UN PAYS BIEN SINGULIER
Ici la vie offre un spectacle indescriptible surtout au sujet de l’insertion professionnelle de la jeunesse. Le chômage est devenu une catastrophe nationale qui a pris racine dans la durée. Et les solutions pour y remédier se font attendre. Les vieux se désolent de ce que devient la jeunesse d’aujourd’hui et regrettent avec beaucoup d’amertume leurs époques. Il n’est pas rare de les voir évoquer avec une profonde tristesse les périodes « délicieuses, les périodes où l’on faisait la pluie et le beau temps ». Enfin les périodes où il était relativement agréable de vivre par ici. A cette époque la jeunesse pouvait se prévaloir d’être concernée par la construction du pays.
Avant même de décrocher un parchemin le futur diplômé était promis à un emploi tout frais. Certains de nos établissements ont ainsi eu le privilège de former des cadres pour la grande administration et ses démembrements. Des cadres plus que valables, qui faisaient la fierté de toute l’entité. Nos pères qui ont dirigés les premiers pas de la jeune entité étaient soucieux de son dévernir. Et en ces temps la formation était une priorité et l’amour de la patrie se manifestait dans les comportements de tous les jours. Qu’il est loin cette période…
Il est clair qu’à ce moment, cette manière de faire correspondait, bien entendu, aux besoins de la jeune entité. Au stade actuel des choses les anciens ont du mal à reconnaître leurs chers pays. Ceux qui ne sont plus, heureux soient-ils, n’assisteront pas à l’effondrement de l’édifice qu’ils ont si chèrement bâti. Ceux d’entre eux qui sont parmi nous encore et qui ont de la conscience, regardent tristement la dégradation de cette entité, jadis respectée à cause de la qualité de ses cadres.
A regret ceux d’entre eux qui ont la fibre patriotique se sont dessaisis des affaires publiques, laissant du coup le pays aux mains des charognards… Et au nom d’une gérontocratie qui perdure ces vautours s’accrochent encore aux commandes avec la dernière énergie. De ce fait ils piétinent tout effort de développement. Ils ne veulent pas admettre qu’ils ont échoués, alors qu’ils ont essuyé un échec cuisant et sont les seuls à ne pas s’en rendre compte. Ils n’ont pas pu émerger du temps de leurs contemporains, parce que médiocres, alors ils usent d’intimidation avec leurs fils, beaux-fils et même petits fils pour s’illustrer.
La grande administration se trouve complètement infestée par ces gérontophiles qui font tout sauf ce pourquoi ils émargent au budget de l’entité. Et dans le même temps la nouvelle génération se morfond car de la première république à maintenant rien n’a changé. Ce sont les mêmes qui dirigent, ils ont seulement changé de costume.
Aussi ahurissant que cela puisse paraître ils sont très actifs sur la scène politique. Ils animent les formations politiques et les financent avec les deniers publics. Comment comprendre en effet que des hommes et des femmes œuvrant dans le secteur public puissent s’astreindre à une cotisation mensuelle frôlant le demi-million ? C’est dire tout simplement que ce sont des spoliateurs. Et ils ne disposent d’aucune recette pour faire avancer ce pays.
Cette situation fait naître un phénomène de malaise général au sein de la jeunesse. Une jeunesse qui n’a même pas la petite possibilité de prétendre à un apprentissage postscolaire, une jeunesse à l’avenir sérieusement compromis. La faute, je pourrais dire, à cette désinvolture dans le fonctionnement de l’entité étatique. Nous sommes dans un carcan intellectuel indescriptible. Tout le monde fait la même chose par ici. Certains cadres véreux, qui ont eu le privilège de s’illustrer, érigent aujourd’hui en monstres destructeurs. Ils piétinent allègrement la formation et mettent l’Etat sur le dernier banc des nations de ce monde.
Le goût du luxe rend nécessaire la richesse et cette dernière devient la vertu, l’objectif à atteindre à tout prix et non le bonheur du peuple. Par ici on oublie les fondamentaux d’un développement viable au nom du luxe, or d’après ROUSSEAU « le luxe corrompt à la fois le riche et le pauvre, l'un par la possession, l'autre par la convoitise ; il vend la patrie à la mollesse, à la vanité ; il ôte à l'Etat tous ses citoyens pour les asservir les uns aux autres, et tous à l'opinion ».
Quand on sait que le secteur industriel demeure le premier signe extérieur de développement d’un État, on se rend compte du fossé qui nous sépare des autres. Ici ce secteur est frappé par une grave pénurie, faute de patriotisme et surtout à cause d’un manque criard d’initiative. Que dire des métiers de la construction ?
Dans les écoles de l’Etat ces filières sont sur le point de fermer boutique faute d’apprenant. Et pour un État en construction ce sont des cadres d’autres contrées qui se disputent le marché des gros œuvres. On trouve cela très normal et personne ne s’en offusque.
Il est juste que nous subissions là les conséquences de l’évolution de la société. Évolution que nous n’avons pas su prévoir. Ici nous n’avons pas eu la présence d’esprit que la situation serait pénible un jour. Et qu’il fallait renforcer certaines orientations tout en créant de nouvelles. Préoccupés par autre chose nous nous sommes toujours retranchés derrière une hypothétique providence qui relève du domaine du surnaturel.
L’improvisation accompagne toutes nos activités et dans les rares projets de construction à long terme une symbolique allusion est faite à la jeunesse. Ce qui nous manque le plus aujourd’hui, ce sont des intellectuels capables de réfléchir les lendemains. Et surtout une organisation adéquate, une rigoureuse application dans les activités entreprises aussi bien au public qu’au privé.
Malheureusement de nos jours l’administration du pays est dominé par des individus sans foi ni loi qui s’alignent pour une course de vitesse aux richesses et le culte de la médiocrité. Ils foulent aux pieds tout effort d’épargne et partant d’investissement. Or sans épargnes il est impossible se songer aux investissements et partant à la création d’emplois.
Ici ceux qui crèvent l’écran sont des artistes, des sportifs, des opérateurs économiques occupés à remplir leurs poches à la faveur des décideurs…car la plupart de ces commerçants s’endettent auprès des institutions financières avec l’épargne du citoyen lambda. Non seulement leurs affaires ne marchent pas véritablement, parce qu’ils ne font rien dans ce sens ; mais encore et pour le plus grand malheur des clients des institutions financières et autres caisses d’épargne et de crédit, ils affichent des airs de Pachas. Et quand ils quittent ce monde bonjour les dégâts.
Ou alors ce sont des commerçants de paille qui œuvrent pour certains décideurs, comme le blaireau et le porc-épic. Et curieusement dans le lot des lettrés on ne retrouve que des cadres soucieux à changer de poste sans véritablement apporter quelque chose de positif à l’Etat......
A suivre..
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