Futur Maliba

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Le 01 Fevrier 2012, ATT recevait les femmes de Kati

Le 01 février 2012, ATT recevait les femmes de Kati. L'on se rappelle en substance que le président a, comme à son habitude, tenu des propos assez mous envers elles, se contentant juste de leur donner raison tout en glissant quelques vérités qui ont fini par donner des sueurs froides à ceux qui ont pris le soin d'analyser ses réponses.  Mais ce dont les maliens ne savaient pas véritablement, c’était que derrière les pagnes, se cachaient de vrais stratèges qui n’avaient rien à foutre de ce pays.

J’ai retenu trois points essentiels dans les réponses du Président ATT;

 

1. Tous les matériels de guerre ont été mis à la disposition des FAMAS;

 

2. Tous les soldats présents au nord avaient de quoi manger grâce au PGA spécial;

 

3. Le président, bien qu’étant le chef suprême de l'armée, se plie aux volontés des premiers responsables de cette armée en occurrence le Ministre, le Chef d’état major Général et les États major des différents corps;

 

Et évidemment, une question qui fait toujours jasé l’opinion nationale et ressemble à un épisode romanesque a fini par créer, dans nos têtes, un doute quand à la volonté du président de résoudre cette crise. Dans les séries américaines et notamment 24H Chrono que les maliens ont adorée,  le commandant en chef est complice des terroristes et dans la crise qui nous secoue, cette idée reçue a fini par convaincre les maliens que leur Président ATT serait lui-même chef rebelle. D’ailleurs, lors de cette rencontre, une femme a bien voulu poser cette question : ATT, est-il vrai que vous êtes le chef des rebelles ?

 

En réponse à la dame qui posa cette question, ATT sourira avant de répondre qu'il faut vraiment être un « coulibaly » pour tenir de tels propos (ça énerve mais bon, l'homme est resté toujours égal à lui même). Tout au long de cet entretien, ATT n'a jamais osé dire, du moins clairement, ce que les maliens ne voulaient pas voir à savoir que les défaites militaires  étaient dues à une insuffisance de ressources humaines, une incapacité liée à la formation, l’étique et la morale au sein de nos forces armées et de sécurité. Il ne pouvait pas le reconnaitre publiquement pour ne pas se compromettre et froisser ses hôtes du jour. Les femmes de Kati ne pouvaient pas savoir que la doléance, à elles formulée, au chef de l’État bien avant 2011 et qui concernait l’enrôlement de leurs fils dans cette armée constituait l'une des raisons de notre chute en cette année 2012.

 

Ces femmes savaient elles que l’armée servait plus à absorber le chômage qu’à défendre la patrie ?

 

Savaient-elles que leurs maris, pères et fils n'avaient pas de vocation réelle ?

 

Savaient elles que les premiers ennemis de l’armée étaient ces soldats qui utilisaient le téléphone sur les théâtres d’opération?

 

 Savaient elles que ces hommes cherchaient juste un bouc émissaire?

 

Les maliens ne comprendront certainement pas que le Général ait été aussi laxiste dans un secteur aussi important que la sécurité et la défense. Ils ne comprendront pas que nous ayons attendu la guerre pour nous préparer  tout comme ils n’oseront pas admettre que ces 10 000 recrus de ces dix dernières années soient juste des salariés qui se soucient bien de leur jakarta que de leur tenue militaire. Et forcement, lorsqu’il s’agit de pointer un doigt accusateur, nous indexons le président ATT. Mais entre nous, j’aimerai connaitre ce malien qui a été assez visionnaire pour dénoncer  ces recrutements anarchiques , le manque de vocation et de formation, la corruption et le népotisme au sein de nos forces armées et de sécurité. Certains diront qu’ils l’ont fait et naturellement je les demanderai volontiers les mesures, à eux préconisées, dans le temps pour les stopper. Il ne s’agit pas de le décrier dans les « grins » et de militer, dans l’ombre, pour  faire passer  un proche. Dans chaque famille malienne, il y a au moins un militaire, un policier, un gendarme ou un garde et pour autant que je sache, chacun se glorifiait d’avoir au moins, chaque fin du mois, un sac de 50kg.

 

Le président est blâmable à tout point de vue mais de grâce, soyons honnête avec nous-mêmes en reconnaissant notre part de responsabilité. Nous voulons faire la lumière sur ces événements, nous dire la vérité et, peut être, fermer définitivement ce chapitre noir de notre histoire alors faisons le avec la manière en restant objectif et digne dans nos critiques. Si ATT doit être entendu, qu’il en soit ainsi et comme les juristes ont l’habitude de le faire savoir, accordons-lui quand même la présomption d’innocence.

 

Cependant,  l’urgence pour nous, maliens, demeure Kidal. Cela fait plus de 10 mois que cette région est occupée par les forces obscurantistes camouflées sous la tunique du mouvement national  de libération de l’azawad. On s’est laissé endormi pendant trop longtemps et si nous ne faisons pas gaffe, le réveil sera brutal et nous n’aurons que les yeux pour pleurer une fois de plus. Le gouvernement malien est déterminé à faire la lumière sur le  passé mais il serait judicieux de faire face au présent d’abord et de mettre les jalons d’un futur radieux pour les maliennes et les maliens.  Nous devrions sortir de cette léthargie ou le plus simple et le plus facile seraient de mettre la main sur les personnes qui ne représentent plus de danger pour ce pays. ATT n’est plus un danger pour ce pays et sanogo ne l’est plus.  Nous ne devons pas nous laisser divertir et pire, nous ne devons pas accepter que les solutions utilisées de par le passé et qui ont suffisamment montré leur limites soient encore utilisées pour résoudre la crise d’aujourd’hui. Si les critiques envers ATT sont belles et bien fondées, nous devrons donc savoir que ces rebelles ne sont pas dignes de confiance. Ils n’ont aucune parole et si véritablement, la destinée de notre patrie commune les inquiète, je pense qu’ATT avait fait assez de concessions dans ce sens.   Ces rebelles ne connaissent que le langage des armes. Ni plus, ni moins. Si les accords de Tamanrasset et d’Alger ont été dénoncés par les maliens 20 ans et 6 ans, respectivement, après, il n’y a pas de raisons que celui de Ouaga ne le soit pas dans un futur proche. Att est critiqué, ses méthodes le sont alors changeons de disque pour ne pas lui redonner raison.

 

Le rappel de cette rencontre entre les femmes de Kati et le président  ne vise pas à déterrer les vieux démons du passé. Il entend juste rappeler aux maliens que le faux fuyant est un ennemi à combattre, à alerter SE IBK à plus de vigilance, à ne point se laisser embobiner par ceux qui continuent d’attiser la haine et qui ont poussé femmes, enfants et vieillards à se rebeller contre son prédécesseur. Enfin, ce rappel pour nous dire qu’en toute objectivité, tout n’a pas été suffisamment dit hier mais aujourd’hui, il est préférable de traiter des problèmes actuels et d’évoluer pour redonner à ce pays, tout son lustre d’antan. La soif de justice est bien légitime, les coupables répondront  de leurs actes et payeront pour leurs forfaits mais  de grâce et j’insiste la dessus, cette Justice se doit de garder toute son indépendance, sa lucidité et  inscrire ses interventions dans la durée. Le sensationnel, le spectaculaire ne nous mèneront à rien sauf peut être à diviser davantage le peuple.

 

AKY



03/01/2014
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