La fin d’un privilège
Les ifoghas ne sont pas les seules minorités au Mali encore moins dans le monde. Alors pourquoi nous forcez à accepter ou à faire ce qui n’est ni accepté, ni fait sous d’autres cieux. Ce peuple est au Mali ce que sont les Corses en France, les Basques en Espagne, les Kurdes en Irak, les Indiens aux États Unis d’Amérique…. Ceux-ci ont-ils bénéficié d’un statut particulier ou même d’une autonomie bien qu’ils soient établis depuis la nuit des temps dans des aires géographiques déterminées et bien qu’ils soient représentatifs de toute une communauté. Toute chose qui fait appelle à des doutes quant au cas Malien.
On ne retient rien de ce peuple sur le plan historique hormis la trahison de Firhoun lors de la conquête de cette partie du Mali par les colons. Cette complicité avec le colonisateur à résister aux vicissitudes de la vie et de l’histoire. « Les Touaregs sont nos amis… » Souvenez-vous en. Il aurait été judicieux de reconnaître et de dire « les ifoghas ont été nos complices par le passé, aujourd’hui nous leur devons bien quelque chose…. ».
Les principaux acteurs de cette crise, coté rébellion, ne sont pas ou ne sont plus des Maliens pour s’être dépouillé personnellement de cette nationalité pour certains et pour s’être volontairement au ban de la société malienne pour d’autres. Ils ne sont pas non plus des « Azawadis » pour avoir abandonné ce « territoire et ses habitants » pour s’être engagé dans d’autres armées régulières pendant plusieurs années de suite et pour avoir assisté en spectaculaire à la détérioration, au pillage des infrastructures à Gao et à Tombouctou.
Aujourd’hui ce sont ces aventuriers, qui ne connaissent rien de cette partie du Mali, qui s'érigent en défenseurs des intérêts des populations des lieux. Alors qu’il est de notoriété publique que la plupart sont des trafiquants d’armes et de drogues. Malgré cette évidence ils mettent entre parenthèse le mali et la communauté internationale. Un rappel des atrocités commises à Aghuel Hoc nous apprend qu’aucun malien digne de ce nom ne peut délibérément décapiter, tuer ou dépecer un autre malien. Les Bilal Ag Cherif, Colonel Najim et tous ceux qui sont venus de Libye, qui s’étaient engagé dans l’armée du guide Libyen ne sont plus des maliens aux termes des dispositions en vigueur du code de la nationalité malienne.
Ainsi aux termes de la loi n°2011- 087du 30 Décembre 2011, portant Code des Personnes et de la famille, Titre V relatif à la nationalité en république du Mali, l’article 251 stipule « perd la nationalité malienne tout malien occupant un emploi dans une armée étrangère ou dans un service public étranger, ou leur apportant son concours, si son pays hôte mène avec son concours des actions hostiles à l’égard du Mali ». Et l’article 243 de la même loi stipule que « la réintégration dans la nationalité malienne est accordée par décret pris en conseil des Ministres sur demande de l’intéressé après enquête.
La demande est accompagnée de la décision par l’effet de laquelle est intervenue la perte de la nationalité ».
Comme il est loisible de le constater nos naïfs ont du chemin à parcourir et tout porte à croire qu’ils n’ont mesuré au départ toute la portée de leurs actes. Ils en sont d’ailleurs conscients c’est pourquoi ils s’accrochent à cette chimère d’ « azawad ». Et pour cause ils ne peuvent plus se prévaloir d’être malien. Et certains souhaiteraient que l’on laisse une partie du pays entre les mains de ces apatrides. La communauté internationale travaille sur une solution politique négociée c’est salutaire. Tout laisse penser que l’armée malienne ne croisera pas le fer avec ceux occupent sans titre ni loi Kidal, des aventuriers qui se sont promenés le long de la bande sahélo saharienne Kalachnikov en bandoulière. Toutefois il faudrait tenir compte de la personnalité de ceux là qui veulent nous imposer leur vision des choses.
La France et l’ONU œuvrent au redéploiement de administration à Kidal mais rechignent pour le moment à prêter une oreille attentive à celui de l’armée tel que voulu par les naïfs aventuriers. Toute chose qui contribue à accroitre l’assentiment à l’égard de tous ces bandits armés.
Pour notre part nous comprenons l’entêtement, l’audace et surtout la défiance de ces bandits qui ne nous surprend nullement. Cette armée qui nous est venu de Libye ne pouvait plus resté dans ce pays après la chute de son mentor. Elle était dans les bonnes grâces du guide et s’occupait de sales besognes pour ce dernier. Elle pensait avoir trouvé un territoire par ici pour s’établir tout en s’affranchissant de la tutelle malienne. C’est pourquoi nous l’avons tantôt retrouvé dans le MNLA, Aneçar Dine, MIA…Suivez notre regard depuis le début de cette crise.
Si la volonté est de doter le pays d’autorités légitimes afin que celle-ci s’occupent de la meilleure des manières du cas de ces écervelés nous y souscrivons.
Lassana Tangara
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