sages pour intervenir et aplanir les différents. Et en cas d’échec, une seule chose au président : « PRENEZ VOTRE RESPONSABILITE ».

AKY