Futur Maliba

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L’HISTOIRE DE TOMBOUCTOU Partie 1

la ville de Tombouctou est située à une dizaine de km au nord du fleuve Niger sur une terrasse haute de 245 m.

Les opinions divergent quant à l'origine du nom. La plus connue, celle d'Es Sâdi formulée dans le Tarik es-Soudan, veut qu’une vieille femme appelée Bouctou ait été chargée de garder ici le puits des Touareg en dehors des périodes de transhumance : le campement devint Tin-Bouctou, le lieu ou le puits de Bouctou.

 Selon une autre hypothèse. Tombouctou, fondée par des populations songhoï, tire son nom de la cuvette où la ville fut édifiée entre les dunes, (Tombouctou signifiant cavité). Des historiens soutiennent encore que Tombouctou voudrait dire " la petite dune " et serait ainsi nommée du fait des mamelons de sable qui l’entourent.

 Linguistes, traditionalistes et historiens s’accordent néanmoins sur un point : l’origine berbère de la ville.

La population de Tombouctou se compose d’arabes; de Sonrhaï; de Touaregs; de Mandingues; de Peulhs; de Sorko (pecheurs) ; De Tamashek et de descendants Andalous.

La vie citadine rappelait par divers aspects celle dans les villes Maghrébines, la mosquée et le marché étaient les deux centres d’attraction, centre de culture et de commerce.

 Des habitudes orientales s’y installèrent, Longues veillées nocturnes; récits merveilleux de voyageurs ou de pèlerins ; orchestres de femmes; des chanteuses et des danseuses animaient ces veillées.

Elle a une population estimée à 32 000 personnes en 2006. Cependant, au faîte de sa grandeur au XVe siècle, la ville comptait environ 100 000 habitants dont 25 000 étudiants pour la seule  université de Sankoré[6].

Au XVe siècle, la construction par une vieille femme de la mosquée de Sankoré, qui comprenait une medersa, est à l'origine de cette université islamique de renommée internationale. Cette cité eut dès sa création un extraordinaire potentiel stratégique, étant donné qu’en plus de se trouver au bord du fleuve Niger, elle avait Gao à l’est, c’est-à-dire le centre névralgique des affaire avec l’Orient; et à l’ouest Walata, la porte menant aux mines de sel qui à cette époque pouvait valoir jusqu’à deux fois son pesant d’or. Au Nord, se trouvaient le Maghreb et la mer Méditerranée, et au sud des royaumes qui s’étendaient jusqu’à l’océan atlantique. Profitant de la protection offerte par l’Empire du Mali, puis ensuite celui des Songhaï, Tombouctou se convertit rapidement en un centre commercial, culturel et scientifique d’envergure exceptionnelle. Dès la fondation de l’Empire du Mali par Soundjata Keita vers 1230, Tombouctou commence à avoir une importance de plus en plus grande. Mais la cité entre par la grande porte de l’Histoire universelle durant le règne de l’Empereur Kankan Moussa (qui régna de 1312 à 1337), frère et successeur de l’Empereur explorateur Aboubakar II.

En 1324, Kankan Moussa entreprend son pèlerinage à la Mecque, avec une fastueuse escorte de plus de 60000 hommes-soldats.

A cette époque, son Empire, plus grand que toute l’Europe Occidentale, produisait la moitié de tout l’or du monde. Kankan Moussa avait donc avec lui plus de 11 tonnes d’or, le partageant gracieusement sur son chemin et fini par perturber  la côte de l’or à la bourse du Caire pendant 12 ans.

 Il rentrera de ce pèlerinage en 1325, ramenant avec lui un grand nombre de docteurs, d’érudits, d’intellectuels et de lettrés de tous types, principalement attirés par sa richesse et aussi plusieurs esclaves Juifs et Abyssins, des chanteuses et aussi des hommes libres: artistes, hommes de lettres tel le poète Andalou Tuwayjin qui s’intalle à Tombouctou Parmi eux se trouve l’architecte arabe d’origine Andalouse Abu Ishaq es-Saheli, qui sera chargé de construire la fameuse Mosquée de Djingareyber.

 La réputation de Tombouctou comme cité de l’or, de la science et de la culture trouve son origine à cette époque. Mais sans doute Tombouctou atteint son âge d’or sous la bannière de l’Empire Songhaï, et plus precisement sous la dynastie des Askias. Effectivement, l’Askia Mohammed  arrive au pouvoir en 1493, après avoir detrôné le fils de Sonni Ali Ber. Cet officier militaire d’origine soninké impose une organisation economique, administrative et militaire dont l’efficacité ne put que difficilement être atteinte par les autres empires de son temps. Il fait son pélérinage à la Mecque en 1495, revient avec le titre de Calife, et decide d’intensifier la politique de développement intellectuel et scientifique de Tombouctou. Ainsi, au début du 16e siècle, la cité de Tombouctou a plus de 100 000 habitants, dont 25000 étudiants, tous scolarisés dès l’âge de 7 ans dans l’une des 180 écoles coraniques de la cité. Tombouctou avait donc l’un des taux d’alphabétisation les plus élevés du monde à cette époque.

Les etudiants venaient de tout le monde musulman pour parfaire leurs connaissances. Aux lettrés et marabouts berbères se joignaient des écrivains et théologiens du Maghreb, venus autant pour apprendre que pour enseigner. Des professeurs de Tombouctou se voyaient invités par la célèbre université musulmane d’Al-Azhar en Égypte , des jurisconsultes marocains de Fès faisaient le voyage de Tombouctou pour renouveler leur savoir. Le joyau de ce système éducatif était l’Université de Sankoré, une Université ou s’étudiaient la théologie, le droit coranique, la grammaire, les mathématiques, la géographie,l’astrologie,les sciences ésoteriques et la médecine (les médecins de Tombouctou étant particulièrement réputés pour leurs techniques de chirurgie occulaire dont le traitement de la cataracte par exemple). La splendeur de cette Université se manifestait alors par des échanges avec les Universités de Fès, de Cordoue, et surtout avec l’Université Al-Azhar du Caire.

 

(suite…)

Ousmane Garba Kounta



13/02/2013
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