Rebellions au Mali: Justice et reparations pour les victimes
Si le président fraichement élu continue la mise en place de son gouvernement et le balayage systématique du secrétariat de la présidence, les apatrides du mnla/hcua continuent, à leur niveau, d’arrondir les ongles et réfléchir sur les modalités d’allocation des ressources, récoltées à Bruxelles, et devant servir à la reconstruction du pays. Conscient du non lieu de leur revendication autonomiste, les cadres réfléchissent dorénavant sur la gestion des programmes/projets qui leur permettront de garder leur mainmise sur les pauvres populations « autochtones » des régions nord.
Les maliens sont rassurés d’ores et déjà sur la sauvegarde de leur intégrité territoriale et de leur unité. Tous les regards se focalisent dorénavant sur le traitement réservé aux bandits de tout acabit qui n’ont cesse de trainer le pays dans la boue, changer de casquette, violer et saccager les installations de l’Etat. La liste de leur forfaiture est longue, très longue et les traitements, à leur réserver, doivent l’être plus ou moins. Je suis d’avis qu’il faille tourner la page, se pardonner, se serrer encore les mains mais je reste persuadé que ce scenario hollywoodien ne sera pas la solution à notre problème. Avant 2012, le Mali a connu la rébellion des années 63 et 90 et tout récemment celle de 2006 avec Bahanga et Fahanga. Dans la résolution de ces crises, il a toujours privilégié le prime à la rébellion à savoir l’enrôlement des combattants ennemis et traitres dans l’armée, l'entrée à la fonction publique et les collectivités sans concours, les sièges à l’AN, des postes juteux dans les organisations sous régionales, régionales et internationales, la culture de l’impunité et pour couronner le tout, l’inscription des « résidus » au Trésor publique (si si, ils prennent des salaires sans contre partie).
Aujourd’hui, l’histoire est en passe de se répéter. Plus qu’une simple rébellion, les combattants du mnla et Ansar dine se sont associés à aqmi et mujao, pour commettre des crimes atroces sur les soldats et civils maliens. L’on se souviendra longtemps du carnage d’Aguel Hoc ou les soldats maliens ont été froidement égorgés et éventrés. L’on se souviendra aussi des viols commis sur nos sœurs de Gao et Tombouctou, de nos frères, bastonnés, lapidés et privés, pour certains, de leur main. L’on se souviendra également des locaux saccagés, des meubles emportés, des documents brûlés et de ces hommes et femmes, poussés dans la dure réalité du chômage à Segou, Kayes, Sikasso, Bamako et j’en passe. L’on oublie certainement, ou devrai-je dire, ils, les politiques, oublient trop vite mais les victimes ne pourront, malheureusement pas oublier. Ils garderont constamment en tête cette soif de vengeance et se rendront Justice si les pouvoirs publics campent sur cette folklorique commission Dialogue et réconciliation pour apaiser les cœurs.
La solution miracle n’existe pas et n’existera jamais. Il faut juste prendre la mesure des choses, réfléchir sur les tenants et aboutissants, se mettre à la place de l’autre et rester constamment proche du problème pour déterminer le remède. En ce qui nous concerne, oui, nous voulons la paix, la concorde, la solidarité mais nous exigeons tout d’abord la Justice. Justice pour toutes ses familles endeuillées, Justice pour nos martyrs, Justice pour le Mali.
AKY
A découvrir aussi
- Ansar Dine, apprenti boulanger
- La paix et la réconciliation passent par la Justice……
- Écraser le mnla demeure la seule clé pour une paix durable au Mali!
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 46 autres membres